Delta T26
Le dernier-né du chantier suédois Delta est un open de 26 pieds, parfaitement réussi, tant au niveau de la ligne que du comportement. Un vrai petit bijou, mais qui ne craint rien et surtout pas les mauvaises conditions de mer.
Le volant gainé d’Alcantara donne le ton… À bord de ce Delta T26, le souci du détail est omniprésent. Originaire de Scandinavie, cet open allie élégance et efficacité, avec un brin de sportivité comme l’atteste sa carène à double step. On aurait pu se dire qu’en étant le plus petit bateau d’une gamme très éclectique, qui compte à ce jour une dizaine de modèles, le chantier aurait fait l’impasse sur certains éléments dédiés au confort. Il n’en est rien, et tout est pensé à bord pour satisfaire le pilote et ses passagers. La silhouette est flatteuse, avec un gros liston en caoutchouc qui ceinture le franc-bord dans sa partie haute, ainsi qu’un T-top qui apporte une touche de sportivité à cette ligne qui n’en manque pas naturellement. Côté fabrication, l’unité est construite, comme les autres petits modèles de la firme, en résine de vinylester renforcée de carbone. La carène de ce Delta T26 est également déclinée en version day-cruiser, avec un avant entièrement ponté. Mais, étonnamment, il porte le nom de 26 Open. Pourtant, des deux, c’est bien le T26 qui adopte un plan de pont de type open. Tout est pensé à bord pour faciliter les déplacements autour de la console centrale et la marche qui surélève la partie avant n’entrave en rien le passage, y compris dans les passavants où l’on circule en toute sécurité grâce à la main courante intérieure qui parcourt les francs-bords en intégralité.
Une petite cabine pour dormir
La cabine offre un accès par l’avant à un logement qui pourra également faire office de cabine d’appoint, avec ses deux couchages individuels et ses WC marins au centre, dissimulés sous un élégant coffrage en bois. Le système de fermeture est à l’image du bateau, à la fois simple et efficace, sans serrure, mais avec un système de clips. La partie avant est réservée au premier carré du bord, où prendra place une table de belle facture au milieu des banquettes en U. Au-delà de la baille à mouillage, un demi-balcon (qui tient davantage de la main courante) servira à sécuriser les débarquements vers l’avant. De part et d’autre de l’étrave, des taquets également de belle facture rappellent que le design (confié à Ted Mannerfelt) est un domaine loin d’être anodin dans la conception du bateau. La partie arrière de la console est réservée au pilote et à
son passager. Ce dernier dispose de toutes les mains courantes nécessaires à proximité pour se maintenir. Le pare-brise, assez minimaliste, est formé d’une plaque de verre inclinée, dont le pourtour se compose d’une baguette en inox. La manette des gaz est fixée sur un montant central, juste en dessous d’un tableau de bord suffisant pour accueillir deux écrans. Quelques vide-poches prennent place, mais ils auraient mérité davantage de volume, ne serait-ce que pour y ranger un téléphone.
Un carré transformable
La partie arrière est entièrement dédiée au carré, qui occupe l’espace central, avec une banquette au dossier amovible. Face à celle-ci, un bloc fait office de cuisine d’appoint. Mais ce meuble sert aussi à fixer les deux sièges rabattables qui permettent de tenir à six autour de la table ; le bateau est actuellement homologué pour six personnes, mais il est possible que le chantier augmente cette capacité, un peu faible au regard de la longueur et du volume habitable. Une fois les assises abaissées, la circulation demeure optimale. La plage arrière
est rehaussée par rapport au cockpit et surplombe une chaise qui recule le moteur, apportant plus de débattement pour le relever. Motorisé avec un Mercury V8 de 300 chevaux, ce Delta T26 a été essayé dans la rade d’Hyères, en compagnie de Mas Marine, l’importateur officiel de la marque Delta pour la France.
Facile à prendre en main
La prise en main est des plus simples. Le bateau déjauge immédiatement, sans cabrage, quasiment à plat, propulsé par une puissance qui semble convenir parfaitement, surtout au regard du panel proposé par le fabricant, qui oscille entre 200 et 450 chevaux. Il ne gîte pas excessivement en virage, et l’accroche est excellente, sans déraper de l’arrière ni engager de l’avant. L’étrave droite fait des merveilles dans les vagues de face, sans envoyer aucune projection dans le cockpit. Le bateau est peu sensible au trim ; d’ailleurs, la vitesse tombe lorsqu’il est trop sollicité.
EN CONCLUSION
Avec ce Delta T26, le chantier suédois prouve qu’il est capable de produire à la fois de grands yachts comme de plus modestes unités, avec la même constance. Le T26 mise sur un agrément de pilotage rarement atteint sur un petit open, avec un comportement sain et un soin des finitions qui le place parmi les meilleures marques du marché.