Une autonomie de 2500 milles
Créé il y a une dizaine d’années à La Rochelle par Éric Bruneel, le chantier Neel s’est très rapidement fait une place de choix dans le monde du multicoque et plus particulièrement du trimaran à voile. Il s’attaque aujourd’hui au marché du bateau de voyage avec une gamme de trimarans à moteur, appelé Leen et qui débute avec un 56 pieds (17 m), annoncé au Salon de Düsseldorf en janvier 2019 et mis à l’eau il y a quelques semaines à La Rochelle. Développée avec l’architecte rochelais Bernard Nivelt, cette unité se présente comme « un bateau d’exploration » et se caractérise par un important volume à bord et une autonomie deux fois supérieure à celle d’un trawler classique. Il faut dire que le concept du trimaran permet de n’avoir qu’un unique moteur thermique « heavy duty » (un Cummins QSB 6.7 de 305 ch), installé dans la coque centrale et qui, couplé à une ligne d’arbre, ne consomme que 2 litres au mille à la vitesse de 9 noeuds. Compte tenu de ses 5 000 litres de gasoil, il dispose ainsi d’une autonomie de 2 500 milles, de quoi traverser l’Atlantique en passant par les Açores en toute tranquillité ! Outre cette grande autonomie, sa vaste timonerie, ses passavants couverts de type coursives et sa salle des machines digne de celle d’un bateau professionnel classent définitivement le Leen 56 dans la catégorie des « vrais » bateaux de voyage. Entièrement personnalisable, il dispose d’une zone de vie de plain-pied entre le grand cockpit, le salon, la cuisine et la cabine de propriétaire, qui profite d’un coin bureau, ainsi que de son propre cabinet de toilette avec douche séparée, installé dans la coque latérale de tribord.
Une belle capacité de rangement
Quant à la coque latérale de bâbord elle accueille une seconde cabine également agrémentée de son propre cabinet de toilette. Enfin, dans la pointe de la coque centrale, en avant de la timonerie, une troisième cabine double est prévue. Les espaces de rangement à bord sont nombreux et une cabine pour deux membres d’équipage trouve également sa place sous le cockpit. Un immense fly, dont la partie avant est abritée sous un solide hard-top en aluminium, offre un magnifique espace de vie et peut même accueillir une annexe de 3,80 mètres et une grue pour sa mise à l’eau.
Dans sa version de base, le Leen 56 est donc proposé avec un unique moteur Cummins de 305 chevaux, un générateur de 11 kW et un propulseur d’étrave. Mais il est aussi disponible en une version hybride, qui comprend deux moteurs électriques Bellmarine en ligne d’arbre de 15 kW, installés dans les coques latérales et alimentés par un parc de batteries lithium de 48 V, et un générateur Onan de 17,5 kW. Cette motorisation hybride, facturée 90 000 € de plus, a trois avantages. D’abord, elle remplace le propulseur d’étrave et facilite les manoeuvres de port, ensuite, elle permet de sortir d’un port ou d’un mouillage en mode « Zéro émission » et, enfin, en cas de problème sur le moteur principal, elle offre la possibilité de naviguer à 5 ou 6 noeuds pendant une heure avec les batteries ou beaucoup plus longtemps (jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de carburant) dès que le générateur est en marche.
Si les carènes du Leen 56 ont été optimisées pour naviguer à 9 noeuds, allure à laquelle sa consommation n’est que de 16 l/h, sa vitesse de pointe est de 11,5 noeuds au régime de 3 000 tr/mn. Sa consommation passe alors à 88,5 l/h…