• Tofinou Lady Jane
Cet élégant canot à la finition irréprochable vient remplacer le Lady Scarlett lancé au début des années 2000 par le chantier Latitude 46. Un bain de jouvence et une belle renaissance pour cette unité qui reprend la carène de son aînée…
En 2001, Philippe Joubert, patron du chantier de l’île de Ré, Latitude 46, réputé pour ses magnifiques voiliers Tofinou et Tadorne, lançait le Lady Scarlett, un ravissant runabout dessiné par son frère l’architecte Michel Joubert et baptisé du nom de sa fille. À l’image des autres unités du chantier, ce bateau de 7,50 mètres de longueur de coque représentait le classicisme du passé et la technologie d’aujourd’hui. Avec sa tonture de pont prononcée et son tableau arrière frégaté, le Lady Scarlett rappelait les Chris-Craft des années 1950 et le côté rétro était encore accentué par un pare-brise très anguleux ceinturé par d’épais montants en acajou. Cette élégante unité a été fabriquée à quatorze exemplaires. En 2015, le chantier est racheté par le groupe Experton qui, quatre ans auparavant, avait fait l’acquisition de Wauquiez. Aujourd’hui, et avec l’arrivée de Rhéa en juillet 2018, la société Experton a regroupé sous l’appellation Latitude 46 Yachts Construction ces trois marques mythiques et décidé, dix-huit ans après le Lady Scarlett, de sortir une évolution de cette élégante demoiselle sous le nom de Lady Jane.
Un pare-brise plus moderne
Elle reprend la carène de son aînée, mais affiche un plan de pont revu et optimisé, plus moderne, en particulier au niveau du pare-brise. Ce dernier s’étend toujours loin sur l’arrière, mais il est moins massif avec des lignes plus arrondies et une inclinaison moins verticale mais suffisante pour jouer son rôle de protection. L’esprit Tofinou est conservé avec des montants de pare-brise et des plats-bords en acajou verni, un pont recouvert de lattes de teck en standard et un très haut niveau de finition, comme le prouvent, entre autres, les taquets escamotables, ainsi que la présence de martyrs en inox pour protéger l’acajou des pavois au niveau des attaches de pare-battage. Rétro et moderne à la fois, le Lady Jane arbore un cockpit profond et protecteur, équipé sur l’arrière d’une banquette qui occupe toute la largeur et de deux autres latérales, cachant des coffres et installées derrière les sièges du pilote et du copilote. Proposés en standard en simili cuir, ces derniers peuvent en option être en acajou. Ils sont réglables latéralement, pivotent vers l’arrière ou basculent vers l’avant pour dévoiler sous celui de
bâbord un réfrigérateur, disponible en option, et sous celui de tribord un évier avec eau sous pression proposé en standard. Une table dissimulée dans le plancher du cockpit transforme l’endroit en un agréable carré pouvant, en option, être abrité du soleil par un grand bimini qui se met en place facilement et se replie sous les plats-bords du cockpit et dans la cale moteur. L’accès au pont avant, entièrement recouvert de teck n’est pas très sûr du fait de l’étroitesse des passavants et de l’absence totale de balcons.
40 noeuds en vitesse de pointe
Le Lady Jane est propulsé par un moteur Volvo essence de 260, 300 ou 350 chevaux. C’est avec sa motorisation maximale que nous l’avons essayé devant La Rochelle. Le pilote est confortablement installé aux commandes et profite d’un beau tableau de bord et d’un élégant volant en bois verni. Le modèle testé comprenait le trim automatique de Volvo, Trim Assist, qui facilite le pilotage au niveau du réglage de l’assiette du bateau. Nous avons effectué des relevés avec et sans le Trim Assist et obtenu des résultats similaires, soit une consommation de 32 litres au régime de croisière de 3 500 tr/mn et à 20 noeuds. En vitesse de pointe, le Lady Jane a affiché des performances équivalentes à celles du Lady Scarlett, soit 40 noeuds à 5 800 tr/mn. Le V prononcé de la carène et l’étrave droite et haute sont particulièrement efficaces dans le petit clapot. Plus le trim est monté, plus le passage en mer est agréable. À petites vitesses, le bateau tend à gîter au vent et quelques embruns peuvent entrer dans le cockpit, deux phénomènes qui disparaissent à l’accélération.
EN CONCLUSION
Un très joli bateau doté d’un bon comportement et d’un beau niveau de finition, mis en valeur par l’utilisation de matériaux nobles qui justifient le prix élevé.