Jeanneau Cap Camarat 7.5 CC et WA Série 3
Jeanneau renouvelle son coeur de gamme, avec cette troisième version du Cap Camarat 7.5 déclinée en console centrale et sun-deck et largement inspirée du 9.0. Deux unités qui permettent de passer une nuit à bord et de profiter des plaisirs du mouillage…
Dix ans après son premier 7.5 et six ans après la Série 2, Jeanneau sort pour 2022 une troisième version de son Cap Camarat 7.5. En 2011, ce bateau, situé au coeur du marché, symbolisait le début d’une nouvelle génération de Cap Camarat avec ses lignes plus modernes dessinées par le cabinet Sarrazin Design. Quatre ans après, le 7.5 Série 2 arborait la même silhouette, mais sa carène, jusqu’alors conçue par le bureau d’études de Jeanneau, était confiée à l’architecte américain Michaël Peters. Plus large à la flottaison, avec des sections avant plus pleines, cette carène nous avait vraiment séduits lors de nos essais parus dans le numéro 297 de Moteur Boat. Le design était toujours signé Sarrazin et affichait des lignes encore plus agressives. Depuis ses débuts, le 7.5 est décliné en plusieurs versions, CC pour console centrale, WA pour walkaround (sun-deck), et DC pour day-cruiser. La version Série 3 poursuit ce principe, et ce sont donc les prototypes des nouvelles versions CC et WA qui nous attendent à Port-Bourgenay pour une balade de deux jours vers l’île de Ré.
Une légère évolution de carène
Les deux bateaux disposent donc de la même carène qui est une évolution de celle de la Série 2. La version Console Centrale est équipée d’un 250 chevaux Yamaha à direction hydraulique, celle en WA reçoit le nouveau 300 chevaux Yamaha intégrant une direction électrique. On retrouve sur ces deux bateaux le coup de crayon du cabinet Sarrazin Design. Ils sont chacun équipés d’un T-top rigide avec montants en aluminium blanc pour le CC et noir pour le WA. « Il y a de plus en plus de demandes pour le T-top, nous dit Vincent Piel, responsable du développement de la gamme hors-bord chez Jeanneau. Nous devons donc y répondre. Mais le T-top rigide augmente le poids du bateau et impose de nouvelles contraintes, notamment au niveau des poids et de leur répartition. Les moteurs par exemple doivent être un peu plus hauts, c’est pourquoi, sur le 7.5 Série 3, ce ne sont plus des arbres XL mais XXL. »
Les deux Cap Camarat disposent exactement des mêmes aménagements de cockpit qui sont assez similaires à ceux des Série 2. La principale différence vient de la banquette adossée au tableau
arrière qui, pour la première fois sur un Cap Camarat, est rétractable, tout comme les deux latérales. Si ces trois banquettes sont en standard sur la version WA, seule la banquette arrière l’est sur 7.5 CC, les deux latérales étant proposées dans le niveau de finition Première. De 72 centimètres, la hauteur de franc-bord passe à 89 centimètres lorsque les dossiers des banquettes (optionnels) sont en place. Une table en polyester peut s’installer au centre du cockpit et transformer cet espace en un agréable carré capable d’accueillir six personnes. Une vaste soute ainsi qu’un coffre latéral sur bâbord permettent de ranger les aussières et les défenses. La soute centrale dispose de vérins qui facilitent son ouverture et son accès mais, pour le capot du coffre latéral, son maintien en position ouverte est assuré par une simple garcette et un crochet en plastique. En standard, deux sièges bolster à l’assise relevable sont installés derrière le poste de barre, mais, aujourd’hui, nos deux bateaux sont équipés d’une option qui fait la différence avec les anciennes versions. Il s’agit d’un meuble intégrant sur l’arrière un bloc de cuisine pouvant recevoir au choix un vivier ou un réchaud à gaz (ce qui n’existait pas sur un bateau de 7 m). Sur l’avant se trouve un leaning-post avec assises relevables pour les deux personnes installées au poste de barre. Ce meuble peut recevoir sur bâbord un réfrigérateur et possède de nombreuses mains courantes très pratiques en navigation.
Avant ouvert ou ponté
C’est après ce meuble central qu’apparaissent les différences entre la version CC et la version WA. Sur le CC, le plancher est de plainpied du cockpit à l’étrave et la console, placée au centre, autorise une circulation aussi bien par le passavant de bâbord que par celui de tribord. Leurs 79 centimètres de hauteur de franc-bord et 30 centimètres de largeur leur confèrent en effet une bonne protection. Sur le WA, il est préférable de se rendre à l’avant par le passavant de bâbord plus large de 10 centimètres que celui de tribord, mais également plus profond. Une marche permet d’accéder au pont avant surélevé, défendu par un balcon et recouvert
d’un bain de soleil de 1,65 sur 1,95 mètre. De son côté, l’avant entièrement ouvert du 7.5 CC reçoit un carré en U au niveau de l’étrave faisant face à l’assise installée sur l’avant de la console. L’ensemble est convertible en un sympathique coin repas, mais également en un bain de soleil une fois la superstructure en aluminium et le coussin central en place. La bonne profondeur de l’avant sur la version CC lui permet de recevoir un petit balconmain courante surtout utile pour se tenir lors des déplacements et pour y frapper les défenses. Les deux bateaux profitent de la même baille à mouillage aux dimensions correctes et équipée d’un davier, de deux taquets avant et en option d’un guindeau.
Le principe du Cap Camarat 9.0
Le nouveau Cap Camarat 7.5 CC se présente comme un « mini 9.0 CC » et, à ce titre, l’espace situé dans la console centrale, entièrement vide sur l’ancienne version, a été aménagé pour permettre à un couple de passer une nuit à bord. Il comprend donc des caissons en bois qui servent de coffres et reçoivent en option des WC marins, mais qui peuvent aussi être recouverts de coussins afin d’obtenir un couchage d’appoint de 1,78 sur 1,53 mètre. La hauteur sous barrots à l’endroit le plus haut est de 1,64 mètre et
l’espace, certes exigu pour les grands gabarits, offre tout de même la possibilité de rester une nuit au mouillage quand la météo le permet et que l’envie de prolonger ce moment sur l’eau est trop forte. Comme sur le 9.0, l’assise installée sur l’avant de la console se soulève, donnant un accès direct à l’intérieur de la console. Cette disposition permet de ranger plus rapidement et plus facilement les selleries du carré avant, mais aussi d’aérer la cabine. Entre ce couchage d’appoint, la possibilité d’installer des WC à bord et le bloc de cuisine extérieur, le 7.5 CC s’octroie un programme de mini-croisière en couple.
Avec sa cabine beaucoup plus spacieuse, abritant un couchage de 2,04 sur 2,10 mètres et un cabinet de toilette séparé, le 7.5 WA propose des aménagements plus confortables. Ces derniers sont similaires à ceux de l’ancienne version. La principale différence est le réfrigérateur placé dans la descente de la cabine sur l’ancienne version et qui, s’il est compris dans le meuble de cuisine extérieur sur la Série 3, est alors remplacé par un placard. Le cabinet de toilette peut recevoir des WC chimiques ou marins, mais ne dispose d’aucune aération.
Des tableaux de bord très proches
Autre évolution sur le 7.5 WA, le pare-brise qui entoure le poste de barre est désormais en verre, comme sur le 10.5. Il est par ailleurs entouré d’un épais montant noir servant de main courante, à la fois moderne et esthétique. Revers de la médaille, pour les personnes de taille moyenne, ce montant se trouve juste au niveau des yeux et de la ligne d’horizon, limitant la visibilité en navigation. Elles pourront alors choisir de regarder par en dessous, mais l’absence d’essuieglace se fait alors sentir quand des embruns viennent s’écraser sur le pare-brise. Le poste de barre du 7.5 WA possède un volant vertical pour un pilotage mixte debout ou assis, alors que celui du 7.5 CC est plus à plat pour un pilotage essentiellement debout. La visibilité pour les petits gabarits depuis le CC est parfaite grâce au haut pare-brise vertical qui protège parfaitement les personnes installées aux commandes. Les tableaux de bord sont très proches avec de la place pour un écran Garmin de 9 pouces, ainsi que l’instrumentation Yamaha. La présence de vide-poches au-des
sus et sous le volant est bienvenue, en particulier pour les téléphones portables. Lors de notre navigation d’une vingtaine de milles vers Saint-Martin-de-Ré soufflait un vent de sud-est qui levait un clapot court d’environ 50 centimètres qui nous arrivait de trois quarts avant sur bâbord. La présence des T-top augmentant la prise au vent des bateaux, le pilote, pour garder son cap, devait compenser en tournant le volant vers le côté au vent.
Les flaps utiles avec le T-top
C’est ce qui s’appelle le phénomène du « virage permanent » qui se traduit par une gîte au vent, mais se corrige facilement avec les Zipwake, ces flaps automatiques particulièrement efficaces ; ce système est disponible en option, mais il nous paraît indispensable dès lors que l’on opte pour le T-top. Sur les deux bateaux, le passage en mer est très confortable, la carène passe très bien mer de face et défléchit parfaitement les embruns, ceux rabattus sur le pare-brise étant le fait du vent. Par mer arrière, il ne faut pas hésiter à monter le trim d’autant que la carène le supporte bien (jusqu’à 60 % sans aucun problème). En virage, l’angle de gîte est raisonnable, l’accroche bonne et les bateaux virent assez court. Les quelques kilogrammes supplémentaires de la version WA lui permettent d’être davantage collé à l’eau que le CC et explique que, malgré 50 chevaux d’écart, les deux bateaux affichent des performances très proches, soit 38 noeuds en pointe pour le CC et 40 pour le WA. Difficile de préciser le prix puisqu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, et en raison de nos impératifs de bouclage, ils n’ont pas encore été validés par Jeanneau. Il faudra donc attendre les salons d’automne en septembre prochain (en espérant qu’ils aient lieu !), pour connaître les tarifs définitifs de ces deux unités situées en plein coeur du marché.
EN CONCLUSION
Sur les anciens 7.5, la part des ventes entre les deux versions était de 2/3 pour le WA et 1/3 pour le CC. La possibilité désormais d’aménager la console du CC Série 3 et de lui ouvrir les portes de la mini-croisière permettra peut-être de rebattre les cartes et de réduire cet écart…