MOTO HEROES

Les 10000 virages…

- Texte Philippe Canville - photos Bertrand Brémont

Une fête organisée au coeur de l’Auvergne, par et pour des passionnés de bécanes, tous pratiquant­s assidus et convaincus… Voici ce que proposait ACES Experience en septembre pour une quatrième édition qui a trouvé son rythme de croisière et réservé quelques belles surprises. On vous raconte…

C’est devenu au fil des ans une des balades et rassemblem­ents les plus appréciés des motards aimant vraiment se faire plaisir au guidon de leur moto. Quelle qu’elle soit, une bécane c’est amusant sur l’angle. Les virages! Là où les lois de l’équilibre, qu’il faut correcteme­nt maîtriser quand on roule sur deux roues, se modifient et apportent le maximum de sensations au pilote. Aussi, que ACES Experience ait autant de succès ne nous étonne guère. Installé aux pieds des monts d’Auvergne, ce week-end festif est organisé autour de balades plus ou moins longues à travers le Puy-de-Dôme ou le Cantal, deux des quatre départemen­ts de la région. Donc depuis trois ans déjà, en septembre, quand l’été est encore là mais que les vacanciers ont repris le travail, il est de bon goût de partir pour l’événement qui a vu le jour grâce à la volonté d’un éditeur de la presse moto, lui-même passionné de bécanes. Fabrice Roux, qui a fondé Café Racer, Freeway, Moto Heroes et bien d’autres titres, s’explique à propos de son idée: « Je voulais recréer un événement un peu à l’ancienne, ressemblan­t aux rassemblem­ents très ouverts d’esprit que nous avions pu connaître dans les années 80-90, en Auvergne. Je suis originaire de la région et j’ai envie de la faire connaître à certaines personnes qui ne sont jamais venues rouler dans le coin, ou à ceux qui connaissen­t un peu mais sont encore en capacité de découvrir les coins secrets et les paysages somptueux au milieu du pays où je vis. Ici, il y a encore des endroits très sauvages, quasiment pas peuplés. Je pense au plateau du Cézallier, aux monts du Cantal, à la chaîne des Puys. Tout est vaste, on respire et surtout on peut bien s’amuser à moto… » Nous confirmons, pour avoir une fois de plus avec une petite bande de copains, les uns depuis Paris, les autres depuis la Bretagne ou la vallée du Rhône, rallié Murol.

Bourgade idéalement située au croisement des départemen­ts cités plus haut. Là où précisémen­t s’installe pour trois jours cette fête dédiée à la moto et à la bonne humeur. Eh oui, car il y a aussi de quoi passer du bon temps quand le soir on rentre de balade et que les concerts ont lieu sur la scène du village, au bord d’un lac. Là où sont regroupées quelques boutiques temporaire­s de commerces liés à la moto, des animations, des exposition­s et surtout une grande variété de food trucks offrant différents styles de nourriture­s, savoureuse­s évidemment. Souvent inspirées du terroir local où fromages réputés et viandes de caractère proposent une vraie gastronomi­e tournée vers l’authentiqu­e. Ah, les spécialité­s auvergnate­s! Il y a de quoi faire et surtout y revenir. Rouler toute la journée ouvre l’appétit, c’est un constat que nous avons pu de nouveau établir cette année. Après un jeudi soir où les inscrits prévoyants sont accueillis par le staff absolument charmant et disponible, on

peut s’installer dans son chalet. Des mobile homes conçus pour quatre à six personnes et répartis sur le camp qui habituelle­ment est destiné aux vacanciers. L’accès est privé, le lieu devient donc un petit village isolé de motards choyés, qui peuvent en plus faire la fête comme ils l’entendent sans être obligés de reprendre la route le soir quand les énergies les plus solides rendent les armes. Déjà sous cet aspect l’organisati­on a résolu le problème de la sécurité… pour tout le monde. Ce qui n’empêche pas non plus d’aller tester un des nombreux restaurant­s souvent proches, si on sait se tenir et ne pas rentrer sous l’emprise de quoi que ce soit. Chacun fait comme il veut en fait. On est libres! C’est le concept. Reste que les soirées sont tout de même conçues aussi pour nous faire découvrir quelques bons groupes musicaux et que les participan­ts à l’événement y trouvent grand bonheur et se plient volontiers à l’exercice. Vendredi soir, Little Mouse & The Hungry Cats et Lowland Brothers ont animé la scène avec des compos rock et blues franchemen­t bien dans le style roots qu’on aime. Samedi soir, Will Barber a tenu la scène en fin de soirée, succédant aux Happy Devils, un duo guitare/chant bien groovy absolument réjouissan­t et Tiger Rose, un autre combo mixte plus porté sur le blues et le boogie. Bref, il y en avait pour tous les bons goûts et si le bar (ouvert cette année) n’a pas désempli, le devant de la scène non plus. Un autre point d’intérêt de ces ACES réside dans la présence de certains constructe­urs (BMW, H-D, Indian, Triumph), venus avec tout ce qu’il faut pour organiser des rides découverte­s avec des nouveaux modèles. Le tout encadré par le staff déplacé spécialeme­nt pour ça. D’autres profession­nels de la moto et équipement­iers proposaien­t leurs catalogues, et un stand pour barbus en mal de soin officiait tout au long du week. Bon tout ça, pour être tout à fait honnête, c’était le soir, ou le matin très tôt, avant de partir rouler. Car cette année, météo clémente aidant, nous nous sommes goinfrés de courbes et de lacets, de montées et de descentes et avons pris la mesure de chacune des motos très disparates du groupe réuni. Un gros 600 bornes avec très très peu de lignes droites en deux jours, nous n’avons pas chômé! Deux trois Harley, une vieille Honda Gold Wing menée de main de maître par son proprio très véloce, une BMW de 30 piges capable d’en remontrer à bien d’autres, des Guzzi et Triumph, une Ducati… bref, un beau panel de meules pas forcément de la même catégorie mais toutes très aptes à poncer du cale-pied et à roder de la bande de peur. Comme disait l’autre à la pause: « Ah, tu attaquais toi ! ».

Bref, le bon esprit était présent et personne n’a économisé sa bonne humeur lors des deux grosses journées de roulage sur place. Ensuite bien sûr, dès le dimanche, certains ayant encore un peu mal aux cheveux, il a fallu regagner nos pénates respectifs. Un peu tristes mais heureux d’être venus. Et surtout convaincus de revenir l’an prochain, histoire de vérifier qu’on n’a pas eu la berlue et de confirmer que ACES Experience est une sortie incontourn­able.

Aces Experience c’est avant tout l’histoire de personnes qui aiment

la moto et tout ce qu’elle peut apporter de plaisir et de partage.

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Le soir venu c’est au bord du lac et au pied de la scène que tout se passe.
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 ?? ?? Willie Barber en concert a su enflammer le public qui avait bien besoin de se réchauffer dans la fraîcheur des soirées auvergnate­s.
Le parking de l’auberge du lac du Guéry envahi par des hordes de gentils motards… une image forte
des ACES.
Willie Barber en concert a su enflammer le public qui avait bien besoin de se réchauffer dans la fraîcheur des soirées auvergnate­s. Le parking de l’auberge du lac du Guéry envahi par des hordes de gentils motards… une image forte des ACES.
 ?? ?? Le lac du Guéry et son auberge authentiqu­e… un haut lieu de la balade et du farniente.
Le lac du Guéry et son auberge authentiqu­e… un haut lieu de la balade et du farniente.
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