Moto Journal

PLOMB ET POISSON FRAIS

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Dans un monde idéal, les roues sont rondes. Mais après plusieurs chutes, rochers, bosses et trous, ce monde idéal semble très éloigné. Caroline se plaignait d’un « petit déséquilib­re » dans la roue avant, la fourche rebondissa­nt comme une balle en caoutchouc. Pas mal, comme Power Plate, mais l’enfer sur la route. Il nous a fallu 115 g de plomb – l’équivalent d’un petit pot d’américain préparé – pour faire tourner la roue de manière plus contrôlée et pour ne pas trop secouer ma motorda. Allez chérie, accélère maintenant ! Nous n’avions pas trouvé beaucoup d’infos sur le bateau de Mazatlan vers la Bassecalif­ornie, donc nous avons décidé de rejoindre directemen­t le port, après une longue journée de goudron et de sueur. Le premier navire de passagers n’arrivait que trois jours plus tard, mais il y avait un cargo à quai, qui partirait une demi-heure plus tard. Après une discussion avec le capitaine, un peu de charme féminin de Caroline et un gros coup de chance, nous avons pu embarquer les motos. Ce ne fut pas une traversée luxueuse. On urinait sur le pont, la nourriture avait l’air prémâchée et la cargaison de poisson frais dans les frigos coulait fort dans la chaleur étouffante… Puant comme des harengs fermentés, nous sommes entrés dans un des paradis du tout-terrain !

UNE PETITE HEURE

Un aubergiste farceur dans le petit village de pêcheurs déserté de San Evaristo nous avait affirmé que la piste qui montait n’était dure que le premier quart d’heure. Après, il ne nous faudrait plus qu’une heure vers la route principale. Mais le mélange de gros cailloux, de gravier mou et de sable fin nous a pris un peu plus de temps. Les roues des motos s’enfonçaien­t dans le sable et même rester debout sur nos pieds était difficile sur cette surface glissante. Quand j’ai entendu la moto de Caroline s’emballer, suivie d’un choc et d’une litanie hystérique de gros mots et d’injures, j’ai su que je devais redescendr­e 100 m pour relever sa moto et la traîner dans le bon sens. L’ascension d’un quart d’heure nous a pris trois heures et, trois autres heures plus tard, nous avons enfin atteint la route principale. Epuisés, déshydraté­s et avec le sel au-dessus des lèvres. Quelle aventure !

POSITION ACTUELLE

Los Insurgente­s, Basse-californie, Mexique

KILOMÉTRAG­E

65 000 km

MORAL

Epuisés après une journée de tout-terrain assez difficile

CE QUI NOUS MANQUE LE PLUS

Quelqu’un pour réviser mon amortisseu­r après 65 000 km rudes

LA PLUS GRANDE IRRITATION

Fini les ronds-points et les dos-d’âne. Maintenant, ce sont les panneaux stop. Et les flics observent de derrière les buissons, leur carnet en main

LE MEILLEUR MOMENT

Pouvoir embarquer à la dernière minute sur un cargo vers la Basse-californie

Plus d’ailleurs : www.motomorgan­a.com

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