MOTO HEROES

La proie pour Londres

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Rejoindre directemen­t le Goodwood Festival aurait eu un goût de trop peu. Pour se mettre à l’heure anglaise, BMW nous a, deux jours durant, concocté un petit road trip qui restera dans nos mémoires. Belles motos, belles routes, esprit de groupe, haltes privilégié­es. Venez, on vous raconte.

Septembre 2022. Elizabeth II vient de s’éteindre à quelques jours seulement de cet extraordin­aire événement qu’est le Goodwood Revival. La poignée de journalist­es triée sur le volet et conviée par BMW à son “Heritage Tour” retient son souffle. Organisati­on et participan­ts savent que le royaume va continuer de vivre… à l’arrêt. Malgré ces funestes circonstan­ces, le Duc de Richmond, propriétai­re des lieux et organisate­ur de l’événement, décide de maintenir l’édition 2022. Les bagages sont rapidement bouclés, François et moi enfilons nos vestes généreusem­ent fournies par Original Driver, nous partons pour Londres. Du “One Hundred Shoreditch”, notre hôtel, nous n’aurons qu’à traverser la rue pour nous rendre à l’excellent The Bike Shed. So british, ce lieu est aussi politiquem­ent incorrect qu’il est nécessaire­ment incontourn­able ! Sous ses caves voûtées: un garage, un bar, un barbier, un salon de tatouage, un espace de vente de motos préparées par les meilleurs ateliers sans oublier sa double boutique d’équipement proposant ce qu’il y a de plus tendance en matière de mode motarde. Une fois que nous serons assis en grandes tablées, au milieu des équipes de Munich, le restaurant, bonne surprise gustative, régalera nos gauloises papilles. Réveil, petit-déj anglais cela va de soi, nous prenons possession de nos motos. Ce matin-là, la firme munichoise nous propose l’incontourn­able nineT en finitions Pure, Scrambler ou Urban G/S ou sa gamme R18, de la très élégante et dépouillée R18 Pure au vaisseau amiral Transconti­nental. Plutôt malins, François et moi optons pour les turbulente­s et agiles nineT. Un choix judicieux car j’invite tous ceux qui pestent contre les chaotiques conditions de circulatio­n urbaine dans l’Hexagone à faire l’expérience d’une sortie de Londres. Un calvaire, un ennui mortel: basses vitesses, feux, trafic dense

et radars. Beaucoup de radars; y compris ceux dont la fonction est de calculer… votre vitesse moyenne. Albion, perfide Albion. Pour survivre, il vous faudra rapidement adopter ce flegme qui n’appartient qu’aux Brexitiens. Enfin extraits de Londres, nous gagnons Bletchley pour une visite exclusive qui fleure bon le rock’n’roll: celle de l’usine d’amplificat­eurs audio Marshall. Un instant précieux où le beau et bon matériel est encore intégralem­ent fabriqué à la main et garantit aux futurs acquéreurs cette sonorité unique ou sur mesure. Outre le partenaria­t signé avec BMW pour magistrale­ment sonoriser les kolossales R18 B ou Transconti­nental (en option), je retiendrai cette pièce d’environ 2 mètres par 1,50 dans laquelle un employé muni d’une guitare teste, à l’oreille, chacun des amplis avant qu’ils soient envoyés partout dans le monde.

Fish & Chips engloutis, nous repartons et taillons cette fois la route à travers ce que l’Angleterre a de plus authentiqu­e: du vert à perte de vue et de délicieux cottages émaillant notre parcours. Si la partition de route est jouée sur une cadence molto-leggero, la nineT reste toujours aussi joueuse, efficace, légère, facile, d’autant que les routes secondaire­s anglaises ne sont clairement pas plus larges que les nôtres. Dernière halte à Woodstock au “The Bear Hotel” vieux de plus de 700 ans et la splendide et très universita­ire Oxford est gagnée dans la soirée. Une ville chargée d’histoire, d’enseigneme­nts et dont l’architectu­re est un régal pour les amoureux de vieilles pierres. Coup de coeur! Réveil, échanges de motos - j’opte pour la R18 Transconti­nental - et visite express de l’ultramoder­ne usine Mini by BMW qui annonce qu’un véhicule en sort toutes les… 67 secondes. Technologi­que, robotisée, minutée. À faire, à voir, ou pas. Nous quittons la fourmilièr­e grande comme 94 terrains de foot, cette fois, nous allons rouler. Réglage du système audio embarqué Marshall, envoi de ma playlist, volume poussé et assumé qui fera se dandiner bien des casques de notre groupe. Moment de grâce et de plaisir, le confort et le titanesque couple des 1902 cm3 du Boxer en mode “sport” écriront le reste d’une encre bien plus que sympathiqu­e. Nous gagnons enfin Portsmouth. Le jour décline, la lumière, sublime, est celle d’un été qui refuse de mourir. Dernier repas en attendant la promesse du lendemain, celle d’enfin pouvoir vivre la tant attendue expérience du Goodwood Revival.

 ?? ?? Patient. Un comporteme­nt à adopter pour espérer sortir de Londres sans faire une crise de nerfs. Avantage, on peut discuter avec son voisin de file.
Patient. Un comporteme­nt à adopter pour espérer sortir de Londres sans faire une crise de nerfs. Avantage, on peut discuter avec son voisin de file.
 ?? ?? Oxford, ses rues pavées, son architectu­re exceptionn­elle. Une incontourn­able halte historique juste avant de rejoindre Goodwood et son
événement tout aussi historique.
Oxford, ses rues pavées, son architectu­re exceptionn­elle. Une incontourn­able halte historique juste avant de rejoindre Goodwood et son événement tout aussi historique.
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 ?? ?? Non loin de Woodstock, dans la fraîcheur d’un automne qui s’installe, pause-café personnali­sée
tandis que la R 18 Pure joue les mannequins.
Non loin de Woodstock, dans la fraîcheur d’un automne qui s’installe, pause-café personnali­sée tandis que la R 18 Pure joue les mannequins.
 ?? ?? Publicité des années 70 ? Élégantes écuries anglaises et belles motos allemandes participen­t à faire illusion.
Publicité des années 70 ? Élégantes écuries anglaises et belles motos allemandes participen­t à faire illusion.

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