Moteur Boat Magazine

CHOISIR SES AMARRES

-

Les amarres ne sont pas les stars des cordages et l’on pourrait penser que n’importe quel bout fait l’affaire pour empêcher son bateau de se carapater. L’amarrage exige cependant des propriétés particuliè­res. Dans un monde parfait, une aussière devrait allier élasticité (pour amortir les à-coups), solidité, résistance aux différente­s agressions (ragage, UV, sel, humidité), encombreme­nt réduit et faible absorption en eau. Dans la vraie vie, il faut faire des compromis en fonction de ses priorités. Côté matériaux, on a le choix entre des cordages monoƓbres (100b% polyester ou 100b% polyamide) ou des cordages mixtes avec une âme en polyamide et une gaine en polyester. Le polyester a deux principale­s qualités : la résistance et la longévité (il tient bien aux UV et au ragage). Le polyamide offre un allongemen­t supérieur (il est plus élastique), mais a une longévité bien inférieure à cause de sa fragilité aux UV et à l’eau (qu’il absorbe plus que le polyester, par ailleurs). On peut citer un troisième matériau, le polypropyl­ène. Malgré sa très faible résistance aux UV, le polypropyl­ène a l’avantage de Ŵotter et d’être très léger. Au mouillage, une grande bobine de polypropyl­ène n’est jamais de trop à bord au cas où vous auriez besoin d’aller porter une aussière à terre. Il faut ensuite choisir entre deux structures (ou constructi­ons) de cordage : le tressé (simple tresse ou double tresse) ou le toronné (trois torons).

Cinq fois la longueur du bateau…

Les amarres tressées offrent plus de résistance et moins d’allongemen­t que les toronnées, quelle que soit la matière. Comparons trois amarres couramment vendues sur le marché. La simple tresse polyester (la Flatline de Cousin Trestec, par exemple) est résistante, légère, sèche vite et est de faible encombreme­nt. La double tresse en polyamide (âme) et polyester (gaine) offre un bon compromis entre allongemen­t et longévité. L’amarre classique à trois torons en polyester a quant à elle un allongemen­t encore supérieur. Vous êtes calé sur les matériaux et les types de cordages et vous vous demandez combien d’aussières il faut et de quelle longueur. Au minimum, deux pointes d’une fois et demie la longueur du bateau sont nécessaire­s et deux gardes de la longueur du bateau. Mais des amarres supplément­aires ou plus longues ne sont jamais de trop : mieux vaut être équipé pour s’adapter à toutes les situations (amarrage le long d’un quai, d’un catway, sur pendille, échouage le long d’un quai, amarrage à un coffre, etc. ). Une amarre assez courte est également très pratique en guise de traversièr­e (pour maintenir le bateau proche du catway le temps de l’amarrer proprement). Reste à savoir quel diamètre choisir. Il existe une règle obscure qui vous parlera peut-être : prenez la longueur de votre bateau (en mètre) à laquelle vous additionne­z le chiffre quatre. Le résultat, transposé en millimètre, donne le diamètre du cordage : 11 (longueur du bateau en mètre) + 4 = 14 mm. Cette estimation ne tient évidemment pas compte des spéciƓés du cordage (matériaux, structure) et du bateau (poids, fardage). N’hésitez donc pas à vous pencher sur la Ɠche technique de l’amarre pour connaître sa résistance. La taille des taquets peut aussi donner un bon indice du juste diamètre.

 ?? ?? SIMPLE TRESSE
SIMPLE TRESSE
 ?? ?? TROIS TORONS
TROIS TORONS
 ?? ?? DOUBLE TRESSE
DOUBLE TRESSE
 ?? ?? Il faut choisir entre différente­s fibres et structures de cordage.
Il faut choisir entre différente­s fibres et structures de cordage.

Newspapers in French

Newspapers from France