Le taux de compression
Récemment, Suzuki et Yamaha se sont mis à communiquer sur le taux de compression de leurs nouveaux hors-bord, mais de quoi s’agit-il exactement ?
Depuis 2017, les motoristes hors-bord, particulièrement les Japonais, se sont mis à communiquer sur une valeur que d’habitude ils ne donnaient jamais. Il s’agit du taux de compression. Suzuki a commencé il y a deux ans, lors du lancement du V6 DF 350. La marque a annoncé pour ce moteur un taux record jamais atteint sur un hors-bord de série : 12 pour 1. Revenons sur la définition ; si le taux est de 12, cela signifie que le mélange air/essence est comprimé dans le cylindre à 12 fois la pression atmosphérique, soit environ 12 bars. Suzuki a dû monter à ce niveau de contrainte, car le but sur le bloc V6 de 4,4 litres était de développer 80 chevaux par litre – de quoi augmenter sérieusement les risques de cliquetis (voir Moteur Boat n° 339). Pour réduire ce risque, Suzuki a monté deux injecteurs par cylindre afin de refroidir le cylindre au moment de l’injection et de mieux contrôler la combustion. De fait, le DF 350 nécessite de fonctionner avec une essence d’un indice d’octane très précis. C’était ensuite au tour de Yamaha de faire monter la pression lors du lancement de son 425 chevaux XTO, un an plus tard. La valeur annoncée est alors de 12,2 pour 1.
Une histoire de pression atmosphérique
Pour que le V8 puisse fonctionner avec un tel taux de compression, le motoriste a dû intégrer une injection directe, la première dans l’histoire des hors-bord quatre temps à essence. Par comparaison, le taux sur le nouveau Mercury 450R est de 8,7 pour 1.
Sur un 200 chevaux Suzuki DF 200A, il est de 10,2 pour 1.
À toutes fins utiles, il est nécessaire de réaliser de temps en temps sur les hors-bord comme sur les in-bord une prise de compression avec un manomètre adapté, pour voir si la valeur indiquée correspond aux recommandations du constructeur. Un écart maximal d’un bar est toléré, entre chaque cylindre (voir MB n° 311). ■