Moto Journal

ADRIEN PROTAT S’EN EST ALLÉ

Victime d'un terrible accident au départ de la seconde manche du championna­t de France Supersport, Adrien, le fils de l'ex-pilote Frédéric Protat, a perdu la vie sur le circuit Bugatti, laissant le paddock sous le choc.

- PAR notre envoyé spécial Valentin Roussel PHOTOS Gérard Delio

La foudre s’est à nouveau abattue sur le sport moto, de la manière la plus cruelle qui soit. Un peu plus de deux semaines après la disparitio­n tragique d’anthony Delhalle lors d’une séance d’essais à Nogaro, c’est cette fois en pleine course que le destin a emprunté la mauvaise route. Alors que le soleil commençait à poindre sur le circuit Bugatti, le pire se produisait à la sortie de la chicane Dunlop lors de la seconde manche mêlant le championna­t de France Supersport et le trophée Pirelli. Alors que le départ venait juste d’être donné et que les concurrent­s étaient encore en paquet, Adrien Protat chutait lourdement. Transféré au centre médical dans un état grave, Adrien s’en est allé quelques minutes plus tard, laissant le paddock sous le choc. La course, arrêtée au drapeau rouge, ne repartira pas. La manifestat­ion non plus, sur décision de l’automobile Club de l’ouest et de la Fédération française de moto. Une décision saluée à l’unanimité par toutes les personnes présentes sur le circuit Bugatti, avec des milliers d’applaudiss­ements venant des tribunes et de la voie des stands. Quelques minutes après cette annonce, Patrick Coutant, le président de la Commission nationale de vitesse, a pris

la parole : « Personne ne souhaitait continuer. L’ensemble du paddock voulait se montrer solidaire. »

UN PILOTE QUI NE LÂCHAIT RIEN

Originaire de Lyon, Adrien Protat avait vingt-sept ans. Fils de Frédéric, ancien pilote de Grands Prix en 250 et en 500 et vainqueur des 24 Heures du Mans 2006 avec National Motos, Adrien a commencé à faire parler de lui dans la catégorie European Bikes, organisée par Thierry Capela. C’est d’ailleurs au sein de cette formule qu’il a remporté sa première victoire à Nogaro, en 2013, après avoir pourtant passé une première journée difficile en raison d’une surchauffe qui obligeait son équipe à changer de moteur au cours de la nuit. Adrien remettra ça le lendemain en s’imposant à nouveau. En fin de saison, il terminera à la deuxième place du championna­t. Photograph­e du championna­t de France depuis de nombreuses années, Gérard Delio se rappelle d’ailleurs très bien de la première fois où il a vu Adrien en action : « Je suis en bord de piste et je vois un Protat qui roule. Au début, je me dis que c’est le père, qu’il a remis ça. Et quand on me dit que c’est Adrien, je suis vraiment très, très surpris, c’était incroyable. Il avait exactement les mêmes trajectoir­es que son père. » Adrien a ensuite rejoint le championna­t de France Supersport où il n’était d’ailleurs pas passé loin du podium lors de la première course à Carole l’année dernière, en échouant au quatrième rang. Cette année, il faisait partie des pilotes à surveiller dans la conquête du titre. Il n’en aura finalement pas eu le temps. Présent dans le top-10 depuis le début de ce premier week-end de la saison 2017, Adrien avait pris la septième place lors de la première course après avoir longtemps occupé la quatrième position. En bagarre avec lui, Félix Péron savait que le doubler n’était pas une chose facile : « Il attaquait toujours et, pour le passer, il fallait vraiment se lever de bonne heure. Personne n’en parle, mais tout le monde sait que les sports mécaniques, c’est très dangereux… » Moto Journal présente ses plus sincères condoléanc­es à son père Frédéric, sa famille, ses proches et tous ses amis.

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 ??  ?? 2 [1] Adrien Protat lors de la traditionn­elle photo de rentrée des classes. Gérard Delio, l'auteur de ce cliché, connaissai­t très bien le Lyonnais qui lui rappelait énormément son père, Frédéric, quand il était en piste. [2] Sur les courses, comme ici...
2 [1] Adrien Protat lors de la traditionn­elle photo de rentrée des classes. Gérard Delio, l'auteur de ce cliché, connaissai­t très bien le Lyonnais qui lui rappelait énormément son père, Frédéric, quand il était en piste. [2] Sur les courses, comme ici...

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