Galeon 400 Fly
Nouvel arrivant dans le milieu de gamme, ce 12 mètres à fly surprend par l’exploitation intelligente de ses volumes et par ses pavois ouvrants, devenus désormais la marque de fabrique chez Galeon.
C’est une unité plutôt massive par rapport aux bateaux que nous essayons d’habitude, mais ce 400 Fly mérite vraiment le coup d’oeil par les solutions d’aménagement innovantes qu’il apporte. Il est une fois de plus le fruit de la collaboration avec l’incontournable cabinet Tony Castro Yacht Design, qui travaille de longue date avec Jeanneau, Parker, Elan, Delphia, plus une foule de projets de superyachts à moteur mais aussi à voile (tonycastroyachts.com). Galeon de son côté a popularisé le système de pavois basculants, repris chez Sea Ray et de nombreuses marques, et qui permet de transformer complètement la physionomie du cockpit. À ce titre, le 400 Fly est le plus petit de la gamme proposant l’option, baptisée « Beach Mode ». Elle est tout de même facturée près de 43 000 €, mais elle élargit de deux mètres le cockpit, qui se déploie alors sur près de six mètres… Sortez la table de ping-pong !
Barbecue les pieds dans l’eau
Ce nouveau Galeon nous a surpris par la manière dont les volumes ont été optimisés. C’est un peu un cliché à dire, mais il donne davantage la sensation d’être à bord d’un 15 mètres que d’un 12 mètres. La fierté du chantier réside entre autres dans la grande cuisine surplombant la plateforme de bain hydraulique. On peut déjà se voir en train de préparer les grillades les pieds dans l’eau, avec les invités se relaxant dans le cockpit ou profitant du mouillage pour piquer une tête. Le cockpit est quasiment au même niveau que le salon intérieur. Les deux espaces communiquent par une porte en accordéon offrant une très large ouverture. Une partie de la banquette intérieure pivote pour faire la jonction avec le cockpit. Dans l’habitacle, l’étonnante luminosité s’explique par les surfaces vitrées importantes, partant du plancher jusqu’au plafond. Après le salon et le coin TV se profile la grande cuisine. Le massif plan de travail en marbre fait face à un poste de barre plutôt sobre. Galeon a eu l’idée de placer à droite du pilote une très large porte coulissante qui non seulement offre un accès facile au passavant, mais permet aussi une ventilation efficace de l’habitacle. D’autant que, sur bâbord, une ingénieuse vitre électrique coulisse verticalement, autorisant la circulation de l’air – de
quoi rendre quasiment superflu l’usage de la climatisation. Le 400 Fly offre deux cabines doubles parfaitement indépendantes. La cabine de propriétaire au centre occupe toute la largeur du bateau, ce qui est plutôt rare sur un 40 pieds. Galeon a réussi ce petit prodige en baissant significativement la hauteur sous barrots (1,35 m) et en plaçant le couchage au ras du plancher. À l’entrée de la cabine, cependant, la hauteur est supérieure à 2 mètres afin de pouvoir se changer à l’aise. L’autre cabine à l’avant intègre deux couchettes en V montées sur pivot ; elles coulissent pour former un couchage double. La grande ouverture vitrée sur les deux tiers de la coque au-dessus de la flottaison explique la luminosité et la vue exceptionnelle depuis les cabines. Les intérieurs sont modernes et luxueux, mais sans doute très salissants étant donné la couleur claire des vaigrages et des moquettes (plusieurs couleurs et essences de bois sont néanmoins disponibles).
Deux cabinets de toilette
Cerise sur le gâteau, Galeon propose deux cabinets de toilette indépendants, dont l’un est accessible directement depuis la descente. Ils sont spacieux, fonctionnels et lumineux grâce au large hublot permettant de se brosser les dents en contemplant l’horizon. Deux couples peuvent donc partir en croisière en disposant chacun de son espace de vie personnel bien distinct. Ou tout simplement une famille de quatre personnes.
Le fly-bridge est accessible par de larges marches en teck. On retrouve le classique salon en L convertible en solarium (option), mais aussi une petite cuisine avec gril, évier et réfrigérateur. Lors de notre visite, les vis de la table étaient arrachées tout comme d’autres éléments de visserie à bord, un point qui sera à revoir. La banquette du pilote offre deux belles places. En face, décalée sur tribord, une assise biplace orientée dos à la marche permet de converser avec les invités tout en restant à la barre. La planche de bord assez compacte nous a séduits par son ergonomie, notamment avec les commandes Volvo placées sur un bras pour être directement sous la main du pilote. Comme souvent chez Galeon, un large choix de motorisations est proposé, mais aussi de transmissions, qui vont de la paire de Volvo D4 de 270 chevaux chacun jusqu’à
2 x 440 chevaux Volvo D6. Le client décide entre des lignes d’arbre classiques, comme nous avions pour cet essai, ou alors des IPS. Il est également possible d’opter pour des embases Z-drive, la nouvelle embase Volvo Duoprop DPI en l’occurrence, dont l’entretien a été considérablement simplifié par rapport à la génération précédente d’embases.
L’option Zipwake, une bonne idée
En ligne d’arbre, la position des moteurs sera plus avancée dans la coque par rapport aux IPS ou aux embases DPI. Malgré tout, notre Galeon navigue pas mal sur l’arrière, ce qui pourra sans doute être amélioré avec l’option correcteur d’assiette Zipwake (3 140 €). Testé devant le port de Collioure par une forte tramontane, notre Galeon ne s’est pas démonté. La qualité du passage dans la grosse houle nous a surpris pour une vedette à fly de cette taille. Elle passe en douceur même en maintenant une vitesse de croisière correcte, à condition de bien gérer les gaz à l’approche d’une vague un peu plus creusée que les autres. À l’intérieur, ni vibrations suspectes ni autres bruits gênants ne sont perçus ; le bateau donne une sensation globale de robustesse. La vitesse de pointe avec la puissance maximale en ligne d’arbre est de 30 noeuds environ en fonction du chargement du bateau, ce qui permet d’avoir une plage de régimes de croisière assez large, entre 16 et 23 noeuds tout en conservant un rendement intéressant.