Stop au chaos !
Le 21 octobre, des milliers de possesseurs de deux-roues motorisés défilaient à Paris pour contester les interdictions de circulation de certains véhicules. Jeanmarc Belotti, coordinateur de la FFMCPARIS petite couronne, appelle les motards à ne pas baiss
PROPOS RECUEILLIS PAR Pierre Panchout PHOTOS Pierre Orluc
Dans votre newsletter du 31 octobre, vous vous demandez s’il est encore utile de se mobiliser contre les restrictions de circulation. Pourquoi ?
L’idée est d’interpeller les gens. Beaucoup pensent que, comme elles sont déjà actées, c’est plié. Nous qui continuons à nous battre, nous posons la question de façon un peu provocatrice. Et nous pensons qu’il faut encore le faire, car rien n’est jamais “plié”. Prenez l’exemple du contrôle technique : alors que c’était “plié”, on a continué… et réussi à obtenir gain de cause.
Que dites-vous à ceux qui ne se sentent pas concernés parce qu’ils ne sont pas parisiens ?
Qu’il s’agit là d’une grossière erreur. Les élus de tous bords et de tout l’hexagone ont laissé le soin à Anne Hidalgo [la maire de Paris] d’aller seule au “casse-pipe”, mais, comme il semblerait que ça arrive à passer, ils ne manqueront pas de s’engouffrer dans la brèche. Plusieurs villes l’ont déjà fait [Lyon, Grenoble, Lille, Strasbourg].
Et à l’avenir, beaucoup de villes se lanceront dans les Zones à circulation restreinte (ZCR) si on en reste là. Je prends toujours l’exemple des dos-d’âne pour illustrer ce sujet. Au départ, il y en avait quelques-uns. Aujourd’hui, il y en a jusque dans les plus petits villages. On passe notre temps à sauter. Et pourquoi? Parce que ça s’est généralisé et que les maires ne peuvent s’en passer sans risquer qu’on leur reproche de ne pas se préoccuper de la sécurité. Dans le cas présent, la même chose va se produire.
Au sujet de la mairie de Paris, êtes-vous en contact avec Anne Hidalgo ?
Nous étions en contact avec elle. Elle nous a reçus à titre personnel il y a deux à trois ans, au début du débat sur les ZCR. Ensuite, nous avons eu plusieurs réunions avec Christophe Najdovski, son adjoint aux Transports. Mais, à chaque fois, les deux parties ont campé sur leurs positions. Il ne faut pas oublier que depuis l’arrivée de ce dernier, en 2014, il n’y a plus de comités des deux-roues motorisés à la mairie de Paris. Ceux-ci donnaient pourtant lieu à des réunions très productives qui nous permettaient de faire le lien entre pouvoirs publics et usagers. Il s’agissait de défendre les droits des motards, mais aussi de les sensibiliser au respect de leurs devoirs. Néanmoins, il y a quelques semaines, nous avons profité du bilan de mi-mandat d’anne Hidalgo pour obtenir une promesse de rendez-vous avec l’adjoint aux Transports que nous n’avions pas vu depuis au moins un an et demi. Espérons que, cette fois, il ne se contentera pas de nous entendre et qu’il nous écoutera également !
Et que pensez-vous du Paris sans véhicules thermiques voulu par la municipalité à l’horizon 2030 ?
Paris aura toujours besoin de véhicules. Et qu’on arrête de faire passer l’électrique comme une mode de transport vertueux, ce