Les outils et matériaux
L’impression en trois dimensions permet de résoudre de nombreux problèmes d’équipement à bord, mais il faut d’abord concevoir les objets sur un écran avant de pouvoir les fabriquer. Un passage qui nécessite une bonne dose d’apprentissage et de savoir-fair
Le processus de fabrication additive en trois dimensions se déroule en trois phases, modelage, tranchage et impression (voir 1re partie dans Moteur Boat n° 378). Les deux premières sont virtuelles, à l’aide de logiciels spécialisés et la dernière matérielle, grâce à des machines spécifiques d’impression 3D. Concurrence aidant, l’offre du marché est de plus en plus riche et susceptible de répondre à tous les usages, du débutant à l’utilisateur confirmé. Face à cette diversité, nous avons tenté de dresser un état des lieux aussi complet et adapté que possible aux exigences du plaisancier.
Le point sur les outils de modelage
L’offre actuelle se partage entre les programmes gratuits ou open source, inscrits dans la mouvance communautaire, et les licences professionnelles payantes, généralement plus complètes, mais exigeant un investissement financier important. Empreints d’une culture industrielle où l’utilisateur est prêt à payer cher un outil qui lui permet de gagner du temps, les éditeurs commerciaux tendent à adopter une politique tarifaire plutôt élitiste. Un modeleur destiné à l’impression 3D, associant l’ergonomie d’une interface professionnelle à une dose de simplicité et à une licence permanente abordable pour un usage personnel, reste un oiseau rare. Dommage, car elle intéresse des milliers d’utilisateurs potentiels...
Autre difficulté, la tendance actuelle, qui s’est déjà imposée dans les plateformes de VOD ou le traitement des images par exemple, consiste à ne plus proposer que des licences temporaires sous forme d’abonnement annuel en lieu et place des licences permanentes traditionnelles. Cette offre, qui garantit à l’éditeur un flot financier continu, peut convenir au professionnel qui utilise son programme au quotidien et intègre l’abonnement à ses charges financières, mais beaucoup moins au particulier. Ce dernier n’a beau utiliser son programme qu’occasionnellement, il doit continuer de payer même s’il ne s’en sert pas et renouveler son abonnement tous les ans pour ne pas voir le programme s’arrêter. Et, quelques années plus tard, il aura dépensé bien plus qu’une licence permanente. Les éditeurs concernés avancent que les mises à jour gratuites incluses à l’abonnement permettent d’avoir un outil à la pointe du progrès, mais l’obsolescence d’un logiciel personnel se mesure en années, pas en mois... Il existe encore (et heureusement !) des éditeurs attachés aux licences permanentes. Leur coût peut sembler élevé, mais il doit être mis en perspective dans la durée, jusqu’à plusieurs années, et l’investissement pourra se justifier dans le cadre d’une utilisation plus large, pour des projets personnels de tous ordres, comme la rénovation, construction ou aménagement d’un bateau ou d’un logement, la fabrication d’objets divers ou plus généralement tout travail nécessitant une étude préalable et la production de documents ou de fichiers d’usinage. Poussés par le développement du haut débit et du stockage en ligne (« cloud »), certains éditeurs poussent la logique de dématérialisation jusqu’au bout avec des outils de modelage accessibles via un simple navigateur et une sauvegarde à distance sur leurs propres serveurs. L’avantage est de pouvoir consulter et travailler sur ses modèles depuis n’importe quel terminal, mobile compris. L’inconvénient est lié au contrôle total de l’éditeur sur vos données et sur leurs conditions d’accès et d’exploitation, dont la pérennité sera celle de l’entreprise. Et, en matière d’Internet, la durabilité est un concept très aléatoire... Notre panorama (non exhaustif) compte dix logiciels, gratuits ou payants, adaptés à la création de modèles pour l’impression 3D. Les programmes commerciaux sont tous disponibles en version de démonstration, pleinement fonctionnelle de 15 à 90 jours selon la générosité des éditeurs. ■