Nouvelle route
PLEIN PHARE
Moto Tour Series
Un peu moins d’une année s’est écoulée depuis l’annonce de l’arrêt de la formule historique du Moto Tour, longtemps connu sous le nom de Dark Dog Moto Tour. Lancée en 2003, elle proposait aux concurrents de parcourir, pendant une semaine, plusieurs centaines de kilomètres dans différentes régions avant la traditionnelle arrivée à Toulon. Epreuve emblématique dans le coeur de nombreux motards amoureux de la route, elle était synonyme de véritable aventure. S’il permettait de découvrir des traditions ou des produits du terroir selon les départements visités par le rallye, le Moto Tour représentait surtout un lieu d’échanges et d’entraide aux profondes valeurs motardes. Dans les paddocks, on n’hésitait pas à se donner des coups de main avant
de tailler, plus tard dans la soirée et après une partie de mécanique sur sa bécane, le bout de gras devant un bon gueuleton. Cet esprit, si caractéristique, Option Sports Evénements, l’organisateur, a bien sûr tenté de le conserver avec sa nouvelle création, le Moto Tour Series.
NOUVELLE GÉNÉRATION
Derrière ce nom se cache, en réalité, l’organisation de plusieurs épreuves prévues sur des durées moins longues. Cette année, deux rallyes ont ainsi été mis en place en Tunisie, sur cinq jours (lire MJ 2228), et en Corse, pendant trois jours. Alors, l’opération est-elle une réussite ? Déjà, les paysages sont toujours aussi beaux. Entre l’atlas saharien en Tunisie et les petits villages corses nichés sur des rochers surplombant la Méditerranée, le pari est apparemment réussi. Les spéciales, elles, ont également gardé la diversité qui faisait leur sel. « Il y a du bitume qui permet d’aller très vite, des enrobés un
peu plus compliqués et des spéciales réunissant ces deux asphaltes », explique Marc Fontan, l’organisateur de la compétition avec Sam Thomas. Et la convivialité, dans tout ça ? Bien sûr, elle n’est pas la même du fait de la réduction de la durée de l’épreuve. « C’est vrai que les épreuves longues créaient un peu plus de convivialité, reconnaît Fontan. Après, il y a quand même trois ou cinq jours de compétition, et aussi la traversée en bateau. » Si le Moto Tour a changé de formule, ce serait aussi dans le but de coller au plus près des attentes des participants, même si les contraintes administratives, comme les autorisations à obtenir auprès des préfectures pour établir les parcours – au point que la physionomie générale du tracé a souvent été la même ou presque – ont également joué un rôle. La clientèle qui était là au début n’est en effet plus la même que celle de 2018. Une nouvelle génération est visiblement arrivée. Et Marc Fontan avoue qu’une certaine lassitude commençait à apparaître. « Aujourd’hui, nous sommes des consommateurs, explique Fontan. En faisant des épreuves plus courtes, on répond à cette question. Pour un budget moindre et un nombre de jours à poser en baisse, les concurrents vont pouvoir participer à une épreuve forte sur trois ou cinq jours. Et cela leur permet d’en faire plusieurs dans l’année ».
OÙ SONT LES TÊTES D’AFFICHE ?
Reste le manque de pilotes “têtes d’affiche”, dont l’histoire du Moto Tour a été longtemps prodigue, avec des pilotes comme Denis Bouan – neuf fois vainqueur du Dark Dog Moto Tour ! –, Serge Nuques, Julien Toniutti ou Lionel Richier, entre autres. Pourrait-on, du coup, revoir, dans le futur, ces pilotes d’exception qui ont beaucoup fait pour le succès de l’épreuve ? « Le but n’est pas de garder les mêmes pilotes année après année, répond Fontan. L’objectif est de faire découvrir le rallye à des néophytes et certains sont d’ailleurs très rapides. C’est une course, donc il y a un aspect sportif bien sûr, mais c’est aussi une belle aventure humaine. »