Master 540
Le plus petit semi-rigide de la gamme n’en demeure pas moins très complet, surtout en matière de bains de soleil, au nombre de deux à bord. Pas si mal pour une unité de seulement 5,40 mètres…
Entre ce Master 540 et l’aîné de la gamme (le 996 présenté en octobre 2020 lors du dernier Salon de Gênes), le chantier italien propose une douzaine de semirigides, sans compter les versions in-bord. Le Master 540 reprend le style des autres modèles, mais en plus ramassé, avec de gros flotteurs bicolores surmontés de poignées souples et protégés latéralement par une épaisse bande de caoutchouc qui fait office de liston. À l’arrière, de généreuses plages de bain affinent la silhouette, tout comme la présence d’un arceau sur lequel est monté un bimini. En dépit d’une longueur assez petite, le chantier a choisi une console centrale, là où la plupart des modèles concurrents de taille similaire optent pour une version déportée, le plus souvent à tribord. Une telle configuration apporte un passavant plus large à bâbord, mais a tendance en contrepartie à déséquilibrer le bateau, surtout lorsque le pilote est seul à bord, naviguant à haute vitesse.
Une carène bien équilibrée
À bord du Master 540, en raison de la console centrale, aucune propension à la gîte n’a été relevée. L’assiette demeure parfaite, mais également sur l’axe de roulis (axe longitudinal) grâce à la présence d’un réservoir à carburant positionné en avant de la console, une répartition des poids optimale qui confère à la carène un excellent équilibre, tant à l’arrêt qu’en navigation. La partie avant, recouverte d’un bain de soleil, dissimule trois logements. En partant de l’étrave (surmontée d’une pièce en polyester), on trouve d’abord une petite baille, puis un second coffre plus grand et enfin un troisième espace de rangement, ce dernier entièrement occupé par le réservoir à carburant. À l’avant de la console, une petite assise sera idéale pour une personne et l’espace laissé libre entre celle-ci et le coffre pourra être comblé avec une rallonge. Il s’agit en réalité de la table du carré avant qui, dépourvue de pied, repose sur les quelques centimètres de polyester en pourtour du contre-moule. L’intérieur de la console offre un petit espace pour le rangement, avec une porte latérale plutôt astucieuse, puisqu’elle se retire complètement pour faciliter l’accès. À l’instar de la plupart des Master, le pare-brise est profilé, mais assez bas, davantage esthétique que protecteur. La partie arrière peut se
transformer entièrement en bain de soleil, en faisant basculer le dossier de l’assise arrière. Un parti pris du chantier qui se révèle payant pour augmenter la surface dédiée au solarium – d’autant que les platsbords sont eux aussi recouverts d’une sellerie –, mais qui se fait au détriment de la position de pilotage, le dossier de la banquette étant trop reculé pour que le pilote, une fois assis, puisse s’y caler. Il serait intéressant de pouvoir fixer ce dossier dans une position intermédiaire pour piloter debout confortablement, en appui fessier, à l’image d’un leaning-post traditionnel.
De l’espace dans la soute arrière
Le réservoir à carburant avancé a l’avantage de libérer de l’espace dans la soute arrière, d’un volume impressionnant pour un modèle de seulement 5 mètres. Comme la plupart des capots de coffre du bord, celui de la soute arrière est soutenu en position haute par des vérins hydrauliques. Le passage vers les plages de bain s’effectue sans difficulté, les deux plats-bords laissant suffisamment d’espace, même si le dossier de la banquette est en position haute. La plage de bain à bâbord reçoit l’échelle de bain de type tiroir, ainsi qu’une main courante pour remonter de l’eau plus facilement. Le bateau, essayé avec le concessionnaire Matt Marine sur l’étang de Berre, était motorisé avec un 100 chevaux Suzuki, qui apporte, vu le poids du bateau, une belle vélocité. Les accélérations sont franches, y compris dans les régimes intermédiaires. Le petit clapot court a permis de tester la carène qui fait montre d’un bon comportement, au regard des conditions météorologiques. Malgré l’amplitude des vagues qui faisaient peu ou prou la longueur du bateau, les retombées sont plutôt douces, sans taper. Les virages s’enchaînent sans gîte excessive, grâce aux flotteurs de fort diamètre sur lesquels la carène prend appui, avec une bonne accroche en prime. La vitesse de pointe mesurée le jour de l’essai (37,2 noeuds) sera certainement supérieure avec des conditions de mer plus clémentes.
EN CONCLUSION
Bien équipé de série, et destiné aux familles qui souhaitent consacrer un petit budget à leur bateau tout en profitant d’une bonne capacité d’emport, ce Master 540 coche toutes les cases pour en faire une unité très complète, prête à naviguer pour moins de 37 000 € avec 100 chevaux.