Mission accomplie
Elle a été ma partenaire pendant sept mois durant lesquels nous avons pris un maximum de petites routes, lors de nos voyages en France et en Europe. En déplacement sur les Grands Prix avec les lecteurs MJ, elle a été parfaite, toujours à l'heure, toujours
Thierry Limone, RP pour KTM France, me propose un essai longue durée de 50 000 km au lieu des 20 000 que je lui suggérais. Sans hésitation, je lui lance un OK franc et massif. Je vais pouvoir accompagner nos lecteurs sur les Grands Prix européens, faire des voyages partout en Europe. Le bonheur ! En ce 1er avril 2016, la 1190 Adventure, est bien là, tout équipée, valises, bulle haute, protège-carters, sacoche de réservoir. Ce n'est pas un poisson. Il y a même un équipement pour le pilote. Me voilà au top. Pour la liaison Lyon Saint-priest-carcassonne, je passe par Le Puy-en-velay et Mende. Les températures frôlent encore le 0°. Je regrette déjà les poignées chauffantes, option que j'ai refusée, tablant sur le beau temps. Cette prise de contact avec ma nouvelle partenaire, se déroule sans problème. Il n'y a que le froid qui perturbe mes plans ...
EN ROUTE AVEC NOS LECTEURS
Le premier rendez-vous avec les lecteurs est à la Sunday Ride Classic. Jean-francois, avec sa Victory, et Max, sur sa 1200 GS, nous accompagnent. Lors de cette balade, Max me demande de lui prêter la KTM. Sur les petites routes de Solliès-pont au circuit Paul Ricard, il est conquis par le côté sportif de la 1190 Adventure. Il a aimé le châssis et le moteur plein de watts offrant des montées en régime des plus virulentes. Ses derniers mots ? « Je vais revendre ma BM et acheter une KTM. » Seul petit hic, les pneus Continental : leur retour d'info n'est pas très précis. On a du mal à sentir la limite et, sur le mouillé, leur limite est facilement atteinte. Quant à Benjamin et Didier, ducatistes invétérés en Multistrada et 1098 qui m'ont accompagné au GP de France, rien ne les fera changer d'avis. Justement, c'est sur les terres de Ducati qu'a lieu le prochain voyage, au GP du Mugello, en pleine rossimania, avec les tifosi qui mettent le feu aux collines du circuit. Sur ce GP, nous accompagnent Didier (Suzuki V-strom), Yoann (KTM 1290), Jean-paul (BMW K 1200 LT), Alban (Honda CB 500) et Patrice (Honda CB 650). Yoann, qui est un habitué des balades MJ-GP et roule en KTM 1290 Adventure, a essayé la 1190. Il a aimé le moteur mieux rempli à mi-régime que sa 1290 et les suspensions. En revanche, il n'a pas aimé les pneus. Lui a opté pour des Pirelli. Au retour du Mugello, il est temps de passer chez KTM pour une révision. Le compteur affiche 13 870 km, les Conti Trail Attack 2 sont en fin de vie. Les pavés du pneu avant se déforment, l'arrière pourrait encore faire un millier de kilomètres, mais le grip commence à faire défaut. Nous les remplaçons par des Dunlop Trail Smart. Vidange, filtre à huile, vérifications des serrages et c'est reparti pour un tour. Direction le GP de Barcelone. Miss KTM connaît les routes comme sa poche. On a l'habitude de frotter les valises sur les routes de Catalogne. Même sur le mode Sport et en position haute, pour
« Ça roule, pas de problème ? – Non, pour l’instant, que du bonheur… et du consommable ! »
la charge maxi, cela ne suffit pas. Direction le circuit de Montmelo, par les Pyrénées en passant par Bourg-madame en direction de Ripoll. La route qui tournicote à souhait est magnifique. Les lecteurs qui composent notre groupe se sont régalés sur ces routes sinueuses. Le but était de les emmener à bon port, sans casse, tout en leur montrant les trajectoires idéales. Exercice dans lequel excelle la KTM. Les suspensions réglables depuis le guidon permettent, tout en roulant, mais en coupant les gaz, de changer de mode, Sport, Confort ou encore Rain si la route est humide. Ces modes sont très efficaces. Du reste, toute l'électronique est aboutie sur la KTM. Le MSC contrôle la stabilité et régule l'intervention de L'ABS, en fonction de l'angle. Avec le MTC (antipatinage, anti-wheeling), il apporte une nouvelle dimension en termes de sécurité. Changement de direction, nous remontons vers le nord pour le GP d'assen, aux Pays-bas. Christophe, avec sa Ducati Monster, et Christian, avec sa Suzuki 750 GSX-R de 1988 en parfait état, font la route avec moi. Christian, troque son collector contre ma KTM. Il est impressionné par la facilité à l'exploiter, par sa puissance et par sa technologie et son confort. Trente ans les séparent…
L'AUTRICHIENNE IMPRESSIONNE
L'été venu, j'improvise un voyage en Croatie en passant par l'autriche, pour assister au nouveau GP sur le superbe tracé du Red Bull Ring. Au programme, les commentaires avec le duo Tisser-charpentier au micro d'eurosport. L'autriche, c'est la terre natale de la 1190. En allant retirer mon passe, je croise des membres du staff KTM Autriche. « Ça roule, pas de problème ? – Non, super pour l’instant. Que du bonheur… et du consommable ! »
Justement, il va falloir penser à changer le kit-chaîne, en urgence même. Je continue quand même ma route. Après le GP, direction la Croatie et les routes viroleuses qui longent la mer Adriatique. La KTM se régale. Elle m'impressionne à chaque entrée de virage. L'avant est efficace, avec un retour d'infos qui invite à en remettre une louche. Même avec ma passagère et les bagages, ça va bien grâce au mode Charge. Il faut dire qu'elle et moi, après tous ces kilomètres, nous ne faisons plus qu'un, elle m'obéit au doigt et à l'oeil. Ce n'est pas le tout. J'ai encore une sacrée traversée à assurer. Je dois rendre visite à un vieux pote en Bretagne, près de St-brieuc, le coiffeur le plus rapide de Planguenoual. Et là, alerte. Mon kit-chaîne n'a pas aimé d'enchaîner la route pour la Bretagne sans passer par la case entretien. La chaîne tire ses rouleaux. On m'attend chez KTM à Lyon. Mais moi, je suis en Bretagne, à 900 bornes. Heureusement le kit-chaine sera livré en trois jours chez Richard Moto, à St-brieuc. Le kit d'origine a commencé à donner des signes de faiblesse à 21 000 km, nous l'avons finalement remplacé à 24 600. Ça devenait tendu cette affaire. Enfin, non : cela faisait 2 000 km que je refaisais la tension tous les 100 km.
SUR LES TERRES DE ROSSI
Après cette chaleur, il faut préparer le rendez-vous de Misano, sur les terres de Rossi. Une petite révision s'impose chez KTM. Changement des plaquettes arrière, vidange, filtre à huile, changement des disques avant, à cause d'un léger voile, nettoyage du filtre à air et contrôle du serrage de la colonne ainsi que de la tension des rayons. Le trail autrichien est paré pour un nouveau trip. Le trip final ! Cette fois, ce ne sont pas moins de seize lecteurs que nous guidons au GP de Misano. La 1190 Adventure reconnaît des machines avec lesquelles elle s'est déjà tiré la bourre. Jean-paul, un habitué
des GP avec MJ, a troqué sa BMW K 1200 LT pour une Triumph Tiger Explorer. Au Mugello, ma KTM ne lui aurait pas donné des envies de gros trail, des fois ? Direction l'usine Moto Guzzi, sur les bords du lac de Côme. L'autrichienne a encore fait un job sans faute en guidant notre groupe jusqu'au GP. Même le col du Grand-saint-bernard et les routes en mauvaises état autour de Misano ne l'ont pas mise en défaut. Elle s'adapte vraiment à tous les terrains, sans jamais perdre de son confort. On a même improvisé un peu de piste pour revenir à l'hôtel en évitant Tavullia, juste en activant le mode TT. Lors de ce périple, rien à dire, rien à faire. Juste du plaisir. Il faudra quand même penser à changer encore une fois le train de pneus. Les Trail Smart, auront parcouru 15 500 km, avec un comportement régulier et une usure très régulière sans déformation des pavés. Le Dunlop est un excellent pneu, au comportement très sûr, sur le sec comme sur le mouillé. Pour descendre au GP d'aragon, je décide de monter un train plus routier, le nouveau Dunlop Roadsmart III. Avec lui, le comportement de la moto change, surtout en termes de confort. On a moins de vibrations qu'avec des pneus typés trail. La mise sur l'angle est également plus précise et plus rapide. Je me suis régalé avec ces pneus pour descendre en Aragon. Il est vrai que les routes s'y prêtent. Pour finir cet essai longue durée, je m'offre un dernier voyage, au Maroc via l'espagne. Après 1 400 km, j'arrive à Algesiras. Une petite traversée en bateau d'une heure et nous voilà sur le continent africain. Un terrain de jeu dont la KTM raffole. Le réseau routier est en très bon état. De nombreuses routes ont été refaites depuis une dizaine d'années. La KTM a croqué avec appétit ces petites routes sinueuses de l'atlas. Vers Merzouga, elle a même goûté à de la vraie piste, malgré ses pneus routiers. En évitant le sable, ça passait comme à la parade. Alors, oui, la KTM Adventure a rempli sa mission, sur toutes sortes de terrains et en toutes conditions. Les plaquettes avant n'ont même pas été changées. Celle à l'arrière une seule fois. Et pourtant je vous jure que je freine [note de Xavier : je confirme !]. Cette 1190 est une vraie baroudeuse, qui avale les kilomètres sans jamais faiblir et sans le moindre pépin. C'est à signaler. Et avec son gros réservoir, on peut parfois parcourir jusqu'à 400 km. A comparer aux bêtes à bosses qui cheminent dans le désert…
La 1190 Adventure est une vraie baroudeuse, qui avale les kilomètres sans jamais faiblir