Les îles de la mer d’Iroise
Nous sommes partis de Brest en semi-rigide à la rencontre des îles du Ponant et des mythiques phares de la mer d’Iroise. Une sortie inoubliable malgré une météo en demi-teinte.
Même avec un solide point météo effectué deux jours au préalable, le beau temps sur la rade de Brest n’est jamais garanti. Ainsi, lorsque nous avons entrepris cette traversée jusqu’à Ouessant début juin, tous les indicateurs étaient au beau fixe 48 heures avant. Le mercredi serait résolument la plus belle journée de la semaine. Le jour J, force fut de constater que les promesses météorologiques de la veille ne seraient pas tenues. Vaille que vaille notre équipage a quitté le port du Moulin-Blanc au petit matin à bord d’un Highfield Sport 800, priant pour que la journée offre quelques éclaircies. Le spectacle de la rade reste grandiose et intimidant ; les dieux nous ont quand même gratifiés d’une mer lisse, ce qui n’est jamais gagné dans le secteur. À peine avons-nous passé le port de commerce qu’une rencontre des plus incongrues nous attend. Un engin flottant difficilement identifiable, aux dimensions colossales, est posté là à un mille des côtes. Il s’agit du Hawk, un navire semi-submersible de 226 mètres, venu décharger un dock flottant de 180 mètres à Brest. Le spectacle de ce dock placé en travers entre le gaillard d’avant du navire et le château arrière est tout simplement incroyable. En provenance d’Abou Dhabi, le dock était de passage à Brest pour être caréné, avant d’être remorqué vers le port de Rouen.
Sous les feux de la rampe
Alors que nous approchons du goulet de Brest, le courant se fait de plus en plus ressentir malgré le faible coefficient de marée du jour (70). Au passage de la pointe des Espagnols, nous sommes accueillis par un énorme phoque pesant sans doute deux cents kilogrammes. Il n’est pas rare d’en croiser en mer d’Iroise. Nous arrivons en vue de Camaret-sur-Mer. Sur bâbord le fort du Mengant (bâti en 1694) fait partie du dispositif de défense du goulet de Brest imaginé et conçu par Vauban. Il jouxte la rampe d’un ancien funiculaire qui servait à acheminer du matériel militaire en haut de la colline, dans les années soixante. La rampe est à présent couverte de végétation. Juste à côté, une autre rampe, plus ancienne, servait au lancement de torpilles par les Allemands. Calculer la dérive de la torpille avec le courant n’était sans doute pas une mince affaire ! Après les phares du Petit-Minou (bâti en 1848) et Saint-Mathieu (en 1835), nous saluons au loin le raz de Sein et remontons vers Le Conquet. Celui-ci est sans doute le port le plus occidental de la France continentale, avec sa station SNSM toujours prête à intervenir. D’ici sont assurées des liaisons régulières pour Ouessant et Molène. Au nord, la plage des Blancs-Sablons est un paradis pour les surfeurs de tous niveaux. Dans le chenal du Four, nous laissons l’île