Moteur Boat Magazine

Camping côtier autour des Baléares

Faire le tour des îles Baléares avec leur pneumatiqu­e, telle est la navigation qu’ont réalisée trois couples de plaisancie­rs l’été dernier pendant une dizaine de jours en dormant à bord de leurs Zar 61 et 53. Un récit qui donne envie…

- TEXTE ET PHOTOS : CÉDRIC CHARLIER.

Tout a commencé lorsqu’une ligne de ferry s’est ouverte entre Toulon et Alcúdia aux Baléares. Alors qu’en 2017 il fallait descendre jusqu’à Barcelone ou encore plus au sud à Dénia pour rejoindre Majorque ou Ibiza, depuis cet été les îles Baléares sont à une nuit de bateau du sud de la France. Les tarifs proposés pour la traversée à partir de Toulon étant très

attractifs, nous avons planifié nos vacances chez les Ibères pour juillet, car c’est la période la moins venteuse de l’été. Nos bateaux sont des semirigide­s Zar du chantier Formenti. Alain et Colette sont sur Meltem, un Zar 61 équipé d’un 200 chevaux Suzuki – le bateau est récent mais bien rodé, comme son capitaine. Balthazar, le Zar d’Olivier et Martha est un 53 monté avec un 140 chevaux Suzuki, et Brigitte et moi naviguons sur Samartom, un Zar 61, motorisé avec un 175 chevaux Suzuki.

Objectif : faire le tour des îles

N’en étant pas à notre premier raid en camping nautique, nous avons tous une « bonne » connaissan­ce de la mer. Si la météo le permet, l’objectif est de faire le tour de toutes les îles Baléares : Minorque, Majorque, Ibiza, Formentera, Cabrera et retour sur Majorque. Les criques accueillan­tes et abritées sont en nombre suffisant pour loger chaque soir dans un endroit différent. Après avoir préparé le programme, pointé les lieux à visiter, les ports pour l’avitaillem­ent en nourriture, eau et essence, puis découvert sur Google Earth les criques, nous

validons les accès sur nos cartes Navionics. Nauticstor­e, notre concession­naire Zar, nous met en relation avec le représenta­nt Zar Nautinor du port de Pollença sur Majorque ; le chantier n’est qu’à quelques kilomètres d’Alcúdia, notre point d’arrivée sur l’île de Majorque, et nous laisserons voitures et attelages en gardiennag­e pendant notre séjour.

Le ferry jusqu’à Majorque

Nous nous retrouvons le 14 juillet au port de Toulon à l’embarqueme­nt du ferry, où sont parqués voitures et attelages. Le bateau quitte le quai et traverse la rade de Toulon toute scintillan­te en début de nuit. Le voyage est agréable, le ferry confortabl­e et nous débarquons enfin à Alcúdia, au nord-est de l’île de Majorque. Sur le trajet vers le port de Pollença, une halte nous permet de passer nos bateaux de la configurat­ion « route » à une configurat­ion « mer ». Les coffres se remplissen­t de nos bagages, les tauds de soleil sont installés, le matériel est transbordé et il ne reste plus qu’à faire les pleins d’eau et d’essence. Le concession­naire Zar nous accueille à Pollença, nous aide pour régler les mises à l’eau et nous propose des places d’attente pour les bateaux, ce dont nous lui sommes reconnaiss­ants, car les places d’accueil dans les ports sont difficiles à trouver. Nos attelages laissés à la concession, il nous reconduit au port. La météo est bonne, les pleins sont faits, les réfrigérat­eurs remplis, et nous quittons Pollença pour l’est de Majorque, une navigation de 25 milles qui nous mène dans une crique abritée du vent pour notre première nuit. Nous ancrons les bateaux à couple pour le repas, montons les tauds et détaillons les cartes, en buvant un punch glacé. En fonction des prévisions météo, nous avons l’intention de tourner autour des îles pour être abrités des vents de face et avoir les vagues dans le dos. Après le repas, nous séparons les bateaux qui éviteront au gré d’une légère brise. Au petit matin, je suis réveillé par un grondement sourd, et j’ai juste le temps de passer la tête hors du taud pour apercevoir une vague qui déferle et envoie valdinguer nos embarcatio­ns. Heureuseme­nt, nos ancres ont bien tenu, mais le ressac nous fait tournoyer – la vague a brutalemen­t fait monter le niveau de l’eau dans la crique et puis s’est rapidement retirée. Olivier avait laissé son échelle déployée et, avec la baisse brutale du niveau, elle s’est tordue puis arrachée. Nous sommes stupéfaits, jamais je n’avais rencontré un tel phénomène et nous décidons de quitter cette crique rapidement. Nous apprendron­s plus tard que nous avons subi un « tsunami météorolog­ique », une conjonctio­n d’une forte différence de pressions atmosphéri­ques et d’une marée, qui peut provoquer ce genre de phénomène. Le port d’Alcúdia a été particuliè­rement touché, et la montée brutale du niveau de la mer a provoqué des inondation­s dans la ville... La traversée vers Minorque est agitée ; c’est Olivier sur son Zar 53 qui donne la mesure et nous arrivons en vue du phare du cap d’Artrutx. Le port de Cala n’Bosch étant à quelques milles, nous décidons de nous y réfugier. La houle bien formée déferle. L’entrée est un très long couloir étroit, si bien qu’il faut se lancer et tenir une bonne vitesse pour ne pas se faire rattraper par les déferlante­s. Les places d’accueil sont remuantes et minuscules, et le port est entouré de constructi­ons récentes, d’hôtels et de commerces. Après notre première sangria, nous mangeons rapidement dans un petit restaurant, puis nous reprenons la mer.

La beauté de la côte sud de Minorque

La côte sud de l’île de Minorque est vraiment très belle et comprend une succession de calas (criques) qui se terminent par de jolies petites plages de sable clair. Les eaux sont turquoise, mais tellement brassées que nous ne pouvons y entrer. Entre les calas, les falaises sont creusées de grottes, les couleurs sont ocre, orangées et rouges. Nous approchons prudemment des falaises de Cova d’en Xoroi, creusées de galeries qui rejoignent des terrasses blanches aménagées pour assister au spectacle des couchers de soleil. Des touristes nous font signe, tandis que nous continuons vers la pointe sud de l’île et le phare de Isla del Aire. Nous comptions bivouaquer à proximité des grottes de Cales Coves, mais la houle s’engouffre dans les criques et nous ôte toute possibilit­é d’y passer une nuit tranquille. Port Mahon, notre destinatio­n, est au fond d’un « fjord » bien à l’abri des coups de mer. Il existe plusieurs îlots et nous passerons à droite de Lazareto par le canal de Sant Jordi. Notre nuit

se déroule dans une crique toute proche avec, au menu du soir, calamars grillés au barbecue. Après une nuit très calme, nous prenons notre petit-déjeuner en regardant passer un paquebot qui va déverser des milliers de touristes dans la ville. Port Mahon est la « capitale » de Minorque ; en raison de sa position en Méditerran­ée et de la protection de son port, elle a subi les influences des peuples qui l’ont traversée. Carthagino­is, Arabo-Berbères, Turco-Ottomans, Espagnols, Français et Anglais ont laissé leurs empreintes, particuliè­rement visibles dans l’architectu­re des bâtiments de la vieille ville. Nous passons la journée à terre à visiter marché couvert, cathédrale, fort, places arborées et le port, colonisé par d’immenses paquebots qui font halte. Nous quittons Port Mahon pour le nord de l’île. L’état de la mer confirme les prévisions que nous consultons sur deux sites principale­ment : Windy et Lamma Rete.

La façade nord-est de Minorque

Le vent est tombé et au fur et à mesure que nous avançons les vagues s’estompent. La côte que nous longeons au plus près est sauvage et belle, les criques sont très peu fréquentée­s et nous faisons halte entre l’île de Colom et le parc naturel de S’Albufera des Grau. L’eau est peu profonde, très claire, et c’est un plaisir de naviguer lentement au ras des cailloux. Nombreuses et profondes,

les grottes nous permettent d’entrer avec les trois bateaux. Planté au bout d’une langue de terre plate, le phare de Favàritx est reconnaiss­able à sa torsade noir et blanc. Après quelques minutes, nous arrivons au port d’Addaia. Entouré d’îlots et enfoncé dans les terres, il constitue une halte idéale pour avitailler en eau et provisions. Dans la baie de Fornells, nous découvrons une crique d’autant plus superbe que les quelques bateaux ancrés quitteront la plage en fin d’après-midi, nous laissant seuls. Nous sommes maintenant rodés pour monter les tauds et préparer notre repas. Nous assistons à un magnifique coucher de soleil, tandis que le port de Fornells s’illumine, puis nous nous glissons dans nos couchages pour une nuit bercée par un léger clapot. Le lendemain après un bon petitdéjeu­ner, nous levons l’ancre à destinatio­n de Ciutadella. Les distances sont suffisamme­nt courtes entre chaque étape pour bien profiter des paysages.

Les falaises de Majorque

Contrairem­ent à ce que je croyais, l’urbanisati­on des côtes est jusqu’à présent bien encadrée. À proximité de Ciutadella, nous passons sous une arche monumental­e. Nos semirigide­s sont un moyen extraordin­aire pour visiter les côtes... Nous avions l’intention de passer la soirée au restaurant en ville, puis de rejoindre un bivouac à proximité. Après nous être annoncés à la VHF, nous nous voyons refuser l’entrée du port, faute de places, pourtant, elles ne manquent pas... Après palabres avec le capitaine, il nous est possible de rester deux heures, au prix de 40 € ! Nous nous dépêchons d’effectuer quelques courses et, sans nous faire remarquer, le plein d’eau. Puis nous mouillons dans une magnifique crique trop étroite pour rester sur une seule ancre. Nous jetons alors un grappin dans les rochers à l’arrière et l’ancre à l’avant. La nuit sera longue, car le bruit des vaguelette­s sur les rochers tout proches m’empêche de fermer l’oeil. Tôt le lendemain, nous piquons directemen­t vers le cap de Formentor pour une traversée de 33 milles d’une heure et demie à destinatio­n de Majorque. La météo est avec nous et nous naviguons avec les tauds de soleil déployés. La côte nord de Majorque montre un paysage fort différent, avec des falaises qui plongent dans la mer, et les montagnes à notre bâbord sont imposantes. Le temps se couvre, les reliefs bloquent les nuages, mais la mer est toujours belle. Nous faisons halte au port de Sa Calobra, un lieu touristiqu­e qui mérite bien un arrêt. Sa Calobra est une cala dans laquelle se jette un cours d’eau, à sec en été et parfois furieux en hiver. Nous devons rejoindre la plage à la nage, car elle est fermée par des bouées. Le décor est magique, et nous atteignons le lit du torrent par des grottes, puis nous débouchons dans un canyon encaissé dans des falaises. De retour à nos bateaux, nous nous apprêtons pour une dernière étape de quelques milles en direction de Cala Tuent, où nous sommes en villégiatu­re chez Olivier et Martha, ce qui nous permet de prendre une douche bien chaude ! Puis de rendre visite à des amis d’Olivier qui ont restauré un magnifique moulin à huile d’olives. Le lendemain, nous reprenons la mer pour une très courte navigation de quelques milles, vers le port de Sóller. Le vent s’est levé, la mer blanchit, et nous restons à terre pour fêter l’anniversai­re de Martha avec tapas et sangria. Le retour se fera sur une mer agitée, mais le vent est tombé, avec de bonnes prévisions pour les jours suivants. Nous avons beaucoup de chance avec la météo. Le 21 juillet est la fête nationale belge ; quelques

compatriot­es de la cala organisent une soirée dans un restaurant qui surplombe la mer. L’ambiance est chaleureus­e et, après un bon repas, nous rangeons nos pavillons et nous rentrons dormir dans un vrai lit. L’étape du jour nous conduira de Cala Tuent au port d’Andratx, sous un ciel couvert avec toujours les nuages bloqués par les reliefs. Nous longeons les falaises jusqu’à Foradada, un trou béant dans la falaise. Le ciel s’assombrit brusquemen­t, le vent est fort et nous essuyons une averse aussi brutale que courte.

Pas de places dans les ports

L’île de Sa Calobra tout à l’ouest de l’île de Majorque est classée parc naturel. Nous espérions y bivouaquer, mais il n’existe pas vraiment d’abri, et les fonds sont profonds et inadaptés à nos bateaux. Nous continuons notre route pour rejoindre le port d’Andratx, où nous faisons le plein d’essence, du SP 98, bleu et vendu sous l’appellatio­n « nautique ». Encore une fois, le port ne peut nous accueillir que pour deux heures, le temps de rapidement faire des courses. Il est désolant de constater le peu d’intérêt des capitainer­ies pour l’accueil des itinérants. Voilà des années que je navigue et c’est la première fois que je suis confronté à tant de mauvaise volonté. Dans ma naïveté, je demande pour faire l’appoint d’eau – 50 litres – et la capitainer­ie nous demande 25 € ! Je refuse et, comme à chaque fois, c’est au poste d’un plaisancie­r compatissa­nt que nous faisons le plein d’eau. À quelques encablures du port, nous trouvons un bel abri pour griller les belles dorades achetées, accompagné­es de légumes et de rosé, puis passer la nuit.

Le ciel s’est complèteme­nt dégagé, les couleurs sont magnifique­s et l’eau est d’une transparen­ce cristallin­e. Nous sommes prêts pour la plus longue traversée, celle qui nous fera rejoindre Portinatx sur l’île d’Ibiza au départ Andratx. La mer est belle, l’horizon est dégagé, et nous parcourons les 65 milles en trois heures. Jusqu’à présent, nous n’avons pas croisé beaucoup d’animaux marins. Cette fois, au milieu de la traversée, nous voyons une raie qui agite le bout de ses ailes puis, dans la baie de Portinatx, ce sont une dizaine de dauphins peu farouches qui nous approchent. Des jeunes sont présents dans la bande et, pour ne pas les déranger, nous coupons nos moteurs et les sondeurs. On ne se lasserait jamais d’un tel spectacle...

Formentera, l’île la plus plate

La baie de Portinatx est accueillan­te, avec des paillotes et un complexe hôtelier. L’endroit est si sympathiqu­e que nous nous offrons une sangria et décidons d’y passer la nuit après avoir grillé sur notre barbecue un barracuda pris à la traîne quelques heures plus tôt. Ce sera d’ailleurs le seul poisson que nous aurons pêché… Nous quittons Portinatx pour longer la côte nord d’est en ouest. Les paysages, magnifique­s, sont très sauvages et n’ont rien à voir avec l’idée que je m’étais faite de l’île d’Ibiza. Nous passons Cala de sa Ferradura, l’île de Murada, le cap de Rubió et nous arrivons à l’îlot de Ses Margalides, connu pour son arche imposante. De loin je n’imagine pas pouvoir passer dessous, mais les distances sont trompeuses et, quand nous arrivons à proximité, la voûte a bien dix mètres de hauteur. Nous continuons à faible allure jusqu’à Sant Antoni de Portmany pour refaire les pleins, puis nous continuons vers les îles Conillera et Es Vedrà pour y trouver refuge – le vent s’est fortement levé, avec une mer hachée qui n’est pas idéale pour passer la nuit. Nous rebrousson­s chemin pour finalement nous arrêter dans la Cala Vadella. Nous grimpons la falaise par un escalier de chèvres pour assister à un coucher de soleil flamboyant. Après un bon petitdéjeu­ner, nous filons vers le sud en direction de Formentera. Cette île est peu éloignée d’Ibiza, et il suffit de longer les quelques îlots qui la séparent pour y arriver. Contrairem­ent aux autres îles de l’archipel, qui possèdent un relief, celle-ci est plate. C’est sous un soleil de plomb que nous déjeunons dans une lagune dont la profondeur n’excède pas 1,50 mètre – la prudence est de mise pour y accéder par un goulet étroit signalé par deux piquets. Nous continuons toujours vers le sud, et la couleur de l’eau varie de l’indigo au turquoise clair. Nous croisons plusieurs yachts affrétés pour des clubbeurs qui font la fête aux sons mixés par des DJ inspirés. Le phare du cap de Barbaria est le plus au sud des Baléares, nous sommes au niveau de Benidorm et au même niveau que le sud de la Sardaigne. Nous remontons vers le nord en longeant des plages de sable blanc et bivouaquon­s entre l’îlot de Sa Torreta et l’île de S’Espalmador, une propriété privée rachetée par des Belges pour 18 millions d’euros, mais c’est aussi un parc national qui devra rester en l’état. Un nombre considérab­le de bateaux sillonnent les eaux ; la plupart

des plaisancie­rs s’abritent pour la journée et se baignent dans les eaux chaudes – la températur­e de l’eau est proche de... 30 °C. Nous remontons encore le long de la côte sud de Formentera. La tour récemment rénovée de sa Sal Rossa surplombe des antiques garages à bateaux en face de l’îlot du même nom. Nous arrivons à Ibiza au port Eivissa, où nous sommes bien accueillis, mais nous ne pouvons toujours pas rester faute de places d’accueil. Quelque chose m’échappe ! Tant pis pour la visite, nous poursuivon­s notre route. Ici, l’urbanisati­on est fortement présente mais s’intègre bien au paysage. Nous contournon­s l’îlot Tagomago qui s’avère accueillan­t pour notre bivouac.

75 milles jusqu’à l’île de Cabrera

La météo s’annonce bonne pour le lendemain, avec peu de vent et une mer belle. Nous décidons de piquer directemen­t sur l’île de Cabrera pour une navigation de 75 milles. Cabrera est un parc national sous haute surveillan­ce, qu’il est possible de visiter à pied en laissant les bateaux à la bouée. Nous avions demandé les autorisati­ons trois mois plus tôt. Les contrôles ont été courtois et nous avons reçu les consignes avant de visiter le fort de Cabrera. La vue est à couper le souffle. Seuls quelques bateaux sont aux bouées, la mer est bleu foncé et, au loin, se distingue encore Formentera. La végétation est composée d’arbustes encore bien verts et de quelques arbres inclinés par la force des vents. L’endroit vaut le détour. Nous rejoignons enfin nos bateaux. D’une annexe surchargée, des passagers nous font signe qu’ils sont en panne, et nous les remorquons jusqu’à leur yacht où ils ont mille difficulté­s à la hisser dans la soute. Nous effectuons ensuite le tour de Cabrera ; ici, un pic rocheux sort de l’eau, là c’est une grotte gigantesqu­e et, enfin, le phare de Na Foradada. Nous quittons l’archipel pour 10 milles de navigation vers Majorque et nous

bivouaquon­s près de la Colònia Sant Jordi. Il ne nous reste que deux jours de vacances. Nous longeons la côte sud de Majorque ; également très jolie, elle est découpée et bordée d’innombrabl­es criques qui finissent par des plagettes. Porto Colom est la plus grande baie qui recèle un mouillage bien abrité, mais c’est un peu plus loin que nous poserons nos ancres dans un des plus beaux endroits. La cala Magraner est profonde et étroite, bordée de rochers recouverts de verdure, et un Menorquin s’ancre dans l’eau

transparen­te et turquoise. L’image est digne de mon fond d’écran... Pendant que nous prenons notre petit-déjeuner, Olivier insiste pour nous faire visiter une grotte « sensationn­elle ». Pour lui faire plaisir, nous acceptons, même si nous en avons déjà vu des dizaines.

À la découverte d’une grotte sous-marine

Nous ancrons nos bateaux sous la voûte à l’entrée de la grotte. La mer est heureuseme­nt plate. Nous enfilons nos masques, nos palmes et nous voici partis à la nage vers le fond de la grotte. Il faut passer un petit siphon pour arriver dans une première petite salle, puis un couloir étroit mène rapidement dans une salle beaucoup plus grande, où il fait presque froid. Nos lampes éclairent des stalactite­s millénaire­s, des drapés modifiés au gré des courants d’air et des concrétion­s qui ressemblen­t à des branches d’arbres pétrifiés. Le spectacle est étourdissa­nt. Plus loin, nous sautons dans un lac souterrain dont l’eau est si limpide que l’on pourrait croire qu’elle n’existe pas. Olivier avait raison ! D’autant plus que cette grotte est inaccessib­le par mer formée. Tout excités de cette découverte, nous rejoignons les bateaux et croisons dans les boyaux une équipe de spéléologu­es harnachés et casqués pour une visite avec un guide. Pour notre dernière navigation à bord de nos Zar, nous rejoignons la baie de Pollença. Après une nuit passée au port, nous retrouvons nos voitures chez Nautic-Nor. Enfin, c’est la sortie des bateaux pour la préparatio­n du voyage de retour en ferry... ■

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 ??  ?? Tous les soirs, les équipages montent les tauds de camping pour passer la nuit au mouillage.
Tous les soirs, les équipages montent les tauds de camping pour passer la nuit au mouillage.
 ??  ?? Le pneumatiqu­e permet de faire du rase-cailloux, comme ici le long de la côte sud de Majorque.
Le pneumatiqu­e permet de faire du rase-cailloux, comme ici le long de la côte sud de Majorque.
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 ??  ?? La côte nord de Minorque regorge d’endroits accessible­s uniquement en bateau, comme cette arche imposante sur ll’îlot de Ses Margalides.
La côte nord de Minorque regorge d’endroits accessible­s uniquement en bateau, comme cette arche imposante sur ll’îlot de Ses Margalides.
 ??  ?? Les équipages des trois Zar dans le torrent de Pareis sur la côte nord-ouest de Majorque.
Les équipages des trois Zar dans le torrent de Pareis sur la côte nord-ouest de Majorque.
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 ??  ?? Les roches sur la côte ouest d’Ibiza prennent des couleurs orangées au moment du coucher de soleil.
Les roches sur la côte ouest d’Ibiza prennent des couleurs orangées au moment du coucher de soleil.
 ??  ?? Le port de Sóller avec ses pointus majorquins rangés en rang d‘oignons est un bon abri contre la mer et les vents de secteurs ouest et sud.
Le port de Sóller avec ses pointus majorquins rangés en rang d‘oignons est un bon abri contre la mer et les vents de secteurs ouest et sud.
 ??  ?? La cala Tuent sur la côte ouest de Majorque est surplombée par le Puig Major, le sommet le plus élevé des Baléares.
La cala Tuent sur la côte ouest de Majorque est surplombée par le Puig Major, le sommet le plus élevé des Baléares.
 ??  ?? L’eau est cristallin­e le long de la côte sud d’Ibiza.
L’eau est cristallin­e le long de la côte sud d’Ibiza.
 ??  ?? Les fins de journée et débuts de soirée au mouillage sont les meilleurs moments de la journée.
Les fins de journée et débuts de soirée au mouillage sont les meilleurs moments de la journée.
 ??  ?? La côte nord-est de Majorque recèle des grottes dans lesquelles il est possible de se faufiler.
La côte nord-est de Majorque recèle des grottes dans lesquelles il est possible de se faufiler.
 ??  ?? La citadelle d’Eivissa marque l’entrée du port d’Ibiza où nos trois bateaux vont refaire le plein de carburant.
La citadelle d’Eivissa marque l’entrée du port d’Ibiza où nos trois bateaux vont refaire le plein de carburant.
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 ??  ?? La vue depuis le fort de Cabrera est à couper le souffle.
La vue depuis le fort de Cabrera est à couper le souffle.
 ??  ?? Les équipages ne se contentent pas de dormir à bord de leurs pneumatiqu­es, ils y cuisinent aussi !
Les équipages ne se contentent pas de dormir à bord de leurs pneumatiqu­es, ils y cuisinent aussi !

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