SUPERBIKE
Après son succès à Assen, Jules Cluzel a enchaîné une nouvelle victoire en s'imposant à Imola. Une course forcément particulière, puisqu’elle marquait également la fin de la carrière de Kenan Sofuoglu, quintuple champion du monde Supersport.
Championnat du monde à Imola
L’attente a, cette fois, été beaucoup moins longue. S’il avait dû patienter pendant dix-huit mois entre ses deux dernières victoires, Jules Cluzel a considérablement réduit ce laps de temps : une dizaine de jours seulement entre son succès à Assen et celui à Imola ! Pour monter sur la plus haute marche du podium sur le circuit Enzo e Dino Ferrari, Jules a, comme aux Pays-bas, réalisé un dernier tour parfait pour se mettre à l’abri des attaques de ses adversaires. Vainqueur pour la quatorzième fois de sa carrière en Supersport, le natif de Montluçon préfère cependant garder les pieds sur terre : « Je n’étais pas le plus rapide mais je suis fier car je montre l’expérience que j’ai pu acquérir tout au long de ces années de course. Si l’épreuve a tourné en ma faveur, il ne faut pas oublier qu’en début de course, la victoire n’était pas pour moi. » Jules fait notamment référence à Lucas Mahias, qui était
en tête avant de partir à la faute au quatrième tour. S’il est parvenu à limiter les dégâts en terminant huitième, le champion du monde en titre a dû remettre ses espoirs de victoire au placard jusqu’à la prochaine course. Leader après la chute de son coéquipier chez Yamaha GRT, Federico Caricasulo a, lui aussi, commis une erreur vers la mi-course en élargissant sa trajectoire. Alors, quand on commence à lui parler du championnat, et du fait qu’il n’est plus qu’à six points du nouveau leader, Randy Krummenacher, Cluzel coupe court : « Je ne veux pas y penser, je veux seulement m’amuser », lance-t-il.
GOOD BYE KENAN
Cela se fera sans Kenan Sofuoglu. Quintuple champion du monde Supersport, considéré comme le roi de la catégorie, le Turc a en effet décidé de dire stop, après ses grosses
chutes à Magny-cours, en fin de saison dernière, et à Phillip Island, en début d’année. Pour parvenir à cette décision, Kenan a bien sûr pesé le pour et le contre. Et les avis de sa famille et de ses proches ont naturellement eu beaucoup d’importance pour lui. Avant de raccrocher les gants, Kenan a pris la piste une dernière fois. Et il a montré que son coup de guidon était intact. Dans des conditions délicates et sans aucun entraînement depuis le mois de février, il est en effet parvenu à se glisser à la troisième place des qualifications. Sur la grille de départ, Sofuoglu a informé son équipe de sa décision de ne pas prendre part à la course. Une promesse qu’il avait faite à sa maman. Alors, après le tour de chauffe, Kenan est rentré au box. Une dernière fois. La foule l’a salué et applaudi. « J’étais là pour dire au revoir à la course. Et pour dire merci à tout le monde. » Le rideau est définitivement baissé. Son souvenir, son palmarès, ses records, sa hargne, eux, restent.