…À QUAND SUR NOS MOTOS ?
Les moteurs suralimentés à moto ne courent pas les rues. Mais ce n’est pas une nouveauté non plus, les Japonais ayant tous commercialisés des motos turbocompressées dans les années 80. Sans suite, car elles étaient peu exploitables. C’est Kawasaki qui, en 2015 avec les H2 et H2R, a remis au goût du jour la suralimentation, avec un compresseur entraîné mécaniquement par le moteur, et non plus par les gaz d’échappement. Un retour fracassant puisqu’avec son 4-cylindres de 1 000 cm3, la H2R délivre la puissance phénoménale de 326 ch ! Tout cela en restant à peu près exploitable (mais pas partout, évidemment). Aujourd’hui, la H2 SX se contente de 200 ch (sur le papier), mais promet d’être plus économe en carburant, grâce une optimisation globale dans ce sens. Le travail porte ses fruits, mais il ne faut pas se voiler la face : la H2 SX reste une moto tournée vers la performance. Mais si la suralimentation doit se généraliser dans les prochaines années, comme ce fut le cas dans l’automobile, la faible consommation deviendra, là aussi, l’objectif numéro un. Pour y parvenir, les constructeurs (et Kawasaki le premier, comme les ingénieurs japonais nous l’ont laissé entendre lors de la présentation de la H2 SX) se pencheront vers des motos de plus petite cylindrée. Des 400 cm3 suralimentées pourront se rapprocher des performances d’une 650, mais permettront des baisses de consommation importantes pour passer les futures normes antipollution. Malgré son échec dans les années 80, on parie aussi sur le retour du turbocompresseur. En utilisant l’énergie résiduelle des gaz d’échappement pour alimenter une turbine et faire tourner le compresseur, le turbo ne pompe pas de puissance au moteur. Il possède donc un meilleur rendement et se veut un très bon candidat pour faire chuter la consommation. C’est le futur que dessine le concept Suzuki Recursion, apparu sur les salons en 2013. Mais le fait qu’on n’en voie toujours pas la couleur cinq ans plus tard traduit la difficulté du défi. Contrairement à l’automobile, à moto, l’espace est compté. Et le caractère d’un moteur tout comme la facilité avec laquelle on peut l’exploiter sont des facteurs déterminants. Kawasaki a rouvert la brèche à la suralimentation dans la moto, mais sa voie n’est pas toute tracée. A suivre ces prochaines années…