Moto Journal

HIPPIES, PISCO ET PIZZA

-

Le crash de Caroline sur ce fichu banc de sable restera dans nos mémoires, mais, heureuseme­nt, elle s’est bien remise. Un nouveau casque, une nouvelle veste. Offrez une nouvelle tenue à une femme et elle se sent immédiatem­ent mieux… Caroline attendait avec impatience le village-oasis de San Pedro de Atacama. Il y règne une ambiance un peu hippie, y compris les cigarettes vertes, les dreadlocks et les piercings. Hors de la ville, on découvre les paysages extraordin­aires de la région la plus sèche du monde. La Valle de la Luna ressemble effectivem­ent à un paysage lunaire et la piste – ou son absence – conviendra­it bien à la lune aussi. Caroline avait une autre idée de sa convalesce­nce, mais ici, elle a tout de même dû passer à une vitesse supérieure sur la route cahoteuse. Et un peu plus loin, le chemin devenait escarpé et sablonneux… Nous sommes enfin arrivés en Bolivie par un tout petit poste-frontière. Des montagnes sauvages formeront le décor des prochains 500 km. Nous n’avons croisé que deux cyclistes canadiens fous et quelques 4x4 perdus. L’état des pistes était affreux. Des kilomètres de tôle ondulée sans fin et des parties sablonneus­es qui ne pouvaient être traversées confortabl­ement qu’à grande vitesse. Caroline traîne derrière moi et elle est toujours fort secouée. Nous avons décidé de quitter la route “principale” et de suivre les petites lignes qu’on ne trouve que sur le GPS, pas sur la carte. Mais cette piste ne s’améliorait pas, au contraire. Nous avons avalé du sable pendant des centaines de kilomètres, heureuseme­nt en alternance avec des lagunes splendides pleines de flamants roses ou un des volcans impression­nants sur fond de ciel bleu acier. Caroline était épuisée et nous avons décidé de passer la nuit dans une des rares baraques avec un lit et des draps. Nous ne pouvions pas y manger, mais il ne faisait pas - 15° comme à l’extérieur. Plutôt – 5... Les prochains jours, il s’avérera très difficile de trouver de la nourriture. Lorsque nous ne mangions pas des pâtes avec du thon en boîte pour la énième fois, on nous offrait un bol de potage bien chaud, avec un air de pitié sur le visage. Les Boliviens ne sont pas si désagréabl­es. Le salar d’uyuni est le plus vaste désert de sel du monde : plus de 10 000 km² plats et blancs avec, au milieu, une petite île pleine de cactus. Une étendue d’1,5 million de terrains de foot et la possibilit­é de regarder plus de 100 km dans le lointain sur une couche de sel de 7 m d’épaisseur. Face à cela, l’humain se sent petit et soumis. On l’appelle le meilleur chemin de Bolivie, on peut y faire du 160 à l’heure les yeux fermés, sous un ciel radieux. Phénoménal ! La ville d’uyuni aussi nous a surpris. Plus de pâtes au thon et d’eau tiède. D’abord un pisco sour et ensuite une délicieuse pizza. Caroline l’a méritée. Que la vie est belle !!

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France