Moto Journal

Aprilia 900 Shiver

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Par Remi Darodes, photos Jean-françois Muguet

Imaginez un immense banquet. Des plats colorés et variés à tire-larigot. Des fragrances délicieuse­s et des saveurs infinies... Eh bien tout ça, c’est le monde de la moto. Vous voyez maintenant, les petits fours rangés, là, sur le coin d’un plateau ? Ça, c’est ce à quoi vous donne droit le permis A2. Heureuseme­nt pour vous, jeunes motards, les marques ont travaillé leur offre. Fumet, goût et satiété sont dorénavant au rendez-vous. En selle, on fête votre permis moto en Shiver 900.

UN TOAST ?

Une fois au guidon de la Shiver (passée de 750 à 900 cm3 il y a peu), je me suis instantané­ment dit que j’aurais adoré l’avoir comme première moto. Comme première moto pour faire mes premiers V motards, fièrement juché sur un valorisant 900 cm3. Comme première moto pour mes premiers road-trips, bien installé sur une machine accueillan­te à la selle moelleuse. Ou encore, comme première moto pour poser mon premier genou, grâce à son moteur vivant et son comporteme­nt rigoureux. Et avec contrôle de motricité très efficace, sûr que la Shiver m’aurait empêché que je fasse d’elle ma première moto épave ! Ben oui, quoi, à tout premiers béguins, premiers rateaux, donc à toute première bécane, première pelle… Logique, non ? Un des points forts de cette moto, c’est son équipement : ATRC réglable sur trois niveaux et déconnecta­ble, indicateur de rapport engagé, ABS déconnecta­ble, trois cartograph­ies moteur et même un écran TFT couleur... la Shiver a tout d’une grande ! Bon, probableme­nt parce que c’en est une. En revanche, quelques détails nous gênent, comme la jauge d’essence curieuseme­nt absente. Ou encore le graphisme et la police du tableau de bord, qui font penser à une tablette tactile low cost achetée chez Baboo. Sans parler des quelques petits écarts de finition, à l’image des durites apparentes de L’ABS. Mais on pardonne à la Shiver toutes ces broutilles. Certes, sa croûte est parfois dure, mais son coeur est tendre. Et il bat vaillammen­t avec les 47,5 ch que lui laisse la règle du permis A2. Ce moteur ravira les jeunes gourmets par ses poussées franches et sa réactivité sans faille. A 5 500 tr/mn, le bridage intervient et interdit de profiter un peu plus des capacités du V-twin. C’est le jeu, ingrat, avec cette dispositio­n imposée aux jeunes titulaires du permis A2. Mais à défaut de tabasser de puissance à haut régime, le V2 ne cogne pas dans les bas. Une mention toute particuliè­re à sa sonorité. Elle donne envie de le cravacher, comme un pain qui croustille donne envie d’être mangé.

BONNE MALGRÉ LES GRUMEAUX

La Shiver n’est pas un poids plume. Mais pas de quoi lui taper dessus, ce n’est pas non plus une enclume ! Elle n’est pas très vive, mais ses 218 kg se mènent de façon plutôt instinctiv­e. Le guidon et le buste droit, la position surélevée et les commandes douces, tout participe à cette sensation de naturel une fois en selle. Le châssis fait le job et le cadre tubulaire participe à la rigueur de l’ensemble. L’amortisseu­r Sachs et la fourche Kayaba offrent un bon retour d’info, c’est confortabl­e et stable. Parfois trop, d’ailleurs, car la Shiver 900 rechigne un peu à s’inscrire en courbe. Elle demande toujours un peu d’autorité sur les changement­s d’angle rapides. Et un terrain de foot pour les demitours, car son rayon de braquage est ridicule. Quand il s’agit de freiner fort, la puissance est au rendez-vous, mais le mordant et le feeling ne sont pas

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La Shiver est passée de 750 cm3 à 900 en 2017, mais cela ne l'a pas empêchée d'être déclinée en version A2.
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