Organiser plutôt qu’interdire…
L’encombrement des mouillages, en pleine saison, dans des zones riches en biodiversité telles que le parc national des Calanques ou les îles d’Or de la rade d’Hyères est un véritable problème, tout le monde est d’accord là-dessus. De la même manière, personne ne conteste la nécessité de protéger les herbiers de posidonies. En effet, grâce à leurs capacités à stocker du carbone, ils jouent un rôle important dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si, sur le fond, il n’y a pas grand-chose à reprocher à cette volonté des autorités de protéger la nature et l’environnement, la forme, en revanche, est critiquable. Les mesures prises sont en effet radicales et se traduisent la plupart du temps par une interdiction pure et simple de mouiller. C’est le cas dans les calanques d’En-Vau et de Port-Pin, entre Marseille et Cassis, dans lesquelles, depuis le mois de mars dernier, le mouillage des bateaux (toutes tailles confondues) est interdit. Depuis le 6 juillet dernier, c’est toute une zone allant de Bormes-les-Mimosas à Brégançon jusqu’aux îles de Port-Cros et du Levant qui est, elle, interdite au mouillage pour les unités de plus de 12 mètres. Il est évident que, face au comportement inapproprié de certains plaisanciers, les autorités sont contraintes de prendre des mesures. Mais, en agissant ainsi, elles punissent toute une communauté de plaisanciers respectueux et surchargent les mouillages alentour.
Plutôt que d’empêcher entièrement l’accès à certains sites, pourquoi ne pas les contrôler en organisant les mouillages comme c’est déjà le cas dans certains endroits grâce à des stationnements sur bouée gérés intelligemment ? Supprimer quelque chose sans offrir d’alternative ou de solution de remplacement n’est jamais bon et ne fait que susciter un sentiment d’injustice chez ceux qui respectent les règles et la nature. Et c’est dommage…