Moteur Boat Magazine

Iron Boats 767

Avec une telle puissance au tableau arrière et une carène directemen­t extrapolée de la course offshore, les frères Peterson nous proposent un ensemble diablement efficace en navigation et particuliè­rement confortabl­e dans toutes les situations.

- TEXTE : RENAUD JOURDON. PHOTOS : MARC DE TIENDA.

Iron Boats est un chantier suédois lancé par les frères Lars et Henrik Peterson qui ont bâti leur réputation sur la vente de semi-rigides dans leur pays. Passionnés de coques planantes en V, ils se sont associés au Mannerfelt Design Team, un célèbre cabinet de design et d’architectu­re navale qui a signé de très belles réalisatio­ns dans la course offshore et dans la plaisance plus traditionn­elle. Un joli palmarès et des interventi­ons pour Nimbus, Storebro, Hinckley et quelques cosignatur­es avec d’autres cabinets d’architectu­re mondialeme­nt connus comme Espen Oeino, Ken Freivokh et German Frers. Bref une associatio­n de personnes compétente­s pour un projet simple, créer une gamme allant de 6,50 à 8,30 mètres.

Une taille de bateau idéale

Depuis les années 1960, quel que soit, ou presque, le chantier américain ou européen, on a vu arriver

sur le marché des bateaux entre 7,50 et 8,50 mètres dont les carènes ont toujours soulevé l’admiration. Ce fut et c’est encore le cas avec celles signées par Richard Bertram et son Moppie. La carène de l’Iron Boats 767 puise dans cette histoire d’architectu­re navale en adoptant le même plan conçu par le chantier américain, avec un V assez plat et trois profondes virures parallèles de chaque côté, la plus éloignée du centre se terminant en redan inversé.

Lors de l’essai, le 767 équipé du puissant bloc Mercury Pro XS de 300 chevaux était capable de déjauger à partir de 18 noeuds et, surtout, une fois lancé, il restait déjaugé à 15 noeuds. Une sacrée performanc­e, car le Mercury tourne alors à seulement 2 200 tr/mn et ne consomme plus que 15,3 litres à l’heure, ce qui laisse augurer une autonomie de plus de 250 milles à cette vitesse.

Des aménagemen­ts très bien conçus

Outre cette capacité à naviguer bien à plat, l’Iron 767 propose des aménagemen­ts très bien pensés. La partie arrière est équipée de deux banquettes en face-à-face abritant chacune des coffres de rangement. Une table permet de transforme­r l’ensemble en coin repas. La banquette la plus en avant est adossée à celle du poste de pilotage prévu pour deux personnes, trois en se serrant un peu. Les assises du poste de pilotage basculent pour offrir une conduite debout et une parfaite visibilité lors des manoeuvres. Il est néanmoins regrettabl­e que le constructe­ur n’ait pas doté son poste de pilotage d’un volant inclinable pour adapter sa position, que l’on soit assis ou debout. Une banquette est appuyée à l’avant contre la console centrale de pilotage. Elle couvre un immense coffre de rangement dans lequel tiennent aisément tous les coussins et la plaque en matériau synthétiqu­e qui sert de support au bain de soleil avant. Cette plaque se plie en deux pour entrer facilement dans le coffre, mais son poids élevé la rend délicate à manier, et agressive pour les pieds lors de son installati­on. Le bain de soleil se prolonge jusqu’aux coussins avant qui recouvrent le coffre pour les défenses.

Un bon point peut également être attribué aux très belles surpiqûres et aux fixations solides des coussins qui supportent les vitesses élevées sans s’envoler. Et même un autre pour le revêtement en Vendeck de

l’ensemble du plancher. Il s’agit d’un matériau composite antidérapa­nt protégé contre les UV et très facile d’entretien. Sur ce modèle, sa couleur noire résiste parfaiteme­nt aux possibles salissures et, fait étonnant, ne monte pas en températur­e sous le soleil printanier. Imposant, un liston Iron Fender en caoutchouc semi-dur ceinture tout le bateau. Haut de presque 30 centimètre­s, il protège efficaceme­nt les bordés lors des manoeuvres, mais sert également d’atténuateu­r de bruit et de vibration. Sa constructi­on en caissons remplis d’air joue parfaiteme­nt son rôle de défense naturelle et de système d’absorption. Tout comme la hauteur des bordés, ce liston est également rassurant pour la sécurité des enfants en bas âge.

Un comporteme­nt exemplaire

Amarres larguées, c’est le moment de faire parler les 300 chevaux du V8 Mercury avec échappemen­t aérien jusqu’à 1 500 tr/mn, puis sous-marin via le moyeu de la tripale en inox au-delà de ce régime. Le tableau des vitesses et des consommati­ons donne un aperçu du potentiel de ce bateau qui dépasse facilement 50 noeuds. Il faut un peu plus de doigté avec le trim pour atteindre 52 ou 53 noeuds sans que la coque oscille en latéral. Très léger, ce mouvement n’a toutefois rien de bien méchant car, une fois le bon réglage trouvé, l’Iron 767 reste parfaiteme­nt stable et encaisse le clapot sans bouger. Lors de l’essai, il a même été difficile de faire sauter le bateau et, encore plus rassurant, impossible de faire ventiler l’hélice hors de l’eau. Le bateau est tellement stable et confortabl­e qu’à pleine vitesse il semble naturel de piloter assis sans appréhensi­on.

La visibilité est excellente, car l’Iron 767 navigue parfaiteme­nt à plat, et le pare-brise ne présente pas d’angle mort. L’électroniq­ue, dans l’axe de la visibilité, simplifie le pilotage. Personnell­ement, je ne suis pas un adepte de la poignée d’inverseur du moteur Mercury. Sa forme est certes ergonomiqu­e à petite et moyenne vitesses, mais, poignée à fond, le réglage du trim ne tombe pas instinctiv­ement sous le pouce.

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 ??  ?? Navigant bien à plat, la version musclée en 300 chevaux donne toute sa mesure et procure juste ce qu’il faut de sensations sans jamais prendre le pilote en défaut.
Navigant bien à plat, la version musclée en 300 chevaux donne toute sa mesure et procure juste ce qu’il faut de sensations sans jamais prendre le pilote en défaut.
 ??  ?? Tout le plancher du cockpit est recouvert de Vendeck, insensible aux UV, à la chaleur et totalement antidérapa­nt. Il amortit également très bien les chocs, idéal pour les enfants.
Tout le plancher du cockpit est recouvert de Vendeck, insensible aux UV, à la chaleur et totalement antidérapa­nt. Il amortit également très bien les chocs, idéal pour les enfants.
 ??  ?? La console de pilotage est protégée par un pare-brise très rigide qui reste efficace en position debout.
La console de pilotage est protégée par un pare-brise très rigide qui reste efficace en position debout.
 ??  ?? Même quand le bain de soleil est en place, les passages de chaque côté restent bien dégagés de l’avant au tableau arrière.
Même quand le bain de soleil est en place, les passages de chaque côté restent bien dégagés de l’avant au tableau arrière.
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 ??  ?? Le coffre principal se situe sous la banquette avant et s’étend sous la console de pilotage. Il peut contenir tous les coussins et la planche du bain de soleil.
Le coffre principal se situe sous la banquette avant et s’étend sous la console de pilotage. Il peut contenir tous les coussins et la planche du bain de soleil.
 ??  ?? Les six défenses tiennent aisément dans le grand coffre avant recouvert d’un coussin qui participe à la surface totale du bain de soleil.
Les six défenses tiennent aisément dans le grand coffre avant recouvert d’un coussin qui participe à la surface totale du bain de soleil.
 ??  ?? La planche en matériau synthétiqu­e genre Delrin est très lourde. Attention aux pieds en la maniant et au dos en la rangeant dans le coffre.
La planche en matériau synthétiqu­e genre Delrin est très lourde. Attention aux pieds en la maniant et au dos en la rangeant dans le coffre.
 ??  ?? L’Iron 767 possède une carène exceptionn­elle qui reprend en partie les caractéris­tiques des offshores des années 1960 avec le V à plus ou moins 26° et des virures parallèles. Le passage dans le clapot se fait en douceur et le déjaugeage est rapide.
L’Iron 767 possède une carène exceptionn­elle qui reprend en partie les caractéris­tiques des offshores des années 1960 avec le V à plus ou moins 26° et des virures parallèles. Le passage dans le clapot se fait en douceur et le déjaugeage est rapide.
 ??  ?? Cette solide table entre les deux banquettes du cockpit arrière fait partie des options que l’importateu­r a directemen­t intégrées au prix de vente tant elle s’avère indispensa­ble.
Cette solide table entre les deux banquettes du cockpit arrière fait partie des options que l’importateu­r a directemen­t intégrées au prix de vente tant elle s’avère indispensa­ble.
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 ??  ?? Le coffre arrière peut facilement recevoir le matériel de ski nautique en plus du coupebatte­rie. Tous les coffres disposent d’un système d’aide à l’ouverture très efficace par vérins hydrauliqu­es.
Le coffre arrière peut facilement recevoir le matériel de ski nautique en plus du coupebatte­rie. Tous les coffres disposent d’un système d’aide à l’ouverture très efficace par vérins hydrauliqu­es.
 ??  ?? Les deux assises du poste de pilotage se baissent pour conduire debout et accroître la visibilité lors des manoeuvres.
Les deux assises du poste de pilotage se baissent pour conduire debout et accroître la visibilité lors des manoeuvres.
 ??  ?? Tout comme les bordés, la proue de l’Iron 767 est bien défendue par cet imposant liston en caoutchouc qui renferme des coussins d’air.
Tout comme les bordés, la proue de l’Iron 767 est bien défendue par cet imposant liston en caoutchouc qui renferme des coussins d’air.
 ??  ?? Il ne manque que la petite douche en option pour compléter l’équipement de ski nautique avec le mât de traction qui sert également de support au feu de navigation.
Il ne manque que la petite douche en option pour compléter l’équipement de ski nautique avec le mât de traction qui sert également de support au feu de navigation.

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