Dunkerque-le Cap, 90 000 km en Afrique
Un jour de février 2012, Luc Cotterelle est parti pour le Cap, en Afrique du Sud, et six mois de voyage. Il est revenu à Dunkerque 31 mois plus tard. Avec, sous les roues de sa R 1150 GS, presque 90 000 km, 44 pays et pas plus de trois crevaisons. Avec, a
On a rencontré Luc Cotterelle pour la première fois à l’alpes Aventure Motofestival, début septembre, à Barcelonnette. Ce grand gars barbu et attachant y était venu disputer le prix du premier Festival du film d’aventure à moto. Il l’a finalement remporté, avec Terre propice, un beau 26-minutes primé quasi à l’unanimité des membres du jury, dont l’auteur de ces lignes (lire l’encadré page 82). On a alors ressenti l’irrépressible envie d’en savoir plus, de mieux connaître le personnage et son histoire. Deux mois plus tard, direction Dunkerque, chez lui. Une ville depuis laquelle, en d’autres temps, des hommes comme le corsaire Jean Bart, sans doute tout aussi épris de lointain, ont mis le cap sur l’inconnu. Ce matin gris de novembre, le chat Roméo dort sur le canapé, non loin du trophée remporté à Barcelonnette posé simplement sur un meuble. A 47 ans, celui qui est de formation thermicien dans le génie climatique – mais n’y a jamais bossé –, fut un temps bûcheron dans l’est, puis est devenu maître d’oeuvre autodidacte avant de faire, aujourd’hui, de l’escorte de convois à moto, se livre. Raconte son périple africain entre le 15 février 2012 et le 14 septembre 2014. 31 mois de Dunkerque à Cape Town, en Afrique du Sud, et retour. L’équivalent de deux tours du monde. Une descente par l’ouest du continent, une remontée par l’est. Presque deux ans et demi de roulage sur sa BMW R 1150 GS d’occasion avec laquelle il a « fait corps », lâche-t-il joliment.
Et qui, tout récemment encore, était exposée dans une galerie commerciale de Dunkerque. Parti pour un trip prévu pour durer « entre six et huit mois », Luc en est revenu avec une quasi-certitude : « On peut voyager, faire le tour de la planète, on est toujours avec soi. Je ne sais plus quel dicton dit que le plus grand des voyages n'est pas de faire dix fois le tour du monde, c'est de faire une fois le tour de soi-même. »