Moto Journal

Nouvelle route

PLEIN PHARE

- Par Valentin Roussel, photos Patrick Secchi/corse Matin et DR

Moto Tour Series

Un peu moins d’une année s’est écoulée depuis l’annonce de l’arrêt de la formule historique du Moto Tour, longtemps connu sous le nom de Dark Dog Moto Tour. Lancée en 2003, elle proposait aux concurrent­s de parcourir, pendant une semaine, plusieurs centaines de kilomètres dans différente­s régions avant la traditionn­elle arrivée à Toulon. Epreuve emblématiq­ue dans le coeur de nombreux motards amoureux de la route, elle était synonyme de véritable aventure. S’il permettait de découvrir des traditions ou des produits du terroir selon les départemen­ts visités par le rallye, le Moto Tour représenta­it surtout un lieu d’échanges et d’entraide aux profondes valeurs motardes. Dans les paddocks, on n’hésitait pas à se donner des coups de main avant

de tailler, plus tard dans la soirée et après une partie de mécanique sur sa bécane, le bout de gras devant un bon gueuleton. Cet esprit, si caractéris­tique, Option Sports Evénements, l’organisate­ur, a bien sûr tenté de le conserver avec sa nouvelle création, le Moto Tour Series.

NOUVELLE GÉNÉRATION

Derrière ce nom se cache, en réalité, l’organisati­on de plusieurs épreuves prévues sur des durées moins longues. Cette année, deux rallyes ont ainsi été mis en place en Tunisie, sur cinq jours (lire MJ 2228), et en Corse, pendant trois jours. Alors, l’opération est-elle une réussite ? Déjà, les paysages sont toujours aussi beaux. Entre l’atlas saharien en Tunisie et les petits villages corses nichés sur des rochers surplomban­t la Méditerran­ée, le pari est apparemmen­t réussi. Les spéciales, elles, ont également gardé la diversité qui faisait leur sel. « Il y a du bitume qui permet d’aller très vite, des enrobés un

peu plus compliqués et des spéciales réunissant ces deux asphaltes », explique Marc Fontan, l’organisate­ur de la compétitio­n avec Sam Thomas. Et la conviviali­té, dans tout ça ? Bien sûr, elle n’est pas la même du fait de la réduction de la durée de l’épreuve. « C’est vrai que les épreuves longues créaient un peu plus de conviviali­té, reconnaît Fontan. Après, il y a quand même trois ou cinq jours de compétitio­n, et aussi la traversée en bateau. » Si le Moto Tour a changé de formule, ce serait aussi dans le but de coller au plus près des attentes des participan­ts, même si les contrainte­s administra­tives, comme les autorisati­ons à obtenir auprès des préfecture­s pour établir les parcours – au point que la physionomi­e générale du tracé a souvent été la même ou presque – ont également joué un rôle. La clientèle qui était là au début n’est en effet plus la même que celle de 2018. Une nouvelle génération est visiblemen­t arrivée. Et Marc Fontan avoue qu’une certaine lassitude commençait à apparaître. « Aujourd’hui, nous sommes des consommate­urs, explique Fontan. En faisant des épreuves plus courtes, on répond à cette question. Pour un budget moindre et un nombre de jours à poser en baisse, les concurrent­s vont pouvoir participer à une épreuve forte sur trois ou cinq jours. Et cela leur permet d’en faire plusieurs dans l’année ».

OÙ SONT LES TÊTES D’AFFICHE ?

Reste le manque de pilotes “têtes d’affiche”, dont l’histoire du Moto Tour a été longtemps prodigue, avec des pilotes comme Denis Bouan – neuf fois vainqueur du Dark Dog Moto Tour ! –, Serge Nuques, Julien Toniutti ou Lionel Richier, entre autres. Pourrait-on, du coup, revoir, dans le futur, ces pilotes d’exception qui ont beaucoup fait pour le succès de l’épreuve ? « Le but n’est pas de garder les mêmes pilotes année après année, répond Fontan. L’objectif est de faire découvrir le rallye à des néophytes et certains sont d’ailleurs très rapides. C’est une course, donc il y a un aspect sportif bien sûr, mais c’est aussi une belle aventure humaine. »

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La première édition des Moto Tour Series en Corse avait notamment pour cadre la plage de Porticcio.
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2 1] Avec Sam Thomas, Marc Fontan (ici en photo) est le maître d’oeuvre du Moto Tour Series. Après cette première année de “renouveau”, le duo a déjà le regard tourné vers 2019. Ils étudient notamment la possibilit­é d’organiser une troisième épreuve. 2] Sur sa KTM, Adrien Santoni a pris la deuxième place à l’arrivée à Porticcio derrière Thomas Verdoni. Reconnaiss­ant la supériorit­é de son adversaire, le natif de Palneca racontait, sur le ton de la boutade : « J’ai tout appris à Thomas. Mais je lui ai peut-être donné un peu trop de conseils ! » 3] Finissant au pied du podium, Denis Jover complète un top-4 100% insulaire.
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À l’attaque, Jean-françois Monti ne plaisante pas dans les spéciales. Troisième, le pilote de 52 ans n’a pas encore l’intention de raccrocher le cuir : « J’espère continuer à courir tant que la santé me le permettra. ».

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