• Les tissus techniques
Au même titre qu’une voiture ou un téléphone, le bateau de plaisance allie dans un même objet la technique et l’esthétique. Les textiles du bord se situent exactement dans cet entre-deux, qui participe pleinement à l’agrément de la navigation.
Les critères à retenir dans le domaine de la décoration et du confort seront toujours liés à cette dualité, résister le plus longtemps possible sans se dégrader à un environnement hostile tout en offrant un environnement agréable à l’oeil et confortable, de jour comme de nuit. À la différence de la technique qui doit répondre à des exigences objectives, l’esthétique est d’ordre subjectif, variant grandement en fonction des goûts personnels et des modes du moment. Certaines contraintes sont également liées à l’usage du bateau et à son environnement : les problèmes posés par une sellerie – literie et coussins –, utilisée au quotidien dans une unité de croisière à l’année ou dans un bateau de location, sont très différents de ceux des sorties estivales d’un day-boat. Dans ces conditions, un bain de soleil ou un siège de cockpit, exposés au rayonnement solaire des mois durant, exigeront une fabrication et des matériaux spécifiques pour pouvoir durer plusieurs saisons… Dans tous les cas, il importe d’utiliser des textiles adaptés à ces contraintes et, le plus souvent, de recourir aux services d’un professionnel. Son expertise sera des plus utiles pour éviter de coûteuses erreurs, les matériaux, textiles et mousses, utilisables à bord n’étant pas particulièrement bon marché.
Non au tissu d’ameublement
L’hygrométrie d’un carré n’ayant qu’un lointain rapport avec celle d’un salon d’habitation, il faut à tout prix éviter d’utiliser des tissus d’ameublement ordinaires, car ils ont de très fortes chances de contenir des fibres de coton, qui ne manqueront pas de moisir à court terme, constellant les surfaces de taches noirâtres rigoureusement indélébiles ! En fin de compte, des aménagements créés ainsi ne permettront pas de réaliser de substantielles économies, car, à qualité égale, ils coûtent aussi cher que les tissus spécialisés, et l’allure générale va vite se dégrader et donner une impression de mauvais état, peu valorisante pour le bateau comme pour son propriétaire.
Les questions à résoudre sont si nombreuses que, pour aider à trouver les réponses, nous avons consulté un spécialiste des textiles nautiques, Antoine Bérengier, dont la société fait depuis longtemps autorité en la matière (www.berengier.com).
Son premier conseil n’est pas le moins important : « Quelle que soit la qualité technique de tel ou tel tissu, le soin apporté à son entretien et à son utilisation est la condition sine qua non de sa longévité et de son aspect.