Revue de détail
Un Hard 21 à vendre sur la côte de Bretagne nord ? Cela n’a rien d’un hasard. Ce littoral est connu pour ses marées importantes et ses cailloux à profusion ; de là à dire que l’aluminium est un matériau idéal pour ce secteur, il n’y a qu’un pas. Pour certains plaisanciers, l’aluminium est parfait, comme le précise l’expert maritime et architecte naval Jean-Michel Viant : « Il est léger tout en étant rigide et, surtout, solide à l’impact. Imaginons le cas de deux bateaux drossés à la côte, sur des rochers. Celui en polyester aura un trou dans la coque alors que celui en aluminium sera déformé et récupérable. Les réparations éventuelles s’en trouvent facilitées. » La production de bateaux en aluminium étant anecdotique par rapport aux unités en polyester, largement majoritaires, il est logique que ce rapport se retrouve sur le secteur de l’occasion. La présence d’un Hard sur ce marché est donc plutôt rare.
Une seconde main qui naviguait en Bretagne
Cette coque open de 6,11 mètres pour 2,35 mètres de large est exposée chez Breizh Marine, à Paimpol. Il s’agit d’un dépôt-vente, en l’occurrence une seconde main qui naviguait dans le secteur de Lézardrieux. Son propriétaire le vend suite à l’achat d’un modèle hauturier (un Targa) qui lui permettra d’aller pêcher plus au large. Sur ce Hard 21, différentes opérations seront effectuées par le concessionnaire, comme un changement des anodes, un lavage complet, un carénage et un antifouling. Pour ce dernier, il s’agira d’une peinture sous-marine spécifique à l’aluminium, dénuée de cuivre pour éviter les problèmes d’électrolyse. Côté moteur, une révision complète est prévue, ainsi qu’une vidange et un changement des filtres. Le Yamaha, d’origine, totalise à ce jour 695 heures et dispose d’une direction hydraulique. Le câblage étant également d’origine, il faudra prévoir un remplacement, car les préconisations
des motoristes recommandent un changement tous les dix ans. L’équipement est plutôt complet, comme le précise l’inventaire : deux batteries, une pompe de lavage, ainsi qu’une remorque cassante Mécanorem de 2002 (PTAC de 1 700 kg), équipée d’un treuil électrique dont l’installation remonte à moins de cinq ans. En revanche, l’armement côtier devra être complété. Côté électronique, ce Hard 21 comprend un combiné GPS-sondeur Lowrance HDS 10 (sans cartographie) et une VHF fixe Cobra DSC.
L’aluminium, matériau idéal ?
La circulation à bord est excellente, open oblige, et s’effectue autour d’une console centrale à l’avant de laquelle se situe le réservoir à carburant. Cette configuration extérieure est un avantage pour y accéder ou pour intervenir dessus. C’est aussi une des spécificités de l’aluminium qui, bien que facilement réparable, ne peut l’être qu’à certaines conditions.
Les réparations s’effectuant par soudures, toute présence de carburant est proscrite.
Il en va de même pour la mousse (qui sert à l’insubmersibilité) et qui pourrait également s’enflammer. Une autre caractéristique propre à ce matériau est sa sensibilité à la corrosion qui nécessite un montage électrique impérativement en bipolaire. La masse n’est pas reliée à la coque et les deux circuits indépendants ne se touchent jamais, ce qui est le cas à bord de ce Hard 21 qui dispose d’une batterie pour le moteur et d’une autre dédiée à la servitude. L’intérieur du cockpit mesure 4,35 mètres de long pour 2,12 mètres de large. Les francs-bords atteignent 0,73 mètre de haut et les passavants 0,62 mètre. L’épaisseur de la tôle est de 3 mm pour les parties latérales et 5 mm pour les fonds. Cette différence est évidemment structurelle, mais permet également une meilleure répartition des poids. Robuste – le modèle porte bien son nom –, ce Hard 21 est une occasion atypique et surtout rare. Elle conviendra parfaitement pour un usage baroudeur ou pêche, car le confort à bord n’est pas la priorité. Avec une telle unité, les échouages ou le rase-cailloux se feront sans sueur froide ! ■