Il y a 40 ans...
Voyage dans le temps : flash-back sur le numéro de Moto Journal d'il y a 40 ans.
Il se dit que c’est lors du rallye Côte d’ivoire-côte d’azur, qu’il courait sur une XT 500, que Sabine est tombé fou amoureux du désert... en étant à deux doigts d’y laisser sa peau. Christian Lacombe nous conte deux galères de ces pionniers : « Maurel, pilote 250 KTM, perd sur la piste ses papiers et tout son argent. Avant Ouagadougou, il casse sa chaîne, n’en a pas de rechange, donc attend le camion-balai, y trouve une autre KTM, répare et repart. A Niamey, il se paye en pleine tête un poteau indicateur alors qu’il cherchait l’entrée de la ville. A l’arbre du Ténéré, il casse son arrière de cadre, ses supports jerricans et continue avec une moto rafistolée. Entre Ténéré et Dirkou, il refait le plein avec du gas-oil, et ça marche ! Il se paume et finit l’étape de nuit. Il se repaume en Libye, sans vivres, sans eau, sans essence. C’est l’armée qui le retrouve. A partir de Sheba jusqu’à Tunis, il roule jour et nuit, seul, ne sachant pas qu’il n’y avait plus personne derrière lui. Il arrive au port de Tunis le mercredi à 10 h 15, le bateau du rallye partant à… 10 h 30 ! Il n’a jamais crevé, une chance : il ne sait pas réparer une roue. L’aventure de Sabine se situe à un autre niveau, dramatique. Il s’est donc paumé, il roulait tout seul. Pour finir, sa XT est tombée en panne d’essence. Il a attendu toute une nuit auprès de sa moto, grelottant de froid. Le jour venu, il a commencé à marcher pour faire quelque chose. Marcher, marcher des heures sans boussole, sans boire ni manger. A un moment, il croisera des traces de pas venant en sens inverse. Horreur, ce sont ses propres pas ! Et à nouveau la nuit, le froid, le désespoir. C’est au petit matin que l’avion de l’organisateur, Jean-claude Bertrand, le repèrera miraculeusement, à 120 km à la perpendiculaire de la piste. Sabine marchait plein sud vers le Tibesti, très exactement à l’opposé de la bonne direction, vers une mort atroce. Au moment où il a aperçu Thierry, le pilote du Wassmer s’apprêtait faire demi-tour : il était à la limite de son champ d’investigation. Bertrand et sa femme reviendront chercher Sabine en auto, mais ne retrouveront jamais sa moto. » Autant dire que le Paris-dakar a failli ne jamais voir le jour…
Il y a 40 ans, Thierry Sabine, créateur du Paris-dakar et de l’enduro du Touquet, se perdait dans le désert