Moto Journal

LORIS BAZ PEUT-IL DÉCROCHER UN PODIUM ?

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Mine de rien, à 24 ans le 1er février, le Hautsavoya­rd attaque sa troisième saison de Motogp. Le simple fait de passer autant de temps parmi l’élite est une preuve de son talent. En dépit d’un gabarit de basketteur (1,91 m et 79 kg) qui le handicape la majeure partie du temps (sauf sous la pluie), Loris a réussi à tirer son épingle du jeu lorsque les conditions étaient favorables. En deux ans, il a ainsi manqué de peu le podium à deux reprises sur le mouillé : 4e à Misano en 2015 et 4e à Brno en 2016, montrant ainsi de vrais dons d’équilibris­te en slicks à près de 300 km/h sous la pluie, dons qu’on avait déjà admirés en British Superbike comme en championna­t du monde d’endurance. D’où la question : cette année, Loris peut-il monter sur le podium ? Sauf circonstan­ces exceptionn­elles, ça s’annonce malheureus­ement compliqué. Pour commencer, il va disposer d’une des machines les moins performant­es du plateau : la Ducati Desmosedic­i GP15, vieille de deux ans, alors que ses adversaire­s directs, son coéquipier Barbera ou Bautista chez Aspar, disposeron­t d’une GP16 d’un an plus récente ; GP16 à la fois plus performant­e et moins gourmande en carburant, ce qui permet d’utiliser toute la puissance plus longtemps en course. Le team Avintia dans lequel court Loris n’est pas le plus riche du plateau, et ne bénéficie pas du staff d’ingénieurs électroniq­ue des teams d’usine. Staff qui bosse en permanence sur de nouveaux algorithme­s pour améliorer l’aide au frein moteur et le contrôle de motricité, et par là même la préservati­on du grip du pneu arrière. Ce qui se traduit par quelques dixièmes gagnés à chaque tour, soit quelques secondes en fin de course. Mais, pour rester positif, comme l’est toujours Loris, il y a aussi des facteurs d’espoir. D’une part, la GP15 est une meilleure machine à tous les niveaux que la GP14.2 dont il disposait l’an passé : « A Valence comme à Jerez, je n’ai plus eu de dribble, et c’est un gros pas en avant. En moteur comme en châssis, la moto est mieux, et je me fais à nouveau plaisir au guidon, ce qui n’était plus le cas depuis Austin l’an dernier [lorsque Michelin a durci son pneu arrière suite au déchappage de Redding en Argentine]. Mon nouveau chef ingénieur Paolo Zavalloni est très motivé : il m’a même accompagné au ranch de Rossi pour récupérer l’acquisitio­n de données de ma 450, tenter de mieux comprendre mon style de pilotage et trouver des idées en GP. C’est top. De plus, mon pied droit opéré fin décembre est maintenant débarrassé de toute sa quincaille­rie [Loris se l’était fait broyer par Bautista au Mugello], et si je dois réapprendr­e à mettre tout mon poids dessus sans appréhensi­on, je n’ai plus de limite physique de ce côté-là. » Autre point positif, la rééducatio­n express dudit pied a permis à Loris de rouler en moto sur glace, dirt-track, et au guidon d’une Ducati Panigale le 17 janvier à Valence. Il attaque donc 2017 bien préparé.

 ??  ??  Bazton Un pied droit tout neuf et une Ducati GP15 devraient permettre à Loris Baz de mieux s’exprimer en 2017. Avec 12 motos d’usine, les places seront chères, mais Loris en a vu d’autres.
 Bazton Un pied droit tout neuf et une Ducati GP15 devraient permettre à Loris Baz de mieux s’exprimer en 2017. Avec 12 motos d’usine, les places seront chères, mais Loris en a vu d’autres.
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