VIS TÊTES D’ANIMAUX ET
LE PAYS DU VAUDOU
Le vaudou est une chose fascinante. Passer à Lomé, la capitale du Togo, sans voir le plus grand marché vaudou du monde, c’était exclu. D’accord, il n’a pas été très facile à trouver, mais, tout à coup, nous étions sûrs. Une odeur pénétrante de viande pourrissante nous a menés aux stands du marché. Ici, pas de pommes d’amour ni de barbe à papa, mais une masse de têtes d’animaux coupées : des singes, des chiens, des crocodiles, des rats, des serpents… La frontière entre l’étonnement et le dégoût était mince. Les commerçants donnaient l’impression de vendre des bananes ou des avocats en vantant leur marchandise. Des fétiches effrayants complétaient le tableau. Vous souffrez d’hypertension ? Deux mois avec un serpent mort autour du cou ! Hum, je ne sais pas…
L’AUTHENTICITÉ AFRICAINE
Pour la vraie authenticité africaine, il fallait aller au nord du Togo. Des villages traditionnels avec des maisons d’argile et des tribus qui ne font qu’un avec la nature. C’était cela que nous voulions voir. Un long voyage par des routes goudronnées et des pistes nous a enfin menés à Kandé, la porte d’entrée du pays Tamberma. Nous y avons pris une chambre pour 4 €, mais avons aussitôt découvert l’authenticité africaine : la douche était complètement sèche, on avait coupé le courant et, par conséquent, la bière était plutôt tiède. De l’eau en bouteille ? « Il n’y en a pas. » Le lendemain, alors que nous prenions notre petit-déjeuner de pain et bananes au centre-ville, nous nous sommes retournés et avons découvert un grand homme qui regardait les Husky avec admiration. Avec, pour tout vêtement, une petite corde autour de la taille, rien de plus. Et ces maisons d’argile ? Elles étaient magnifiques.
CHANGEMENT DE PNEU, AVEC DIVERTISSEMENT
Le nord du Bénin. Juste au moment le plus chaud de la journée, juste quand il n’y a pas d’ombre du tout dans les environs, juste quand on est à des dizaines de kilomètres du village le plus proche, il y a cette foutue vis qui perfore le pneu arrière. Il faisait plus de 40° quand j’ai démonté la roue. Retirer la vis et coller une rustine, ce n’est pas en soi un grand travail, mais la chambre à air était complètement déchirée, tout comme le fond de jante. Quelques minutes plus tard, le premier passant aimable se proposait pour m’aider. Et encore un peu plus tard, je me suis cru au pôle Nord quand un comédien en herbe, avec un manteau d’hiver, capuchon en fourrure sur la tête, s’est arrêté à côté de nous. Incroyable mais vrai : il ne transpirait même pas ! « Réparer un pneu au bord de la route ? Nous, les Africains, nous sommes condamnés à pousser notre mobylette jusqu’au prochain village. Cela nous prend une demijournée ! », nous expliqua-t-il en riant aux éclats. Quand j’ai sorti ma petite pompe électrique, il a regardé avec plus d’étonnement encore. En faisant des mouvements hilarants de haut en bas, comme s’il gonflait un pneu, il gloussait : « Nous, on fait ça à la main. D’abord, nous devons fouiller toute la ville pour trouver une pompe. Et quand le pneu est à moitié gonflé, on s’arrête, parce qu’on est fatigué ! » Fou rire assuré !