Le grand retour du ministère de la Mer
Après trente ans d’absence, le remaniement gouvernemental marque le retour d’un ministère de la Mer. Si sa création est saluée, son domaine de compétences est, lui, encore inconnu. Emmanuel Macron en avait parlé aux Assises de la mer en 2019, il a abordé la question lors de son allocution télévisée le 14 juin dernier : il souhaite développer une véritable stratégie maritime. Une annonce qui fait suite à une récente expansion de la surface maritime de la France qui mesure plus de 11 millions de km². Un avis de l’ONU datant du 11 juin dernier a effectivement autorisé le pays à étendre son territoire marin de 730 000 km² au-delà de la zone économique exclusive. Cette autorisation permet l’exploitation des fonds et sous-sols marins. Un ministère de la Mer pourrait soutenir une politique plus ambitieuse. On ne sait pas encore si la pêche sera rattachée à ce ministère. Une initiative qui serait jugée bienvenue par un secteur fortement impacté par le confinement. La sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne et son désir de fermer l’accès à ses eaux territoriales inquiètent au plus haut point les pêcheurs français. Le nouveau ministère de la Mer pourrait donc aider à porter la voix des pêcheurs français dans ces négociations. Les enjeux maritimes regroupent cependant d’autres domaines variés : transports maritimes, sciences marines, enjeu de défense avec la Marine nationale, énergies renouvelables… Jusqu’ici, ils étaient couverts par un secrétariat général de la Mer, interministériel et rattaché au Premier ministre. Qu’en sera-t-il maintenant ? Seule certitude : le ministère de la Mer ne remplacera pas ce secrétariat et s’installera à ses côtés au 20, rue de Ségur.