Super éthanol: pour ou contre?
C’est la question du moment : pouvons-nous mettre du super éthanol dans nos moteurs ? Avec le litre de sans-plomb 95 (E10) qui coûte, aujourd’hui à la pompe, autour de 2,11 € contre 0,83 €/l pour le super éthanol (E85), la question est légitime et suscite un véritable débat avec d’un côté les « pro » éthanol et de l’autre les « anti ». Certains, qu’il s’agisse de professionnels ou de particuliers, déclarent en effet utiliser régulièrement de l’E85, soit pur avec un boîtier de conversion, soit en le mélangeant avec de l’essence classique, sans que cette utilisation ne pose de problème. D’autres, et notamment les motoristes à l’unanimité, avancent les risques d’accélération du vieillissement des durites et de la corrosion provoqués par l’éthanol et annoncent une suppression immédiate de la garantie moteur en cas d’emploi de ce biocarburant. Et à ceux qui clament que « si ça marche pour l’automobile, il n’y a aucune raison que ce ne soit pas le cas pour le bateau », les motoristes rappellent les grandes différences entre l’automobile et le nautisme : des réservoirs plus grands dans les bateaux, des moteurs marins qui sont inutilisés pendant de longues périodes et leur système de refroidissement qui se fait par l’eau. Tous ces éléments, ajoutés à l’environnement marin, favorisent l’humidité. Or, l’éthanol est justement réputé pour absorber l’humidité, avec les problèmes que cela peut entraîner, à savoir accumuler de l’eau dans le réservoir et altérer à plus ou moins long terme le bon fonctionnement du moteur. Alors, bien sûr, personne ne peut vous empêcher de mettre de l’éthanol dans votre moteur, mais c’est à vos risques et périls ! Pour vous aider à vous faire une opinion sur cet épineux sujet d’actualité, vous pouvez découvrir dans ce numéro des témoignages de personnes « pour » et d’autres « contre ». Quelle que soit votre décision, elle relève de votre responsabilité et, surtout, n’oubliez pas qu’en mer les conséquences d’une panne sont plus lourdes qu’au bord de la route. Un plaisancier averti en vaut deux…