Un yacht échoué à St-Tropez démantelé par l’État
Depuis mai 2019, la carcasse de l’Ipsum gît sur le rivage de Saint-Tropez. L’épave de ce yacht de 30 mètres, devenue une menace environnementale, était depuis l’objet d’un bras de fer entre l’État et son propriétaire. « Le propriétaire a été mis devant ses responsabilités très rapidement, indique Thierry Duchesne, de la préfecture maritime de la Méditerranée. Il s’est aperçu que son assurance ne couvrait pas le retirement du navire et n’avait pas les moyens de le faire. » Une mise en demeure aboutit à l’expropriation du navire au profit de l’État, tandis que le propriétaire est condamné le 30 décembre dernier par le tribunal administratif à 1 500 € d’amende et 500 € d’astreinte par jour d’occupation. Résultat : ce sera donc l’État qui prendra en charge le démantèlement complexe de ce yacht. «C’est près de 150 000 € que l’État va devoir débourser pour retirer ce navire. » Selon Thierry Duchesne, le nombre de navires abandonnés ne cesse de croître dans la région, au point d’inquiéter les autorités. « L’Ipsum est une épave importante et emblématique qui illustre bien une difficulté que nous avons en Méditerranée. Actuellement, nous avons près de 180 épaves qui sont échouées. Cette problématique croît parce qu’on a un vieillissement de la flotte de plaisance, avec des propriétaires plus âgés, des navires qui sont vieux et difficilement vendables. Parfois, les propriétaires n’ont pas les moyens de l’entretien de leur navire et donc de le mettre dans un port. Ils ont donc tendance à le mettre au mouillage. » Pour tenter d’endiguer le phénomène, la préfecture maritime envisage donc de réglementer le mouillage des yachts et autre navires en Méditerranée.