Moto Journal

MAVERICK VIÑALES PEUT-IL PRENDRE TOUT LE MONDE DE VITESSE ?

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Début novembre à Valence, quand on a demandé à Davide Brivio, le team-manager de Suzuki, de combien de temps Maverick Viñales allait avoir besoin pour s’adapter à la Yamaha M1, il a rigolé et répondu : « Dix minutes ! » C’est exactement ce qui s’est passé. Sans une erreur, une chaleur, avec un style magnifique de pureté et d’agressivit­é, il a signé le meilleur chrono des deux jours de tests postgp. Ce que l’on a appris lors de la présentati­on du team Yam à Madrid le 18 janvier, c’est que Maverick a remis ça fin novembre, lors d’essais privés à Sepang, dominant son chef de file théorique, le nonuple champion du monde Valentino Rossi. Comment se fait-il qu’un pilote de 22 ans, dont c’est la troisième saison de GP et qui découvre un nouveau matériel, soit d’emblée à ce niveau ? « Lors de ces tests de Sepang, nous avons progressé dans tous les domaines : freinage, entrée de courbe et grip arrière, explique le team-manager de Yamaha, l’ex-pilote de Superbike Massimo Meregalli. En 2015 et 2016 chez Suzuki, Maverick n’a pas cessé de se plaindre du manque de grip arrière, réussissan­t malgré tout à s’imposer à Silverston­e lorsqu’une températur­e plus fraîche a atténué la dégradatio­n du slick arrière. En passant sur la Yamaha, dont le point fort est justement l’exploitati­on du grip supérieur offert par les Michelin, Maverick s’est immédiatem­ent senti chez lui. Il est resté très calme et a modifié son style de pilotage tout en donnant des directions très claires à l’équipe. » Jonas Folger, qui roule chez Tech 3 et a de ce fait accès à l’acquisitio­n de données de tous les pilotes Yam, ajoute que « Maverick est le plus agressif, avec des trajectoir­es plus tendues et des freinages de trappeur. » L’anglais Lin Jarvis, boss de la compétitio­n chez Yam, précise, lui, que « ce qu’il y a de bien, c’est qu’on a mis à la dispositio­n de Maverick un team parfaiteme­nt rodé, puisqu’un seul des mécanos (l’espagnol Juanito Llansa) a suivi Jorge chez Ducati. » Maverick, qui n’est pas du genre à faire des déclaratio­ns tapageuses, se borne à expliquer qu’il avait « déjà constaté l’efficacité de la M1 en 2016, et que [lorsqu’il a] pu enfin monter dessus à Valence, elle [lui] a plu d’entrée. Que la Yamaha [lui] permet de rouler comme [il] aime, en redressant la moto pour accélérer tôt. [Qu’il] trouve bien sûr incroyable de rouler dans la même équipe que celle du héros de son enfance, Valentino Rossi. Mais que [son] objectif reste le titre. » « Maverick Viñales n’a peur de rien ni personne, explique le reporter de GP espagnol Manuel Pecino. Pour la bonne raison qu’il battait Marc Marquez lorsqu’ils roulaient ensemble étant gamins ! » Manuel me montre une photo où Maverick, pourtant un an plus jeune que Marc, le toise du haut d’un podium du championna­t catalan. « Maverick ne voit personne d’autre autour de lui. Son seul objectif est de battre Marc Marquez pour lui piquer le titre ! » S’il est un peu tôt pour faire de Maverick le favori au titre 2017, force est de constater qu’il dispose de sérieux atouts. Un talent qui crève les yeux, un mental d’acier, la moto la plus homogène du plateau et un top-team emmené par Ramon Forcada à la technique, plus l’ancien pilote de GP néerlandai­s Wilco Zeelenberg pour l’observer et le conseiller en bord de piste. Mais le principal atout de Viñales est qu’on ne l’attend pas. Cette louche de pression en moins peut faire la différence.

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 Big Mac Maverick Viñales et sa déco Top Gun à Valence. Le pilote chasse son premier titre Motogp à 22 ans. Marquez en avait deux de moins lorsqu’il l’a décroché. ►

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