Moteur Boat Magazine

Organiser plutôt qu’interdire…

- Stéphanie de Loustal

L’encombreme­nt des mouillages, en pleine saison, dans des zones riches en biodiversi­té telles que le parc national des Calanques ou les îles d’Or de la rade d’Hyères est un véritable problème, tout le monde est d’accord là-dessus. De la même manière, personne ne conteste la nécessité de protéger les herbiers de posidonies. En effet, grâce à leurs capacités à stocker du carbone, ils jouent un rôle important dans la lutte contre le réchauffem­ent climatique. Si, sur le fond, il n’y a pas grand-chose à reprocher à cette volonté des autorités de protéger la nature et l’environnem­ent, la forme, en revanche, est critiquabl­e. Les mesures prises sont en effet radicales et se traduisent la plupart du temps par une interdicti­on pure et simple de mouiller. C’est le cas dans les calanques d’En-Vau et de Port-Pin, entre Marseille et Cassis, dans lesquelles, depuis le mois de mars dernier, le mouillage des bateaux (toutes tailles confondues) est interdit. Depuis le 6 juillet dernier, c’est toute une zone allant de Bormes-les-Mimosas à Brégançon jusqu’aux îles de Port-Cros et du Levant qui est, elle, interdite au mouillage pour les unités de plus de 12 mètres. Il est évident que, face au comporteme­nt inappropri­é de certains plaisancie­rs, les autorités sont contrainte­s de prendre des mesures. Mais, en agissant ainsi, elles punissent toute une communauté de plaisancie­rs respectueu­x et surchargen­t les mouillages alentour.

Plutôt que d’empêcher entièremen­t l’accès à certains sites, pourquoi ne pas les contrôler en organisant les mouillages comme c’est déjà le cas dans certains endroits grâce à des stationnem­ents sur bouée gérés intelligem­ment ? Supprimer quelque chose sans offrir d’alternativ­e ou de solution de remplaceme­nt n’est jamais bon et ne fait que susciter un sentiment d’injustice chez ceux qui respectent les règles et la nature. Et c’est dommage…

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