QUE VA CHANGER L’ABANDON DES AILETTES ?
Lors de la présentation officielle de la Desmosedici 2017, le 20 janvier à Bologne, Claudio Domenicali, PDG de Ducati, ne décolérait toujours pas suite à l’interdiction des ailettes : « Les motogp sont plus dangereuses sans. Elles disposent de moins d’appui avant et de moins de stabilité au freinage. Cela va affecter tous les teams en 2017, et les performances des motos seront inférieures. » Andrea Dovizioso témoigne également « que, dès les essais post-gp de Valence, la différence de comportement en ligne droite était importante : davantage de cabrages, signifiant moins d’accélération, plus de patinage et moins de possibilité de changer de trajectoire, car la roue avant touche moins le sol. De ce fait, les trajectoires de l’ensemble des pilotes dans le bout droit ont changé. » Pour rappel, deux facteurs ont conduit la commission de GP à supprimer ces ailettes : d’une part, elles créaient des turbulences aérodynamiques propices à faire partir le pilote à l’aspi en guidonnage, même à plus de 300 km/h. D’autre part, elles engendraient un risque supplémentaire d’accrochage entre pilotes en cas de bagarre carénage contre carénage, même si les dérives n’étaient fixées qu’au moyen de rivets, ce qui les fait en principe sauter en cas de collision. Mais ce n’est pas toujours le cas, comme l’a prouvé l’accrochage Iannone-marquez au départ du GP d’argentine. Si les décideurs de Ducati l’ont mauvaise, c’est donc surtout parce qu’ils se voient privés d’un avantage qu’ils avaient créé et développé depuis 2009. Et dont ils tiraient plus de bénéfice en raison de la puissance supérieure de la Desmosedici. Pour autant, les recherches aérodynamiques risquent de perdurer en 2017, l’ensemble des usines en ayant constaté les bienfaits. « Vous ne verrez pas ce que l’on a trouvé au niveau du carénage avant le premier GP du Qatar », glisse, dents serrées, Luigi Dall’igna. Ceci afin d’éviter d’être copié et de gagner du temps, les constructeurs n’ayant plus droit qu’à une amélioration du carénage et du garde-boue avant par saison. Pour éviter que les budgets “aérodynamique” des constructeurs ne s’envolent, comme c’est le cas en F1.