Un essai à Transfiormer
Corentin Pérolari, pilote invité (wild card) en Moto2 sur la très expérimentale Transfiormers française, n'est pas du genre à pratiquer la langue de bois. Après sa première séance au Mans qu'il termine à la 29e place (sur 35 pilotes), à 2,6 secondes du leader, voici son analyse : « Je croise l'avant dans tous les virages, j'ai du dribble, le feeling est assez spécial… Pour l'instant, je ne vois pas bien d'avantage de ce train avant, sauf sur les quelques freinages en ligne — comme au Garage vert — où, là, on est mieux. Mais pour le reste… S'il y a tant de fourches conventionnelles en GP, ce n'est certainement pas pour rien. » La Transfiormers repose sur un train avant particulier développé par Claude Fior (†), avec un double triangle superposé et un amortisseur central sur biellettes qui annule notamment le phénomène de plongée au freinage. « On roule avec un prototype, une moto complètement expérimentale et vraiment avec les moyens du bord, précise Corentin. On a lancé une cagnotte pour pouvoir s'engager ici en wild card en Moto2, et je remercie tous ceux qui nous ont aidés pour permettre cette aventure. » Les performances de la petite équipe de passionnés menée par Christian Boudinot ne sont pas pour autant ridicules et Pérolari n'est pas non plus un inconnu, lui qui est passé par la Red Bull Cup puis l'endurance. Il dispute cette année l'intégralité du championnat d'europe FIM CEV Moto2 sur la Transfiormers. « On a eu pas mal de problèmes tout le week-end, poursuitil, j'ai tout de même réussi à m'approcher à 1,5 seconde des meilleurs temps en FP3, mais en qualif, une pièce a cassé à l'arrière et j'ai chuté en début de séance. Petit à petit, la moto s'améliore, on progresse, mais, en toute franchise, personne n'a réussi à démonter grand-chose avec la Transfiormers, à part Lucas Mahias. Mon but ici, c'est juste de me faire plaisir. Tout le monde rêverait d'être là, alors je profite, mais je reste réaliste : à une seconde, tu es déjà vingtième, alors les points… » Qualifié 32e à 2,5 secondes de la pole, Corentin Pérolari a effectué un beau début de course, un moment en bagarre avec Jules Danilo et Dany Kent autour de la 25e place, avant de rencontrer des problèmes techniques. « Au bout de 15 tours, la moto ne tournait plus. C'est toujours comme ça, c'est pas une moto normale ! » Boudinot reconnaît qu'il « s'est passé un truc. Il y a eu un problème, il faut qu'on le trouve. Est-ce que c'est l'amorto, la fourche, les biellettes ? » La Transfiormers termine 24e de la course Moto2, à 57 secondes du vainqueur, Franco Bagnaia.