L’INVICTUS FX 270
Nous nous sommes entourés de Jean-Michel Viant, expert maritime et architecte naval, afin de présenter cet élégant open italien de 2019, motorisé avec 2 x 150 chevaux Yamaha.
Il faut bien avouer que dans l’esprit de la plupart des plaisanciers, acheter un bateau qui a été loué est parfois rédhibitoire. La peur d’un nombre important d’heures moteur ou la crainte d’une unité fatiguée n’y sont pas étrangères. Deux idées fausses qui ont la vie dure ! Car il est possible de réaliser de bonnes affaires avec ce type de bateau, dont le prix peut être inférieur de 10 à 20 % par rapport à un modèle similaire en taille et en âge, s’entend. Mais un bateau de sortie de flotte n’est pas une occasion comme une autre. Comme le précise Jean-Michel Viant, expert maritime et architecte naval : « Une telle unité est passée entre les mains de plusieurs propriétaires, alors qu’on attend d’un bateau dit classique qu’il soit une première main, une deuxième main, etc. Avec un bateau de location, ce chiffre monte considérablement ; soit autant de personnes qui ont fait naviguer le bateau différemment, avec plus ou moins de précautions. »
Ne pas se focaliser sur le nombre d’heures moteur
Cela dit, à propos de ce dernier point, les propriétaires « traditionnels » sont soumis, comme les plaisanciers locataires, aux erreurs de pilotage, aux arrivées de quai un peu brusques et une occasion classique pourra également afficher des dommages sur les oeuvres vives ou mortes. Reste le nombre d’heures, logiquement plus élevées que les 40 à 60 heures de fonctionnement annuelles établies par les statistiques de la Fédération des industries nautiques. Mais là encore, il ne faut pas se focaliser sur ce point. « Un moteur qui tourne plus que la moyenne n’est pas un problème s’il a été entretenu dans les règles de l’art », explique Jean-Michel Viant. Demandez les factures d’hivernage ou, à défaut, essayez de connaître l’historique de l’occasion, y compris le programme de navigation (ski, balade, pêche, etc.). Les conditions imposées par le loueur peuvent également donner une tendance (nombre de personnes maxi à bord, restrictions éventuelles…). Car il ne faut pas perdre de vue que ces bateaux de location représentent un outil de travail du loueur professionnel qui a tout intérêt à bichonner son « gagne-pain ». Ne serait-ce que pour profiter d’une meilleure revente le moment venu, mais aussi pour éviter d’immobiliser ce bateau en pleine saison. « Ce genre de bateau est bien tenu, annonce Jean-Michel Viant. Car c’est du patrimoine du loueur dont il est question. » Lorsque ce genre de bateau est placé sur le marché de l’occasion, le professionnel a une obligation de transparence. Concrètement, il doit informer l’acheteur que le bateau a été loué, tout comme il est tenu de préciser si le bateau a connu une ou plusieurs avaries comme une embase cassée, des réparations mécaniques et structurelles importantes… D’ailleurs, quels sont les points à vérifier en priorité ? « Ils sont assez similaires à ceux d’une occasion non louée, avec toutefois une nécessité de surveiller les zones sensibles comme les listons, la quille, les virures ou le redan, les taquets, etc. Le moteur ne doit pas
être oublié, notamment l’inverseur souvent sollicité de façon brutale. D’une manière générale, il est conseillé de s’entourer d’un expert maritime avant tout achat, pour un examen complet du bateau. Et de demander au vendeur un diagnostic précis du moteur, au moyen de l’informatique embarquée pour traquer les surchauffes éventuelles. » Autre avantage des bateaux de location : ce sont souvent des unités récentes.
Une occasion qui a subi sa première décote
« L’idéal est un modèle vieux d’un ou deux ans, conseille Jean-Michel Viant. D’abord, on a évacué les problèmes de jeunesse s’il y en avait. Ensuite, l’occasion a subi sa première décote (et la plus forte également ; aux alentours de 20 %). Enfin, l’ensemble coque et moteur est encore en bon état, voire garanti. Mieux vaut éviter les bateaux qui sortent de flotte après 5 ans, âge à partir duquel arrivent des révisions plus poussées, en particulier au niveau du moteur. Car il faut bien comprendre que l’achat d’une occasion louée n’a d’intérêt que si le prix de vente est intéressant. Il faut être également certain qu’elle a été révisée et qu’une garantie est proposée. » ■