Rhéa 32 Open
Du Rhéa 32 dans sa configuration timonier, la version open conserve évidemment les hors-bord qui en sont l’essence même, mais également la ligne à la fois moderne et classique. L’espace à bord, tant vanté sur le timonier, se voit ici décuplé par un cockpit aux dimensions XXL.
Si le Rhéa 32 a marqué un tournant dans la gamme (voir MB n° 368), c’est également le cas pour ce 32 Open, dont il reprend la carène et certains aménagements. Certes, ce n’est pas la première fois que le chantier s’attaque au marché des gros opens, puisqu’un 850 ou un 35 pieds avaient vu le jour. Mais, pour ces derniers, la motorisation in-bord prévalait, à l’instar des timoniers originels. La marque rochelaise a donc cédé aux sirènes du horsbord, confiant au cabinet BerretRacoupeau Yacht Design le soin de dessiner ce 32 pieds, le tout sans perturber la clientèle du chantier, mais en se montrant suffisamment inventif pour séduire de nouveaux propriétaires. Délicate équation, car il était nécessaire de conserver l’esprit Rhéa, avec son savant mélange d’élégance et de classicisme, l’ensemble saupoudré d’un style propre à la marque.
Un petit air méditerranéen
Pari gagné, y compris pour l’open. Ce dernier adopte une silhouette très flatteuse, avec un air plus méditerranéen que son faux jumeau. C’est d’ailleurs sur les rives de la Grande Bleue que nous avons pu l’essayer, chez AzurBoats Méditerranée. L’étrave est dans l’air du temps, plus verticale, moins tulipée que pour les modèles « classiques ». C’est un choix esthétique, mais pas seulement. Ce parti pris architectural permet de gagner en volume dans les aménagements intérieurs, tout en offrant un passage dans la vague plus efficace. L’arrière frégaté reprend les codes de la marque, avec des plats-bords et un liston en bois, mais aussi des manches à air sur le rouf. Sur la version Open, le plan de pont s’articule autour d’une console centrale. Mais c’est surtout le meuble situé à l’arrière du poste de pilotage qui fait office de pivot, un endroit convivial autour duquel prendront place les convives à l’heure de l’apéritif. On y trouve des rangements en nombre, un évier et son mitigeur, une plancha, un réfrigérateur… Sur la face avant, l’espace est dédié au siège pilote. Il s’agit d’une banquette double et fixe, dépourvue d’assise relevable. Mais elle demeure confortable, que l’on soit assis ou debout. Le poste de pilotage est identique à celui de la version timonier, avec une façade noire sur laquelle se greffent les commandes de gaz, l’instrumentation et un ali
gnement d’interrupteurs en aluminium brossé. À gauche de la porte d’accès à la cabine se situe une méridienne, ici raccourcie volontairement par le propriétaire. Il faut rappeler que ce 32 pieds est configurable à la carte, à travers des packs, mais aussi pour des demandes spécifiques. Par exemple, le T-top qui équipait notre modèle d’essai a été conçu pour ce bateau ; il reste bien évidemment adaptable tel quel pour de futurs 32 Open.
Deux bains de soleil à bord
Pratique et protecteur, cet équipement apporte un vrai plus à la silhouette en matière d’esthétique. Le pare-brise n’est pas teinté, évitant l’écueil de la plupart des chantiers qui ont tendance à assombrir cette pièce, gênant la lecture des vagues. La partie avant est protégée par de hauts balcons en inox aux sections rectangulaires qui se fixent sur les lisses de pavois. On retrouve le concept d’assise au dossier relevable sur le rouf. Cet espace peut être prolongé par une rallonge qui offre un bain de soleil. C’est également à ce niveau que se situe l’ouverture avant de la cabine, système déjà utilisé à bord du timonier et qui
permet une aération optimale de la cabine. Les aménagements se composent d’un carré transformable en couchage double et d’une généreuse mid-cabine sous le cockpit. Si elle occupe toute la largeur du bateau, le couchage en luimême laisse deux espaces libres d’une trentaine de centimètres de chaque côté du matelas. Un puits de lumière compense l’absence de hublot de coque à ce niveau.
Un cockpit de belle dimension
À l’extérieur, le cockpit, généreux au possible, intègre un carré en L, avec une table fixée sur vérin qui transforme l’ensemble en bain de soleil. La banquette arrière est montée sur glissières et s’avance pour remonter complètement les moteurs. L’accès à la plage arrière tribord est facile, grâce à un portillon ajouré. En revanche, il faudra enjamber le tableau arrière pour rejoindre celle à bâbord.
Le Rhéa 32 Open de notre essai était équipé de deux Suzuki de 300 chevaux, une puissance tout à fait suffisante pour l’usage familial auquel se destine le bateau qui se montre réactif et vif au déjaugeage. En dépit d’une taille imposante, il se
prend en main avec une grande facilité et ne surprend pas le pilote qui profite d’une excellente visibilité.
Un V marqué à l’étrave
La gîte est marquée, conséquence d’un V accentué à l’étrave, mais le bateau n’engage jamais, restant sur son rail même lors des courbes les plus serrées. Les 45 noeuds ont été atteints à 6 000 tr/mn, et il croise aux alentours des 25 noeuds à 3 500 tr/mn.
EN CONCLUSION
Doté d’un comportement sans faille et de belles finitions, ce nouveau Rhéa 32 Open joue la carte du néoclassicisme avec succès. Il fait office de sérieux concurrent sur le marché du gros open, à même de se frotter aux chantiers français et étrangers.