Moto Journal

Guintoli retourne en British Superbike

Le 2 avril, après six ans en championna­t du monde Superbike et un titre conquis en 2014, Sylvain Guintoli retrouve les grilles du British Superbike, le fameux BSB, qu’il avait déjà connues début 2009. Un nouveau challenge pour le Drômois qui disposera de

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Comment va Sylvain ? Les images étaient spectacula­ires. Victime d’une impression­nante perte de l’arrière à imola en mai dernier, le champion du monde SBK 2014 s’est progressiv­ement “retapé”. « Je suis désormais en pleine forme physique, explique-t-il. Quand je suis revenu en fin de saison dernière [mi-septembre, pour la manche allemande], j’étais d’ailleurs déjà bien remis. A Imola, je m’étais cassé une vertèbre, le sacrum, la cheville, le talon : neuf fractures au total et trois côtes déplacées ! Quand j’y repense, c’est drôle, même si, sur le moment, cela ne l’était pas, mais, après ma chute, j’étais dans le noir. Je ne pouvais plus bouger. J’entendais tout le monde autour de moi, je sentais que les médecins essayaient de me mettre une minerve, mais je n’arrivais pas à bouger. J’ai cru que j’étais en train de mourir. J’ai mis un petit moment à m’en remettre, mais maintenant, je suis en pleine forme. Je suis dans les meilleures années de ma carrière, je me sens bien sur les motos de SBK. Le fait de piloter une moto, c’est ce qui me fait vibrer. Je me fais plaisir. Pour moi, l’âge n’entre pas en compte. c’est surtout une histoire de motivation. »

A-t-il compris son éviction de chez Yamaha du mondial SBK ?

La décision a fait couler beaucoup d’encre fin 2016. alors qu’il a terminé devant son coéquipier Alex Lowes au championna­t en loupant plusieurs courses après sa blessure d’imola, et qu’il a offert à Yam son premier podium depuis 2011, Sylvain n’a pas vu son contrat renouvelé pour 2017. « Je n’ai pas vraiment besoin de comprendre, raconte le Drômois. Ce n’est pas moi qui ai pris cette décision et je ne me suis d’ailleurs pas lamenté sur ce choix. J’ai fait mon travail correcteme­nt. Blessé, j’ai dû faire l’impasse sur dix courses, mais, malgré cette absence, je suis tout de même parvenu à terminer devant mon coéquipier… A partir du moment où la décision a été prise, tu te concentres sur la meilleure manière de rebondir et, pour un pilote, la meilleure manière, c’est de faire des résultats. »

Comment s’est-il retrouvé en British Superbike ?

Si, après avoir appris son éviction de chez Yam, Guintoli a cherché à rebondir en mondial SBK, il a finalement trouvé un nouveau challenge en British Superbike avec l’équipe Hawk Racing qui engage la nouvelle GSX-R. « Les gens du team ont finalisé l’accord avec Suzuki pendant que j’étais en train de parler avec eux, explique Sylvain. La première raison pour laquelle je voulais rouler avec eux cette année, c’était à cause de cette nouvelle moto. Cela m’a tout de suite paru comme un beau challenge à relever. La moto avait l’air d’être bien pensée, même si, à l’époque, personne n’avait encore roulé dessus. Le contact est également tout de suite bien passé avec l’équipe, qui a beaucoup d’expérience. Et son siège se situe à seulement 2 km de la maison ! »

Comment s’est deroulée sa première expérience, en 2009 ?

Après avoir quitté les GP fin 2008, Sylvain a rejoint le BSB en 2009. Il y a signé de bons résultats avant qu’un concurrent le percute : « J’avais été en mesure de réaliser la pole et de gagner la première course, j’étais ensuite parvenu à monter sur deux podiums à Oulton Park, mais, lors de la troisième course, je me suis fait percuter et j’ai eu une très grosse blessure à la jambe. Il y a un peu une sensation d’inachevé. Maintenant, voilà dix ans que j’habite en Angleterre, donc je suis un peu chez moi. Je préférais revenir en BSB avec une moto et un projet intéressan­t plutôt que de rester en championna­t du monde et ne pas avoir l’opportunit­é de gagner. »

Est-il prêt à affronter le fameux saut de Cadwell Park ?

La “montagne” de Cadwell Park livre chaque année des images splendides avec ce saut incroyable. D’autres circuits proposent aussi des défis particuliè­rement relevés. « C’est sûr qu’ils ont un caractère différent, acquiesce Sylvain. Ce sont cependant des circuits fabuleux. Il y a des tracés, comme Oulton Park, où on ne voit rien et où il faut prendre des courbes en quatrième ou en cinquième avec beaucoup d’endroits où la roue avant ne touche plus le sol, car il y a vraiment du dénivelé. Il y a bien sûr cette fameuse montagne de Cadwell Park. C’est vraiment des circuits où on ne s’embête pas ! Après, nous allons aussi à Donington, Silverston­e, Thruxton, qui sont très rapides et ressemblen­t un peu plus à ce que nous utilisons en mondial. Il y a aussi Knockhill ou le circuit Indy de Brands Hatch, où le tour fait moins d’une minute. Nous allons aussi à Assen, que je connais bien. Et puis il y a énormément de monde qui assiste aux courses. L’année dernière, pendant l’été, je me suis rendu à Cadwell et, le dimanche, il y avait 50 000 personnes ! Je n’arrivais pas à rentrer au circuit ! J’espère que les fans français vont passer le tunnel cette année pour venir me supporter. »

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PAR Valentin Roussel PHOTOS Suzuki Racing « Je suis vraiment motivé pour essayer d’aller chercher le championna­t, mais je sais aussi que le niveau est particuliè­rement élevé », À 34 ans, après six années en mondial SBK, Sylvain est prêt à relever un nouveau défi. dit-il.
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