LA PLAINTE D'ANTICOR
Alors que Le Canard enchaîné vient de faire d'embarrassantes révélations sur la mise en place du projet d'externalisation des contrôles radar embarqués, d'autres soupçons pèsent sur le ministère de l'intérieur à propos de ce projet. L'association de lutte contre la corruption Anticor a en effet déposé plainte contre X, le 7 février dernier, auprès du parquet national financier, pour « délit de favoritisme dans l’attribution des marchés publics des voitures-radar ». Jusqu'à la privatisation des contrôles mobiles-mobiles, le fonctionnement des voitures nécessitait deux agents de police. Un conducteur et un passager, en charge du radar embarqué. Pour mettre les voitures entre les mains de chauffeurs privés et éviter toute manipulation frauduleuse, les systèmes ont donc été rendus autonomes. Pour cette adaptation, le ministère de l'intérieur a attribué ce marché de 54 millions d'euros à Fareco, le 1er février 2017, sans le moindre appel d'offres ni la moindre mise en concurrence. Une pratique totalement contraire au Code des marchés publics. Pour se défendre, Beauvau a prétexté que Fareco, fabricant des radars embarqués depuis 2012, était le seul équipementier en mesure d'attester de la conformité des équipements et des pièces détachées figurant dans le marché. Anticor estime de son côté, que la mise en concurrence « était non seulement possible, mais obligatoire ».