« Pendant tout l'hiver, Zarco fut mon cauchemar. Il était tout le temps devant moi ! » Valentino Rossi
PONCHARAL : « J’AVAIS L’IMPRESSION D’AVOIR DES VISIONS » Andrea Dovizioso continue : « Lui et Folger ont été rapides les stands, la foule bruisse des récits excités qu’ont provoqués cette première épreuve. L’ambiance est joviale, et le sol humide contraste avec la chaleur de l’air ambiant. Il faut gravir un escalier en colimaçon pour retourner en salle de presse, où règne une activité de ruche. Un dernier corridor, un vigile contrôlant les passes, et il n’y a plus qu’à attendre Rossi, Viñales et Dovi. Ils arrivent bientôt, couverts de mousseux et heureux, aucune animosité ne vient parasiter leur relation hors-piste. Voilà qui fait plaisir à voir. Après avoir écouté leurs récits de course, Moto Journal prend la parole. « Messieurs, que pensezvous du début de course de Johann Zarco ? » Maverick Viñales : « Exception faite du premier virage, je dirais assez impressionnant. Je me suis dit : “Qui c’est ? Folger ou Zarco ?” – Moi pareil !, dit Valentino Rossi [rires]. Il attaquait vraiment fort. Il a fait le meilleur chrono de la course ! Je ne comprenais pas comment il faisait, en glisse de partout. Je l’ai vu vraiment bien faire. Honnêtement, félicitations, parce que ce n’est pas facile de faire de tels débuts. Il est en droit de commettre une erreur : c’est un débutant. Il a mené la course, fait le meilleur temps, il faut qu’il continue comme ça. Il est sur la bonne voie, c’est sûr. » durant tous les essais et ont une bonne machine, donc ce n’était pas une surprise de retrouver l’un des deux devant. Mais ils n’ont pas l’expérience de tous les paramètres en Motogp. De plus, je pense que Johann avait un pneu arrière tendre comme moi [exact], donc je pense qu’il essayait d’attaquer pour faire le break. Mais c’est difficile de maintenir un tel rythme toute la course. Je pense qu’il sera rapide à l’avenir. » Valentino Rossi : « Zarco a été très impressionnant. Très fort. J’étais curieux de connaître son niveau de performance en Motogp. A l’académie [la VR46 Academy], on travaille toujours avec Franco [Morbidelli] et, l’année dernière, il m’a dit que Johann faisait des trucs spéciaux lors des dix derniers tours en Moto2 et il m’a conseillé de faire attention, car il serait également vite en Motogp. Je pense que l’erreur de Johann est due à son manque d’expérience, aux conditions difficiles, mais que sa performance fut superbe. » Dans sa cabine de chronométrage, Hervé Poncharal, patron du team Tech 3, a lui aussi vécu un grand moment. « J’avais l’impression d’avoir des visions, explique-t-il aux collègues plus tard en salle de presse. Je n’avais pourtant rien bu ni fumé, mais un de nos pilotes qui prend la tête d’une course Motogp et qui s’en va, ça ne nous était jamais arrivé. Même pas avec Ben Spies, que tout le monde décrivait comme un génie du pilotage. Franchement, Lorenzo, Rossi, Marquez, ils sont très forts, mais ce sont toujours les mêmes devant. Et que Johann les double et les oublie, c’est génial ! Parce qu’en plus de ça, c’est un type complètement normal. Il n’est pas du genre à se trimbaler avec des lunettes de star et une casquette à rayures.
La seule chose qui est dommage dans toute cette histoire, c’est qu’en fin de compte, on l’a quand même dans le c... ! Sa moto est fatiguée et on a marqué zéro point. » Laurent Fellon, le coach de Johann, conclut : « C’est magnifique ce qu’il a fait. Maintenant, il faut rester calme. Il faut travailler pour faire de belles choses. Je suis sûr que Johann est capable de gagner un Grand Prix. Mais il faut qu’on accepte d’être cinq ou six, de bien grandir et d’y aller progressivement. Parce que notre objectif est d’être meilleur rookie. Johann a de grosses capacités, il l’a montré. Le team est très très bon, parce qu’on était devant avec une Yam satellite. Maintenant, il faut passer la ligne d’arrivée. » Prochain Grand Prix le 9 avril en Argentine