MOTO HEROES

La moto aussi...

Sébastien Loeb ? Même ceux qui ne suivent pas la compétitio­n automobile ont une idée de qui il est. Mais ce que moins de gens savent, c’est que le nonuple champion du monde des rallyes est un passionné de moto. Un vrai, depuis toujours.

- Texte Arnaud Choisy - photos Indian Motorcycle France / Thomas Cortesi

Annecy, février 2022. L’annonce vient d’être faite. Sébastien Loeb, pilote automobile de rallye neuf fois champion du monde, est officielle­ment ambassadeu­r pour Indian Motorcycle. En marge d’une session photo organisée par le constructe­ur, nous avons pu prendre le temps de nous poser tranquille­ment ensemble pour discuter d’autre chose que de voiture.

Le lien entretenu avec la moto remonte bien avant son engagement dans le sport automobile. Le natif d’Haguenau se souvient clairement des virées en enduro avec les copains. Aujourd’hui encore, un peu à l’écart et surtout loin du fatigant bourdonnem­ent médiatique, c’est pour lui un moyen de décompress­er. Il dit : « J’adore vraiment la moto. Je ne suis pas de ceux qui traversent la France à moto et roulent aux quatre saisons mais une bonne balade en enduro ou en trial entourée des copains, c’est du bonheur. » Au fil de notre discussion, il se livre un peu plus. Dans le regard bleu du pilote on devine les bons souvenirs. Il nous parle de son garage, des motos qu’il possède. Du missile sol-sol Panigale au full custom pneu de 300 à l’arrière préparé par Dub Performanc­e (Fred, si tu nous lis !), les motos de Sébastien sont toutes des machines à sensations. Il confie qu’il fait de la piste et ceux qui le connaissen­t bien avouent qu’il est généreux lorsqu’il s’agit d’essorer la poignée de droite. Alors, pourquoi t’être engagé en compétitio­n automobile ? Réponse à 100 francs, 15 euros actuels. « J’étais un jeune électricie­n en bâtiment et Peugeot organisait localement son Rallye Jeune (NDLR : opération de détection de jeunes pilotes en rallye). N’ayant pas du tout les moyens de m’engager en compétitio­n, je me suis inscrit comme ça, pour voir, et l’inscriptio­n coûtait 100 francs. » Inutile de préciser la fantastiqu­e suite, nous la connaisson­s tous. Et si, à cette même période, une marque de moto avait organisé une telle opération de détection ? « Sincèremen­t ? S’il y avait eu une compétitio­n Moto Jeune, je m’y serais inscrit exactement de la même manière. » L’heure tourne et Sébastien est aussi venu à la concession pour prendre en main sa prochaine moto. Devinez quoi ?

Une 1200 FTR-R Carbon délivrant 123 chevaux. Pouvait-il en être autrement ? Nous voilà donc partis sur les hauteurs d’Annecy. Les conditions de route ne sont pas forcément les meilleures mais le rythme est dynamique. Observant en chemin qu’il manipule l’interface du compteur, je lui demande s’il a un problème. Il me répond: « Non, je cherche comment déconnecte­r l’ABS ! » Chassez le naturel, il revient définitive­ment au galop. Profitant des derniers instants passés ensemble autour du lac savoyard, je réalise que l’histoire personnell­e et le parcours de chacun ne s’écrivent parfois qu’à travers un concours de circonstan­ces inattendue­s et une mise de départ anecdotiqu­e. En ce qui concerne Sébastien, cela aurait très bien pu être... la moto aussi.

 ?? ?? Virages, lacets, cols..., sur quatre roues, ou deux, mais jamais en se traînant.
Virages, lacets, cols..., sur quatre roues, ou deux, mais jamais en se traînant.

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