La très fragile amélioration des eaux du littoral français

L’état de santé du milieu marin sur les côtes françaises, réceptacle d’un très grand nombre de pollutions plastique, chimique et biologique dont beaucoup viennent de la terre, tient sur un fil. « La situation tend à s’améliorer lentement, mais il reste des marges de progrès considérables en matière de qualité des eaux du littoral », prévient le PDg de lIfremer, François Houllier. L’Institut français constate que la contamination chimique a chuté depuis les années 1970. Les niveaux mesurés sont généralement en dessous des seuils réglementaires,

« à l’exception de certaines zones comme les alentours des métropoles, des grandes stations d’épuration et les estuaires des fleuves ». Le responsable du laboratoire de biogéochimie et écotoxicologie, Emmanuel Ponzevera, souligne « l’impact positif des politiques publiques et de la réglementation ». Pour autant, d’autres polluants, liés notamment à des produits non réglementés, ont émergé de façon inquiétante. C’est le cas des acides carboxyliques perfluorés, un produit non réglementé, candidat à la liste des « substances extrêmement préoccupantes » pour la santé, rappelle l’Ifremer. Autre point sombre, près de 7 % des eaux côtières de la métropole « n’atteignent pas le bon état écologique ». Micro ou macro-algues y prolifèrent. Un phénomène qui prend la forme d’algues vertes sur les côtes bretonnes, qui peuvent dépasser « un mètre d’épaisseur dans certaines zones des Hautsde-France », ou encore d’eaux colorées en Bretagne Sud.