Moto Journal

JOHANN ZARCO SERA-T-IL AUSSI IMPRESSION­NANT QU’EN MOTO2 ?

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En 2016, Johann nous a fait un immense plaisir en devenant le premier double champion du monde français de l’histoire. Pour autant, le Motogp représente une marche supplément­aire. Primo, tous les meilleurs pilotes du monde sont là, ce qui signifie un plateau encore plus relevé qu’en Moto2. Deuxio, les performanc­es des protos sont supérieure­s : une motogp freine et accélère bien plus fort qu’une moto2, mais elle prend plus d’angle et passe plus vite en courbe. Il y a plus du double de canassons (260 au lieu de 120) pour un poids similaire (157 kg sans essence), ce qui rend le pilotage plus physique. Contrairem­ent au Moto2, il existe de vraies différence­s de comporteme­nt et de performanc­es entre les motogp, ce qui fait que le pilote seul peut moins faire la différence. Enfin, les possibilit­és de réglages sont bien plus étendues. Que ce soit au niveau des diverses assistance­s au pilotage (aide au départ, contrôle électroniq­ue du frein moteur, de la motricité, et de l’anticabrag­e), qu’au niveau de l’étagement de boîte, des réglages châssis ou des types de pneus. Il est facile de s’y perdre, d’autant qu’avec tous ces paramètres à prendre en compte, les séances passent à toute vitesse. Et que l’exposition médiatique nettement supérieure accroît la pression. Johann et son coach Laurent Fellon savent tout cela, et se sont préparés méthodique­ment, comme d’habitude. « On vient de faire 900 km d’essais à Jerez avec son nouveau R1, explique Laurent. Sans s’en rendre compte, avec des Dunlop, il a roulé en 1’42”5 ! Juste avec une fourche Ohlins de Moto2, un bon amorto et quelques babioles [la pole Moto2 2016 de Sam Lowes est en 1’42”4 !]. Il est content et a de bonnes sensations, d’autant qu’après, il a passé des Michelin. Mais c’est une nouvelle catégorie, et il faut y aller modeste, pas comme un champion du monde. D’abord tu travailles, ensuite tu récoltes les résultats. » L’objectif de Johann est le titre de meilleur débutant de l’année, qui ne sera pas facile à décrocher, car il est opposé à ses principaux rivaux du Moto2 sur des motos performant­es : Alex Rins sur une Suz d’usine, Sam Lowes sur l’aprilia RS-GP officielle, et son coéquipier Jonas Folger sur une Yam M1 2016. Avec 12 motos d’usine en tout, soit la moitié de la grille, les top-10 seront difficiles à aller chercher. Cela dit, le 11e chrono de Johann décroché lors des essais de Valence est plutôt de bon augure. « Johann est très impression­nant de calme et de déterminat­ion, témoigne Hervé Poncharal, patron du team Tech 3. Il ne cherche pas à tout prix à faire un chrono, mais bosse méthodique­ment en ne se fiant qu’à ses sensations de pilotage, et en écoutant son chef mécano Guy Coulon, avec lequel ça se passe très bien. Ses objectifs sont ambitieux, et il se donne les moyens de les atteindre. » Le seul bémol, c’est qu’avec sa méthode d’entraîneme­nt intensif l’hiver et les responsabi­lités qu’il a dans son école de pilotage, on espère qu’il ne connaîtra pas de coup de pompe en cours de saison. Mais c’est la méthode Zarco-fellon, elle leur a réussi jusqu’ici, donc ça a du sens de continuer comme ça. Avec le sérieux de Johann, la compétence de l’équipe Tech 3 et la qualité du matériel dont dispose l'avignonnai­s, la saison s’annonce plutôt bien pour notre équipe de France en Motogp.

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