Moto Journal

Zontes 310 X

- Par Xavier de Montchenu, photos Vincent Licky

Petite cylindrée, provenance chinoise, notoriété à construire, les supposés freins à l’achat de cette Zontes sont multiples. Mais si on sort de ces a priori, la 310 X est une petite machine pleine de ressources. Pas plus chère qu’une 125 nippone…

Il y a un plus d’un an, j’avais le loisir d’essayer le trail de la marque, la 310 T, qui partage la même plateforme que les trois modèles de la gamme, dont cette X, toute bleue (ou blanche au choix) et carénée comme une sport-gt. C’est dans cette catégorie, en complète disparitio­n sur le marché, que le constructe­ur chinois classe son rejeton. Bon, ne nous emballons, savoir rouler vite, loin et longtemps réclame quelques vertus qui ne sont pas données à tout le monde. Sans doute pas à une moto qui se contente d’un monocylind­re 312 cm3, même conforme à Euro 4. Pourtant, on finit presque par zapper tous les vilains préjugés quand on a la 310 X entre les pattes. Comme pour le trail, la version X surprend d’emblée par sa présentati­on. Entre le gabarit plus que valorisant, la finition flatteuse et l’équipement plus que complet pour une moto de cet acabit, on peut dire que la 310 X voyage en business avec un billet 2e classe. Surclassée, ça veut dire des équipement­s dignes des meilleures. Par exemple, le démarrage par bouton avec clé main libre qui vaut aussi pour la trappe à essence, le relevage électrique de la bulle, les commodos rétro-éclairés en rouge, l’écran digital (monochrome), la prise USB au tableau de bord, les feux à Leds, les leviers anodisés réglables en écartement, le warning, L’ABS déconnecta­ble, l’échappemen­t en inox, la fourche inversée… Ah oui, quand même !

DU TONUS

Avec tout cet attirail proposé de série (on n’est pas en Bavière ici), on espère que Zontes a prévu une batterie solide et un alternateu­r costaud pour supporter toutes ces fonctionna­lités plus ou moins gourmandes en énergie. Le générateur est au lithium, bien vu. Rapprocher le nez de la moto ne change pas la première (bonne) impression. La vache, ils progressen­t les Chinois. On regarde le choix des matériaux, l’assemblage des éléments, les passages de câble, rien à dire, c’est propre. Forcément, à trop vouloir impression­ner, ses concepteur­s ont créé un petit effet bling-bling, comme une fille qui forcerait un peu trop sur le maquillage et les bijoux. On pense au bras oscillant très inspiré du celui des KTM ou du passage du mode éco à normal qui ne connaît que deux positions, basse ou haute, de faible amplitude, alors que la dernière suffirait amplement. Qu’importe, à 4 690 € assortis de 3 ans de garantie, on est en dessous du tarif des Honda CB 125 ou une d’une Yamaha MT 125, vendues 5 000 €. Cette différence de prix peut donner le sourire, parce que sous le réservoir de 15 litres s’abrite un monocylind­re de 312 cm3 à 4 soupapes donné pour 35 ch. Voilà une sympathiqu­e petite cavalerie qui autorise bien des sorties, bien des virées. Ce petit bloc est étonnant de souplesse. Il faut le voir reprendre en 5e voire 6e à bas régime comme un multicylin­dre, sans cogner ni émettre de bruits désagréabl­es. De ce côté, il n’a pas du tout à rougir en comparaiso­n de son homologue chez BMW de 310 aussi ou du 300 de la Kawasaki Versys. Pour s’extraire des feux rouges ou doubler une caisse qui fait bouchon, pas de problème, quitte à rentrer un rapport. La vigueur du mono est bien réelle dès 4 000 tr/mn et finit par enjouer la conduite même si la boîte claque un peu sur les premiers rapports. Bien lancé, on frise les 170 km/h compteur au rupteur, sans être trop dérangé par les vibrations.

CONDUITE LUDIQUE

Du coup, on n’a guère le loisir de s’ennuyer à bord de la Zontes qui change de cap comme qui rigole grâce à son poids contenu de 159 kg en ordre de marche (non vérifié) et qui n’en reste pas moins stable en virages, même avalés à bonne vitesse. En ville ou sur les petites routes, cette agilité garantit une bonne prise en mains, et une plus forte capacité à bien maîtriser son engin face aux pièges éventuels. La fourche comme l’amortisseu­r ne sont pas ceux d’une GS bien sûr. Mais leur amortissem­ent, malgré de sèches réactions sur les raccords de goudron et les trous, suffit à trouver un compromis acceptable entre confort et comporteme­nt dynamique. Sans doute faudra-t-il se méfier un peu des pneus exotiques, des CST, encore plus le jour où le bitume sera humide. Rien à redire côté freins, il y a de quoi ralentir la bestiole avec un ABS pas trop intrusif dans les situations délicates. Nous n’avons pas mesuré la conso, mais si on peut douter du 2,5 l/100 annoncé par Zontes, il est clair que la 310 ne dépasse pas les

4,5 litres, ce qui laisse du temps avant de chercher une pompe. Encore un bon point à l’actif de cette petite cylindrée qui, à l’arrivée, se montre une excellente avocate de la cause chinoise.

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 ??  ?? Résolument moderne, la Zontes 310 X donne une image positive de la moyenne cylindrée "made in China". Son équipement et ses prestation­s renforcent cette impression. 1 2
1. La bulle à commande électrique ne dispose que de deux positions : basse et, comme ici, haute, l’amplitude étant modérée mais suffisante pour atténuer le flux d’air sur le buste. 2. L’écran digital (monochrome) offre une bonne taille mais certains petits chiffres ne sont pas évidents à lire, surtout au soleil. Le régime moteur s’affiche sur les deux graduation­s obliques. Le rapport engagé y est affiché. 3. Le système de réglage de tension de chaîne par bras tiré est classique mais bien fait. On remarque que le dessin du bras oscillant est assez inspiré de ceux des KTM. 4. Copieuseme­nt chargé de boutons, le commodo gauche pourrait passer pour celui d’une grosse GT luxueuse. Il intègre le relevage de la bulle, l’ouverture de la trappe à essence, le warning et la déconnexio­n de L’ABS. La commande des clignos, sans retour semi-automatiqu­e, n’est pas très pratique. 5. Bonne idée que d’avoir installé une prise USB. Et de série, SVP ! 6. Lentille pour le code, feu de jour et veilleuse à Leds, l’éclairage de la Zontes est à la pointe de la mode.
Résolument moderne, la Zontes 310 X donne une image positive de la moyenne cylindrée "made in China". Son équipement et ses prestation­s renforcent cette impression. 1 2 1. La bulle à commande électrique ne dispose que de deux positions : basse et, comme ici, haute, l’amplitude étant modérée mais suffisante pour atténuer le flux d’air sur le buste. 2. L’écran digital (monochrome) offre une bonne taille mais certains petits chiffres ne sont pas évidents à lire, surtout au soleil. Le régime moteur s’affiche sur les deux graduation­s obliques. Le rapport engagé y est affiché. 3. Le système de réglage de tension de chaîne par bras tiré est classique mais bien fait. On remarque que le dessin du bras oscillant est assez inspiré de ceux des KTM. 4. Copieuseme­nt chargé de boutons, le commodo gauche pourrait passer pour celui d’une grosse GT luxueuse. Il intègre le relevage de la bulle, l’ouverture de la trappe à essence, le warning et la déconnexio­n de L’ABS. La commande des clignos, sans retour semi-automatiqu­e, n’est pas très pratique. 5. Bonne idée que d’avoir installé une prise USB. Et de série, SVP ! 6. Lentille pour le code, feu de jour et veilleuse à Leds, l’éclairage de la Zontes est à la pointe de la mode.
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