80 KM/H : LA FFMC INTERPELLE EDOUARD PHILIPPE
Dans la lutte contre le 80 km/h, qui devrait malgré tout entrer en vigueur le 1er juillet prochain, la FFMC ne mollit pas. Le 7 mai dernier, les motards en colère ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre Edouard Philippe. Plus qu'une simple opposition à l'abaissement de la vitesse sur le réseau secondaire, la FFMC pointe du doigt le manque de concertation dont Matignon a fait preuve dans les conclusions du comité interministériel à la Sécurité routière du 9 janvier 2018. « Monsieur le Premier Ministre, nous avons l’honneur de ne pas vous demander audience. A quoi bon ? Dès avant le 9 janvier (date du dernier CISR), votre décision était prise. Sans tenir compte, ni même seulement entendre en séance plénière du Conseil national de sécurité routière (CNSR), les associations qui, comme la nôtre, travaillent d’arrache-pied. […] Devons-nous en conclure que vous jugez n’avoir rien à apprendre des spécialistes que nous sommes ? Le son de cloche des actuaires de la DSR (Délégation à la sécurité routière, ndlr) vous suffit ? », s'indigne notamment la Fédé, largement soutenue dans ce combat par MJ. Une semaine plus tard, le 14 mai, un collectif d'anciens délégués interministériels à la sécurité routière publiait une tribune dans Le Monde. Une tribune vide de sens, dont le seul but est d'énumérer chiffres exorbitants et séquelles physiques violentes. Le collectif se targue notamment, via 46 ans de sécurité routière, d'avoir sauvé 400 000 personnes, évité « 4 millions d’impotents, d’estropiés, d’incontinents, de paralysés, de brûlés, de cérébro-lésés ou d’aveugles ». Des mots volontairement agressifs, presque provocateurs, présenté comme autant d'arguments d'autorité pour justifier cette mesure qui ne passe toujours pas.