Moto Journal

Ducati Supersport 950 S

- Par Rémi Darodes, photos Ducati

Malgré les apparences, je ne suis pas à bord d’une Panigale V4 ou V2, mais bien sur la toute dernière Ducati Supersport 950. Pour 2021, la sport-gt italienne s’est refait une beauté et repoudrée le nez au nitrate de potassium et au soufre. Est-elle prête à faire péter le chrono sur circuit ou va-t-elle imploser dans l’exercice ? On allume la mèche pour vérifier.

Normalemen­t, le quotidien d’une Supersport 950 se déroule plutôt sur la route. Pourtant, c’est bien sur le tracé rapide et tortueux du circuit de Vallelunga, à Rome, que Ducati a tenu à nous faire essayer sa toute dernière sport-gt. Un choix délibéré et défendu par la marque, pour qui cette Supersport 950 est tout simplement la « porte d’entrée de sa gamme sportive ». OK… Alors entrons. Et fermons jalousemen­t cette porte derrière nous, car les conditions de roulage sont parfaites et la meule délicieuse­ment chaussée de pneus de course, les Pirelli Supercorsa SC2. Feu !

NOUVEAU MASQUE, MÊME SOURIRE

Alors que la bombe italienne est abritée sous une ombrelle installée au milieu du paddock, la meute de journalist­es français s’approche d’elle façon loup de Tex Avery : le couteau entre les dents et les yeux hors des orbites. La Ducati Supersport 950 ne peut renier ses origines latines et sportives. Elle est sublime. Et sa filiation esthétique avec la famille Panigale est encore plus évidente qu’auparavant. On zyeute, on touche, on tâte, on caresse… La finition est impeccable. On s’autorise alors une curiosité de plus, en tournant la clef et en allumant le contact. On apprécie au passage le carénage couleur carrosseri­e qui habille l’intérieur du cockpit, de l’araignée à la colonne de direction. Le tableau de bord s’illumine. Tiens ! On reconnaît d’autres lignes de la Panigale, puisque le nouveau petit écran de 4,3 pouces reprend la charte graphique de celui de l'hypersport­ive (plus grand de taille). À part sa nouvelle robe et son nouveau tableau de bord, on apprendra finalement que la nouvelle SS 950 n’a pas changé tant que ça. Elle reçoit juste une selle redessinée, aplatie et rembourrée, une boîte de vitesses revue pour un meilleur verrouilla­ge des rapports, ainsi qu’une précieuse et nouvelle centrale inertielle Bosch à 6 axes permettant d’optimiser toutes les assistance­s électroniq­ues embarquées en prenant en compte l’inclinaiso­n de la moto. Le châssis est toujours confié à un cadre tubulaire en acier et à un monobras oscillant en alu. Le sempiterne­l twin en L Testastret­ta à distributi­on desmodromi­que est, lui aussi, toujours de la partie. On a donc toujours affaire à une vraie Ducati.

Voyons maintenant s’il s’agit d’une vraie pistarde… Et pour faciliter son passage des lignes pointillée­s aux carreaux du drapeau à damier, la Supersport propose tout un panel de réglages électroniq­ues racing bienvenus. On commencera ainsi par paramétrer la cartograph­ie moteur sur le mode sport (on trouve aussi un mode Touring et Urban), le contrôle de motricité sur le niveau trois (sur 8 au total), puis l’on désactiver­a l’antiwheeli­ng avant d’ajuster L’ABS d’angle sur le profil sport (plutôt que Urban ou Touring), qui réglé ainsi, ne fonctionne qu’à l’avant sans prendre en compte la prise d’angle de la moto, tout en autorisant les stoppies induits par les gros freinages. Premier bon point pour une utilisatio­n sur circuit.

BONS POINTS

Feu vert. Première, deuxième, troisième, le tracé commence par une ligne droite et un enchaîneme­nt de cassures rapides. Position limande, je pars à la recherche de repères à bord. Tout de suite, les demi-guidons bracelets bien surélevés attirent mon attention. Malgré leur angle prononcé, ils ne me contraigne­nt pas du tout les poignets et semblent me basculer suffisamme­nt sur l’avant pour m’offrir un bon feeling et un super retour d’informatio­ns (les pneus aident aussi à cela…). Deuxième bon point. Je me prépare pour le premier gros freinage, me recule au maximum sur la selle et agrippe le réservoir avec les genoux. L’assise

Monobras oscillant, cadre tubulaire, bicylindre en L desmodromi­que, gueule à tomber… Il n’y a pas de doute, il s’agit bien d’une Ducati.

est profonde et m’offre une super mobilité. Troisième bon point. L’ergonomie du bidon me cale parfaiteme­nt les genoux et m’offre un bon maintien dans toutes les phases de pilotage. Quatrième bon point. Je sors d’un double droite rapide, une longue ligne droite se profile et j’accroche les 230 km/h. Je cherche à me protéger du vent, mais la moto étant particuliè­rement étroite, ramassée et basse en hauteur globale comme de selle (810 mm), je peine à bien me cacher et déborde de tous les côtés. Je déboule à Mach 12 sur un virage aussi serré que mes fesses au moment de m’y jeter. Je m’interroge sur la garde au sol de cette Supersport 950. Je plonge. Slider et cale-pied se mettent à frotter de concert. D’après Ducati, l’angle maxi de la Supersport est de 48°. OK, ce n’est pas si mal, je poserai le

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1. Les flancs de carénage ont été étudiés pour amener de l’air frais sur le pilote et dévier les flux chauds émanant du moteur. 2. Le tableau de bord en couleur dispose d’animations 3D colorées très esthétique­s et intuitives. 3. La version S s’offre une fourche inversée et un amortisseu­r Öhlins en lieu et place des éléments Marzocchi et Sachs de la version standard. 4. La Supersport 950 s’affranchit évidemment d’euro 5. 5. Toutes les pièces sont joliment faites sur cette moto, reposepied­s compris. 6. Les étriers radiaux Brembo à 4 pistons M4.32 font très bien leur office, ils mordent des disques généreux de 320 mm. 7. Pièces en carbone, amortisseu­r de direction… Un catalogue de pièces racing vous permet de personnali­ser votre moto. À choisir, je préfère investir dans les Pirelli Supercorsa SC2 que l’on avait sur cet essai !
3 5 1. Les flancs de carénage ont été étudiés pour amener de l’air frais sur le pilote et dévier les flux chauds émanant du moteur. 2. Le tableau de bord en couleur dispose d’animations 3D colorées très esthétique­s et intuitives. 3. La version S s’offre une fourche inversée et un amortisseu­r Öhlins en lieu et place des éléments Marzocchi et Sachs de la version standard. 4. La Supersport 950 s’affranchit évidemment d’euro 5. 5. Toutes les pièces sont joliment faites sur cette moto, reposepied­s compris. 6. Les étriers radiaux Brembo à 4 pistons M4.32 font très bien leur office, ils mordent des disques généreux de 320 mm. 7. Pièces en carbone, amortisseu­r de direction… Un catalogue de pièces racing vous permet de personnali­ser votre moto. À choisir, je préfère investir dans les Pirelli Supercorsa SC2 que l’on avait sur cet essai !
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