Moto Journal

Bastianini de retour aux affaires

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On attendait Jorge Martin, pas en pole pour une fois, mais qui chassait sa cinquième victoire en huit GP. Le début de course s'est déroulé comme prévu, avec le holeshot du Madrilène, qui part comme une fusée en pneu arrière medium, seul Tatsuki Suzuki parvenant à rester dans son sillage. Martin creuse un écart de deux secondes, mais, derrière, le groupe de chasse remonte. Aron Canet, qui a laissé son pneu arrière dur monter en températur­e, peut désormais l'exploiter, et emmène un groupe de dix pilotes. De Bastianini, juste derrière lui, jusqu'à Nicolo Bulega qu'on n'avait pas vu à pareille fête depuis Motegi 2016, son dernier podium. Sauf qu'à treize tours de la fin, alors que la jonction est quasiment opérée entre Martin et ses poursuivan­ts, Jorge se répand dans le droite numéro 9. Ce qui fait trois crashes en quatre courses pour Martin. Et une bonne occasion perdue de prendre la tête du mondial, alors qu'il venait de signer un nouveau contrat de deux ans avec KTM Red Bull en Moto2 pour 2018 et 2019. A douze tours de la fin, Bastianini et Canet passent en tête. Dans le box Leopard, Christian Lundberg, le chef mécano d'enea, retient son souffle : il sait que son poulain est lui aussi en pneu arrière dur, et qu'avec son rythme, il peut gagner. Trois tours plus tard, la bagarre s'intensifie, avec un groupe de onze pilotes en tête. Les dépassemen­ts sont de plus en plus chauds et, à six tours de la fin, ça finit par s'empiler : Arenas percute Canet, qui embarque à son tour Bulega, ruinant sa course. Arenas prend six places de pénalité sur la grille d'assen pour son geste. Canepa fonce droit sur Canet dans le bac à graviers pour l'engueuler, avant de laisser tomber, car Aron est hors de combat – il sera évacué sur une civière. A cinq tours de la fin, il ne reste plus que sept pilotes en tête, mais le demolition derby se poursuit un tour plus tard avec Masia qui sort Migno en bout de ligne droite. Bastianini n'a plus que Bezzechi, Rodrigo, Suzuki et Mcphee dans les pattes. A l'entame du dernier tour, il passe en tête et donne tout. C'est gagné : sa première victoire depuis le Japon en 2016. Bezzechi taxe Rodrigo d'un souffle, mais Gabriel est tout de même aux anges car, après sa première pole à Brno 2017, c'est son tout premier podium en championna­t du monde. Gabriel, en pleurs : « Ce podium est pour Luis Salom, pour Andreas Perez. » Même reflexe pour Marco Bezzechi, nouveau leader du provisoire, 17 points devant Di Giannantio­nio : « La pire course de ma vie. La moto n’allait pas, on n’a jamais réussi à la régler, et le groupe de tête était lent parce que ça n’arrêtait pas de se doubler. Mais j’ai réussi à rester dedans, puis, dans le dernier virage, j’ai attaqué à mort dans la courbe 14, le pire virage du circuit pour nous, afin d’aller chercher la deuxième place. Et c’est passé. » Pour trois millièmes de seconde ! Quant à Bastiannin­i, après une saison compliquée chez Estrella Galicia, il retrouve sa superbe : « Je suis stupéfait d’avoir gagné ! »

 ??  ?? L’italien Enea Bastianini, futur vainqueur, devance l’argentin Gabriel Rodrigo, bientôt troisième à 0”170, l’italien Marco Bezzechi, qui terminera deuxième à 0”167, et l’ecossais John Mcphee, finalement 4e à 0”257. Vous avez dit serré ?!
L’italien Enea Bastianini, futur vainqueur, devance l’argentin Gabriel Rodrigo, bientôt troisième à 0”170, l’italien Marco Bezzechi, qui terminera deuxième à 0”167, et l’ecossais John Mcphee, finalement 4e à 0”257. Vous avez dit serré ?!

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