LE JEANNEAU MERRY FISHER 800
Taillé pour la pêche et la croisière, ce fishing des années 1990 est doté d’un fly-bridge et d’une double motorisation Yanmar. Il s’agit d’un dépôt-vente exposé chez Cras Nautique à Paimpol.
Lorsque ce Jeanneau Merry Fisher 800 a vu le jour, les téléphones portables n’en étaient qu’à leur balbutiement, et il n’était pas encore question de réseaux sociaux… Pour replacer un peu plus le bateau dans un contexte « nautique », la gamme Merry Fisher comptait cinq unités de 6,10 mètres à 9 mètres.
Le 800 se positionne donc comme un modèle intermédiaire. Conçu par le bureau d’études du chantier des Herbiers et dessiné par l’architecte Robert Rigaudeau, ce bateau coche plusieurs cases en matière de programme de navigation, puisqu’il tient à la fois du fishing, du pêche-croisière et du timonier. Exposé au Salon nautique de Paris en décembre 1992, le Merry Fisher 800 cherchait à l’époque à conquérir le coeur des plaisanciers amateurs de pêche au large. Il faut dire que les deux moteurs diesel (en option, le monomoteur étant installé de série) lui autorisent ce type de programme hauturier. La carène y participe également, puisque le V de l’étrave fait son office dans le gros temps.
Un total de huit motorisations
Le bateau a d’ailleurs été testé dans des conditions musclées lors de son essai en 1993. Dans nos colonnes, il était alors écrit que, « par une mer forte avec 30 noeuds établis, le Merry Fisher a fait preuve de l’excellence de ses lignes d’eau, escaladant sans hésitation notre “plat du jour”, en l’occurrence les vagues vicieuses, hautes de trois mètres, du phare de la Jeaune-Garde à l’ouest de l’île de Porquerolles.
Les mouvements du bateau sont restés doux et confortables, à plein régime à 3 800 tr/mn ». C’est tout juste si le journaliste de l’époque relevait quelques vibrations à ce régime et un niveau sonore important dans la timonerie, ce qui est souvent le cas du genre timonier. Le bateau était proposé avec cinq motorisations en monomoteur (de 150 à 230 ch Volvo ou MerCruiser) et trois en bimotoristion
(de 2 x 85 ch à 2 x 150 ch Yanmar ou MerCruiser). Au regard du poids du bateau, presque 3 tonnes, il est vivement conseillé d’opter pour ce type de montage moteur. Les oeuvres vives sont constituées d’un gros redan et de deux virures. Parmi les points positifs relevés lors de l’essai de 1993, le journaliste indique que le Merry Fisher 800 fait preuve d’une excellente stabilité en navigation comme à l’arrêt, conséquence de la présence d’une mini-quille qui offre en plus une protection à l’hélice (sur la version monomoteur). Les pêcheurs apprécieront… Il est également indiqué que le bateau est facile à prendre en main, comme le confirme l’absence de trim et de flaps. Son comportement en mer et son habitabilité sont aussi loués. Avec un monomoteur de
230 chevaux diesel, les vitesses relevées au régime de croisière (à 2 500 tr/mn) sont de 12,9 noeuds, pour une consommation de 20,7 l/h, et de 25,9 noeuds au régime maximal de 3 950 tr/mn. Il devrait être possible de gagner quelques noeuds supplémentaires avec
une bimotorisation. Du côté des points faibles, il était relevé que le bateau n’offrait aucun taquet de garde ni de main courante intérieure, et que le davier était un peu sous-dimensionné. En revanche, les aménagements intérieurs étaient décrits comme de bonne dimension, compte tenu de la longueur de coque, et qu’ils étaient également très lumineux. Un critère que nous avons pu confirmer sur Alguimax, le Merry Fisher 800 exposé en dépôt-vente, chez Cras Nautique, à Paimpol, dans les Côtesd’Armor.
Ce modèle est motorisé avec deux Yanmar de 140 chevaux chacun. Les aménagements sont typiques des bateaux des années 1990, et l’exemple le plus parlant est la présence de la cuisine, en contrebas, au niveau de la descente. Aujourd’hui, cet équipement est davantage situé en face du carré, transformable en couchage.
Un équipement électronique très complet
En face de celui-ci, l’espace est laissé libre au niveau du bordé de tribord, exception faite d’un petit placard destiné au rangement. Seul le poste de pilotage prend place à l’avant, avec ses doubles commandes et son lot d’écrans, le bateau étant bien équipé en électronique. La cabine avant accueille un lit double installé de biais (1,82 x 1,30 m) et un placard à tribord. La hauteur sous barrots est de 1,78 mètre dans la cabine, 1,88 mètre dans le carré et 1,85 mètre dans le cabinet de toilette. La hauteur du franc-bord dans le cockpit atteint 0,73 mètre. Côté équipement, le bateau n’est pas en reste avec un armement complet, des batteries, un chargeur et une prise de quai, un chauffe-eau, une douchette de cockpit, une échelle de bain, une glacière, un guindeau électrique, des WC marins, etc. La sellerie bleu et blanc et les boiseries sont certes d’époque, mais elles ont le mérite d’être sobres.
Proposé à 49 990 €, ce Merry Fisher peut sembler cher de prime abord, surtout comparé à la valeur de la cote de L’Argus du Bateau qui indique 12 600 € (avec un monomoteur de 220 ch). Comment expliquer une telle différence ? D’abord, il s’agit d’une version fly, là où le modèle de L’Argus du Bateau est une version standard et sans équipement. Mais ce delta s’explique surtout par les deux Yanmar, d’origine, qui totalisent seulement 300 heures et qui ont été entièrement déposés et révisés par l’atelier mécanique de Cras Nautique. Ce travail a nécessité plus de 200 heures et une facture de plus de 30 000 € de rénovation. Cette occasion est donc prête à naviguer, et ne nécessite pas de travaux supplémentaires. ■
FICHE TECHNIQUE
Longueur hors tout ........................................ 8,30 m Longueur de coque ........................................ 7,99 m Largeur .......................................................... 2,99 m Tirant d’eau ................................................... 0,76 m Poids .......................................................... 2 950 kg Carburant ................................................... 2 x 165 l Eau ................................................................... 104 l Transmission ....................................... ligne d’arbre