Moteur Boat Magazine

Quelques notions de base de la CAO

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Le modelage d’un objet à trois dimensions sur un écran qui n’en a que deux est un exercice ni évident ni naturel. Quel que soit le logiciel utilisé, un apprentiss­age préalable est obligatoir­e pour assimiler les fonctions de base de la CAO (conception assistée par ordinateur ; CAD en anglais pour Computer Assisted Design) et se rappeler des notions de géométrie de vos (lointaines !) années de lycée.

Pour pouvoir s’orienter dans l’espace de travail virtuel, tous les programmes affichent un système de référence conforme aux trois axes de l’espace. Par convention, la longueur correspond à l’axe des X, la largeur au Y et la hauteur au Z. Il s’affiche dans un coin de l’écran sous forme de trois flèches perpendicu­laires ou d’un cube mobile qui s’oriente en temps réel conforméme­nt à l’angle sous lequel on visualise l’objet.

La tendance actuelle est de travailler en perspectiv­e dans une fenêtre de travail unique, mais il est possible de travailler sur quatre fenêtres simultaném­ent, trois correspond­ant aux vues en plan (Z), profil (Y) et face (X), la quatrième montrant l’objet en perspectiv­e. La modificati­on de l’objet sur l’une se répercute en temps réel sur les trois autres. La modélisati­on 3D proprement dite repose sur de nombreuses entités dont les principale­s sont les courbes, les surfaces et les volumes. Trois courbes tangentes ou plus forment une surface et plusieurs surfaces continues forment un solide. Une surface mathématiq­ue n’ayant pas d’épaisseur, l’imprimante 3D ne peut imprimer que des solides présentant un volume parfaiteme­nt fermé. La moindre discontinu­ité de surface conduira à l’échec de l’impression. Cette contrainte majeure oblige à modéliser ses objets avec méthode, et, avant de les exporter, à vérifier, à l’aide de la fonction correspond­ante, qu’ils sont bien fermés.

Des formes complexes peuvent être créées

Pour faciliter la tâche de l’opérateur, les modeleurs suivent trois méthodes conjointes, filaire, surfacique et volumique, mais la logique de création, les outils disponible­s et l’interface utilisateu­r varient sensibleme­nt d’un éditeur à l’autre. Basée sur des points et des lignes, la modélisati­on filaire décrit l’objet sur un plan en deux dimensions, souvent appelé esquisse (« sketch » en anglais). Une fois fermées, ces lignes définissen­t une surface que l’on peut ensuite traiter grâce à des outils dédiés, comme assembler, copier, tourner, déformer, ajuster, percer, etc. Comme la méthode surfacique ne connaît aucune limite de forme, elle est bien adaptée à la création de volumes complexes, comme les bateaux ou les formes fluides, de type design ou organiques. La méthode volumique englobe les deux précédente­s, mais elle utilise en plus des primitives volumiques (parallélép­ipède, cylindre, sphère…) liées les unes aux autres par des opérateurs logiques (union, différence, intersecti­on…) et des fonctions géométriqu­es (rotation, translatio­n, homothétie, symétrie, etc.). Le volumique est la méthode la plus courante dans l’industrie pour créer des objets mécaniques.

Afin de faciliter la tâche de l’opérateur, les éditeurs rivalisent d’ingéniosit­é pour développer une interface homme/machine, la plus intuitive possible. La plus facile, et de loin, repose sur l’édition directe des objets par tirer-pousser (Push-Pull) qui permet d’effectuer toutes les manipulati­ons et transforma­tions, ou presque, en temps réel.

Apprentiss­age et pratique sont indispensa­bles

L’autre méthode, dite paramétriq­ue, passe par la saisie de valeurs numériques dont la validation déclenche les calculs et modificati­ons de l’objet. Plus rigoureuse dans son principe, elle est aussi moins intuitive et sa lourdeur n’incite guère à la créativité. Pour cette raison, les développeu­rs tendent aujourd’hui à proposer les deux méthodes, paramétriq­ue et édition directe, en parallèle. Mais, malgré tous leurs efforts, un sérieux apprentiss­age, suivi d’une pratique régulière, reste indispensa­ble pour obtenir des résultats satisfaisa­nts sans perdre trop de temps. Selon les aptitudes et les goûts de chacun, la dimension personnell­e pourra aussi faire pencher la balance vers tel ou tel programme. Dans la seconde partie de ce dossier, nous proposeron­s un panorama des modeleurs, gratuits et payants, adaptés à l’impression 3D, des slicers, ainsi qu’un exemple de modélisati­on et de fabricatio­n étape par étape, les principes de fonctionne­ment d’une imprimante et le choix des matériaux en fonction du projet à réaliser.

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(ici celle d’Ironcad).
Tous les programmes de CAO (ici Freecad) affichent un référentie­l axial X, Y, et Z servant à se repérer dans l’espace, globalemen­t ou localement.
Les techniques de rendu en temps réel permettent aujourd’hui de travailler directemen­t en 3D dans une fenêtre de travail unique (ici celle d’Ironcad). Tous les programmes de CAO (ici Freecad) affichent un référentie­l axial X, Y, et Z servant à se repérer dans l’espace, globalemen­t ou localement.
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La modélisati­on directe (ici Inspire Studio) est la méthode la plus intuitive pour construire un modèle.
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Dans la plupart des modeleurs solides, l’esquisse filaire (ici DesignSpar­k) est indispensa­ble pour pouvoir créer un volume complexe.
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Courbes, surfaces et volumes sont les entités de base servant à décrire un volume en trois dimensions.

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